À la Foire agricole de Kinshasa, l’accent a été mis sur les cultures d’exportation

Pour la énième fois, l’Académie des beaux-arts de Kinshasa a accueilli la Foire agricole internationale de Kinshasa. Cette année, le thème retenu a été « Nourrir la population et exporter ». Comme pour les précédentes éditions, les ministres, les députés, les chefs d’entreprise étaient les principaux invités de marque. 

CETTE ÉDITION a eu comme particularité la présence de plusieurs ministres provinciaux de l’Agriculture. L’accent a été mis sur la culture d’exportation afin de rendre à la République démocratique du Congo sa place de meilleur producteur. Magloire Kabemba, ministre de l’Agriculture et du Développement rural dans l’exécutif provincial de Kinshasa, a expliqué à l’ouverture, le 18 septembre, que « cette foire est une vitrine de potentialité et un outil stratégique au service de la promotion des investissements agricoles de la ville de Kinshasa ». Aussi a-t-il lancé un appel à l’ensemble à la population de venir s’approvisionner à la foire agricole mise à son service. 

L’activité à caractère promotionnel, économique et commercial ambitionne de servir la population congolaise en matière agricole pour une croissance économique, préalable à un développement. Henri Mova Sakanyi, le vice-1ER Ministre et ministre de l’Intérieur et de la Sécurité, a représenté le gouvernement à cette cérémonie. Pour André Kimbuta Yango, le gouverneur de la ville de Kinshasa, l’idée d’instituer une foire agricole dans la ville de Kinshasa tire son essence de la politique agricole nationale telle que le prévoit la constitution de la République et la loi portant principes fondamentaux relatifs à l’agriculture. 

La qualité en plus de la quantité

Le point crucial poursuivi par la FAIKIN est le développement du secteur agricole. André Kimbuta Yango a sollicité de différents acteurs du secteur agricole de mettre sur le marché les denrées alimentaires de qualité en quantité suffisante. Il en a appelé à l’engagement de tous en faveur de ce secteur dont le potentiel en termes de création d’emploi, d’autosuffisance, de sécurité alimentaire et nutritionnelle des populations congolaises n’est pas à démontrer. Il a demandé à la population de s’approprier de cette foire agricole. 

Plusieurs entreprises ont exposé à cette foire, notamment la Direction générale des recettes de Kinshasa (DGRK), Equity Bank, Bureau central de coordination (BCECO), Projet du gouvernement d’entreprenariat des jeunes dans l’agro business (PEJAB), le Fonds de promotion de l’industrie (FPI), l’Agence nationale de promotion des investissements (ANAPI), INADES, la Fédération des entreprises du Congo (FEC), la REGIDESO, DAIPN, Toyota, Afriland First Bank, Agrotec… 

En ce qui concerne les débats lors de la 3è édition de la Foire agricole internationale de Kinshasa, on retiendra utilement que les communications ont tourné autour du thème central de l’édition 2018. Trois sessions ont été organisées, à savoir la lutte contre l’insécurité alimentaire et nutritionnelle ; le développement des cultures vivrières et d’exportation, de la pèche, de l’aquaculture et de l’élevage ; ainsi que le financement du secteur agricole. Béatrice Kalenga Tshala du Programme national de nutrition (PRONANUT), a fait un exposé sur « la situation nutritionnelle de la ville de Kinshasa et de la RDC ». Elle a dit que la situation nutritionnelle reçue du système national du partage des aliments était considérée comme pauvre pour les organismes d’aide alimentaires qui utilisent cette source de nourriture. 

Partager les connaissances et les meilleurs pratiques est l’un des objectifs assignés au Projet fortification nutritionnelle.                                                                                                               Kanika de l’Agence de promotion des investissements (ANAPI) a parlé de la promotion des petites et moyennes entreprises dans l’agrobusiness : facteur d’accélération du processus de la diversification de l’économie. Depuis plusieurs décennies, l’économie de la RDC est dans la phase de récession structurelle. La dépendance de l’économie à un seul secteur ne permet pas au pays d’être à l’abri des choses venant de l’extérieur. 

