Afridex et Auxin montent en partenariat deux usines d’explosifs

La Sicodex est une joint-venture, créée, début avril, par l’Africaine des explosifs et la firme chinoise Auxin Holding. Basée au Katanga, la nouvelle société fabriquera des explosifs à des fins civiles au Katanga, a-t-on appris.

 Le gouvernement chinois finance ce projet à hauteur de 90 millions de dollars. Les premiers travaux consisteront à construire deux usines de production des explosifs à usage civil à Likasi, dans la province du Haut-Katanga, et  à Kolwezi, dans la province de Lualaba. Les deux usines devraient être opérationnelles d’ici le mois d’octobre. La production annuelle est estimée à 100 000 tonnes d’explosifs, selon le ministre de la Défense nationale, Crispin Atama Tabe, qui a présidé, le 2 avril, à Likasi dans la concession de l’Africaine des explosifs (AFRIDEX), la cérémonie de la pose de la première pierre pour la construction d’une des deux usines. 

Seule entreprise gérée par l’armée, AFRIDEX faisait partie de la vingtaine d’entreprises du Portefeuille de l’État transformées en entreprises commerciales avec statut de SARL puis de SA, suite à l’adhésion de la République démocratique du Congo à l’Organisation pour l’harmonisation en Afrique du droit des affaires (OHADA). Jouissant, en principe, du monopole de la gestion des explosifs en RDC, la société a le statut d’établissement public.  

Nouvelles taxes 

Ses mandataires actuels occupent leurs postes depuis mars 2017, à la suite de leur nomination par le président de la République, Joseph Kabila Kabange, fin janvier 2017. Il s’agit du grand amiral Baudouin Liwanga Mata, comme directeur général, et du général-major Onoya Shuyaka, comme directeur général adjoint. Naguère SAFRIDEX, l’Africaine des explosifs relevait du ministre des Mines. L’État a décidé d’autorité de transférer 5 actes générateurs de recettes du ministère des Mines à celui de la Défense nationale dans le cadre du budget 2018, a révélé un expert des Mines. Il s’agit de la taxe d’agrément des dépôts des explosifs, la taxe d’agrément boutefeu, la taxe sur autorisation de minage temporaire, la taxe sur autorisation d’implantation, d’achat, de transport et d’emmagasinage des produits explosifs/mines et enfin la taxe sur autorisation d’implantation, d’achat, de transport et d’emmagasinage des produits explosifs/ carrières. In globo, ces taxes devraient rapporter, selon les prévisions établies par les ministères des Mines et du Budget, un peu plus de 6 milliards de francs, soit environ 4 millions de dollars lors de l’exercice 2018.

En 2016, la taxe d’agrément des dépôts des explosifs avait rapporté un peu plus de 60 millions de francs et, à fin juin 2017, environ 135 millions. L’année dernière, les revenus dus à la taxe de l’agrément de boutefeu étaient à plus de 10  millions de francs sur des prévisions annuelles de 21 millions. 

Les recettes provenant de la taxe sur l’autorisation de minage temporaire est pratiquement passé du simple au quadruple, entre 2015 et 2016, où plus de 255 millions de francs ont été perçus. À mi-exercice 1017, les assignations de d’environ 600 millions de francs ont déjà atteint et dépassé à plus de 900 %, soit en numéraires, 6 107 230 905 francs.  Cependant, l’autorisation d’implantation, d’achat, de transport et d’emmagasinage des produits explosifs/mines et celle des carrières n’ont pas, curieusement, rapporté, jusqu’à fin octobre 2017, un seul centime au Trésor public. « Faute à la DGRAD », soutient cet expert des Mines qui accuse la Direction générale des recettes administratives, judiciaires, domaniales et de participations de « maquiller » les recettes des Mines. Pour rappel, à chaque conférence budgétaire, les experts de la DGRAD et ceux des services d’assiette  se livrent une véritable guerre des chiffres contradictoires. 

En RDC, les principaux utilisateurs des explosifs sont les mining et toutes les autres  sociétés qui ont des carrières, les sociétés de dragage qui veulent ouvrir la voie sur le fleuve, les sociétés qui veulent construire un barrage, l’Agence congolaise des grands travaux (ACGT).  « Même l’ONG MAG qui est chargée de faire le déminage, passe par l’AFRIDEX parce qu’il n’y a qu’elle, et elle seule, qui ait tous les pouvoirs aussi bien de fabriquer que d’importer ; et il n’y a qu’elle qui puisse autoriser qui elle veut », fait comprendre Me Lievin Ngondji, consultant auprès d’AFRIDEX. 

En avril 2015, le gouvernement avait levé l’option de dissoudre la Société commerciale et industrielle d’explosifs (SOCIDEX) et de reprendre sa dénomination d’antan, AFRIDEX. L’entreprise remonte, en effet, à 1948, elle a on siège à Likasi, mais dispose des antennes notamment à Kinshasa, Lubumbashi et Goma. Lors de sa mutation en société commerciale avec statuts de Sarl en 2010, puis en Sa en 2012, l’ex-SOCIDEX avait un capital de  près de 1.3 million de dollars.