An I : l’objectif final demeure l’émergence du pays

Dans le plan de la reconstruction du 1ER Ministre, trois piliers-clés (8è, 9è et 10è, entrent dans le cadre des actions que le gouvernement entend mener en vue d’accélérer le processus de l’émergence de notre pays.

CONCERNANT le 8è pilier de son programme relatif à la modernisation des infrastructures et à l’aménagement du territoire national, le gouvernement entend poursuivre « la mise en œuvre d’une politique cohérente des investissements continus » en infrastructures de base et communautaires. Il s’agit notamment des transports et communications, des routes, des rails, des voies fluviales et lacustres, des ports et aéroports. En réalité, a fait remarquer Sylvestre Ilunga Ilunkamba, la réalisation de ces investissements constitue la principale attente de nos populations et la condition nécessaire pour le développement de notre pays. 

« Mon gouvernement entend y consacrer une part notable de moyens publics ainsi que le recours aux sources de financement innovantes, notamment la promotion du partenariat public-privé. » 

Promotion des NTIC

Dans cette optique, certaines actions s’avèrent être urgentes. Il s’agit notamment de moderniser et construire les routes pour interconnecter les provinces et les territoires ; aménager les voies navigables et moderniser les ports ; construire le port en eau profonde de Banana. 

Il s’agit aussi de réhabiliter, moderniser et construire les voies ferrées ; moderniser les 54 aéroports et aérodromes sous la gestion de la Régie des voies aériennes (RVA) ; redynamiser la compagnie aérienne nationale Congo Airways notamment en accroissant progressivement sa flotte ; et renforcer la Poste dans son rôle de service postal universel. 

Le 1ER Ministre a, à cette occasion de présentation de son programme de gouvernement, accordé une mention spéciale aux députés nationaux, qui l’avaient gratifié de leurs pertinentes contributions en la matière, à travers les mémos qui lui ont été transmis par le biais de leurs différents caucus provinciaux. Il avait rassuré que toutes ces réflexions et suggestions allaient être prises en compte dans le cadre de l’action gouvernementale. « Permettez-moi de saisir cette occasion pour réaffirmer clairement la disponibilité de votre gouvernement à toujours demeurer ouvert aux propositions émanant des représentants de notre peuple que vous êtes, concernant la marche de la Nation. Ma détermination est de travailler en harmonie avec les élus, afin d’être à l’écoute et exclusivement au service de notre peuple. » 

Pour ce qui est du 9è pilier du programme gouvernemental, à savoir la promotion et le développement des technologies de l’information et de la communication, (TIC), le gouvernement entend mener notamment quatre actions : adapter la législation congolaise des TIC aux normes internationales et à l’évolution technologique ; interconnecter toutes les provinces en fibre optique ; accroître les capacités du personnel de l’État en outil informatique ; et renforcer la régulation et le contrôle des opérateurs de télécommunication. « En tout état de cause, l’objectif ultime demeure celui de permettre l’augmentation du taux de pénétration des TIC et de diminuer sensiblement le coût des communications et accroître les revenus de l’État sur ce secteur. » 

Concernant le 10è pilier portant sur la création de conditions d’un développement durable et contribution à la lutte contre le changement climatique, le gouvernement affiche l’ambition de faire jouer la RDC tout son rôle dans les enjeux mondiaux relatifs à la lutte contre le changement climatique, d’une part, et, d’autre part, mettre en place des politiques innovantes destinées à préserver en faveur de nos générations futures, nos forêts, nos cours d’eau, notre faune ainsi que notre flore. 

Parmi les actions envisagées dans ce domaine, il s’agit entre autres d’affirmer notre leadership mondial et africain dans le domaine de l’eau et de la forêt ; penser notre avenir en termes de développement durable qui se situera désormais à l’intersection entre l’économie, le social et l’écologie ; d’évaluer nos potentialités en biodiversité et veiller à leur équilibre ; protéger la forêt et les tourbières présentes au centre du bassin du Congo et mener un plaidoyer au niveau international pour attirer le financement y afférent ; protéger les communautés locales en veillant à la bonne gestion des concessions forestières ainsi qu’au cadastre y relatif ; et protéger les espèces animales et végétales en voie de disparition et celles qui migrent dans les pays voisins. 

Les attentes du peuple

En conclusion, Sylvestre Ilunga Ilunkamba sait pertinemment bien que les populations n’ont plus besoin de discours de nos dirigeants, « qui sont trop souvent faits de promesses et de bonnes intentions, mais non suivies des faits ». Et c’est à juste titre qu’il a reconnu que les attentes des populations, quant à l’action gouvernementale, ne concernent pas que la garantie des conditions de sécurité et de paix, la restauration des valeurs morales dans la vie publique, la reconstruction du pays et la bonne gouvernance de notre économie et des finances de l’État. 

« Leurs aspirations les plus manifestes relèvent du vécu quotidien, celui de disposer d’un revenu permettant de se nourrir, se loger, s’habiller, se soigner, éduquer et instruire les enfants ainsi que d’avoir des perspectives d’avenir. C’est pourquoi, hormis certains aspects déjà pris en compte, cinq piliers-clés du programme de votre gouvernement se penchent exclusivement sur la dimension sociale et culturelle », avait-il déclaré en septembre dernier. Dans tous les volets économiques du programme du gouvernement présenté par le 1ER Ministre, il y a des actions qui ont été réalisées ou qui sont en cours de réalisation. 

D’autres s’inscrivent dans la durée. Mais le 1ER Ministre le sait aussi bien comme tout le monde, le temps n’est pas souvent l’allié des hommes politiques au pouvoir. Il devra investir beaucoup – peut-être trop – pour gérer le pays. Certes, la pandémie de Covid-19 a un impact majeur sur son programme d’action. Mais les Congolais vont-ils vraiment tenir compte de ce cas de force pour juger son action ?

Cependant, on retiendra utilement de cette première année de gouvernance du pays sous la bannière de la coalition FCC-CACH que Sylvestre Ilunga Ilunkamba a su maîtriser les ardeurs et les humeurs des uns et des autres. Des ingrédients étaient réunis pour qu’il y ait clash afin de plonger le pays, une fois de plus, dans l’une de ses tourmentes politiques spasmodiques qui ont jalonné son existence. On peut dire sans crainte d’être contredit que le 1ER Ministre est la personne à même d’aider à sauver l’alternance et la coalition sans humilier le peuple frondeur. « La RDC, c’est de toute façon la crise permanente », commente et tempère un diplomate occidental.

Qui estime que les hommes politiques devraient resserrer les rangs écartelés, renouer le dialogue et définir les lignes directrices de la future stratégie. Il estime aussi qu’il faut laisser le temps à Sylvestre Ilunga Ilunkamba de travailler sereinement. En effet, nous avons tous à l’esprit, deux précédents de cohabitation qui ont mal fonctionné : celle de Joseph Kasa-Vubu, le président de la République, avec Patrice Emery Lumumba, le 1ER Ministre, ainsi que celle du président Mobutu Sese Seko avec Etienne Tshisekedi wa Mulumba. Le père de l’actuel président de la République avait rejeté, déjà, une première fois le poste de 1ER Ministre avant de l’accepter, après avoir été élu à la Conférence nationale souveraine (CNS) en 1992, et à la suite de la guerre de l’AFDL en 1997.