Paradoxe

Pour lui, il y a eu évolution des investissements admis au code des investissements. La faible contribution de l’agriculture et l’agro-industrie traduit l’absence significative des flux d’investissements. La RDC vit dans un contraste criant entre ses potentialités agricoles et le volume des importations des produits de la filière agro industrielle. 80 millions d’ha de terre lavables et 4 millions d’ha de terres. Plus de 700 000 tonnes de poisson par an comme potentiel halieutique. Plus de 80 % des produits agricoles consommées en RDC sont importés. 

Colin Nzolatima Landu, le président de la Fondation El Shadaï et de la Chambre de commerce chrétienne internationale, a parlé de l’importance de la production agricole dans le développement socioéconomique de la RDC. Pour lui, la crise alimentaire sera très profonde dans le mois qui suivent. Les causes : les inondations en Afrique, les pressions des écologistes… Nzolatima soutient que « l’homme est le résultat de ce qu’il mange et de ce qu’il boit ». Par exemple, l’ananas, le mangoustan sont des anti-inflammatoires, les bananes, les épinards, le sésame sont des aide-mémoire, l’avocat, le moringa, le gombo sont des alliés du cœur… 

Le délégué du Projet d’entreprenariat des jeunes dans l’agriculture a dit que le PEJAB est un projet du gouvernement qui bénéficie d’un appui financier de la Banque africaine de développement contre le chômage des jeunes, en les encourageant à investir dans le secteur agricole en tant qu’alternative pour booster l’économie du pays et créer des nombreux. 

Modèle alternatif

Ce projet est un modèle alternatif à la croissance économique car il contribuera à lutter contre l’insécurité et la dépendance alimentaire des populations de notre pays et des pays africains. Il constituera une source sûre des revenus pour les jeunes entrepreneurs agricoles. Ce projet contribuera également à la valorisation des différents maillons de la chaîne de valeurs de production avec des technologies modernes de gestion de l’eau, de la fertilité des sols et intrants agricoles… L’objectif est de contribuer à l’amélioration de vie et à la reduction de l’insécurité alimentaire surtout pour les jeunes, mais aussi la réduction du chômage des jeunes dans la zone d’intervention à travers la création d’emploi dans les chaînes de valeur agricole.

Clément Mwemba, le vice-président de la FEPPAKIN, s’est penché sur « l’importance de l’abeille dans la production agricole en RDC. Selon lui, nous devons protéger les abeilles pour avoir beaucoup de produits. L’agriculture assure la production végétale. Odette Gema Diloya et Adrienne Bogabo ont abordé la question de la culture qualité dans le développement des cultures vivrières et d’exportation. 

La première affirme que la qualité est comme l’aptitude ou la capacité à satisfaire des exigences établies. Selon elle, les piliers de la qualité qui est une norme, désigne un ensemble de spécification décrivant un objet, un être ou une manière d’opérer. Elle est contenue dans un document de référence.                                                                                                                                       Kambale Kisumba Kamungele, le directeur exécutif de Café Africa a parlé de la contribution de son entreprise à la relance des cultures d’exportation en RDC. Le café représente un marché d’emploi important tant en milieu rural qu’en milieu urbain. Il constitue une source de devise pour le pays. Grâce à ses conditions économiques, climatiques favorables, son relief à l’Est et au Nord- Est, son hydrographie abondante, la RDC est une terre de prédilection pour les cultures industrielles destinées à l’exploitation tel que le café et le cacao.

Quant au financement du secteur agricole, Régine Ngalula Mbuyi du FPI a rappelé la mission principale de son organisme, celle de promouvoir l’essor de l’industrie congolaise par le soutien aux industries existantes, par la promotion des industries nouvelles notamment les petites et moyennes entreprises (PME). Son objectif est de mettre en place un tissu industriel concourant à la valorisation des ressources locales et permettant la satisfaction des besoins locaux. C’est aussi de réduire la dépendance de l’économie vis-à-vis de l’extérieur par la production.