Au sommet de la SADC, l’énergie durable a été au centre des discussions

Cela fait des années que les élites africaines appellent à l’industrialisation du continent africain comme condition majeure au développement. Mais les dirigeants politiques ont eu des agendas et des priorités qui n’ont pas été souvent en accord avec elles. Cette fois-ci, les gouvernants semblent avoir entendu raison, comme le témoignent les débats à la dernière session de l’organisation de développement de l’Afrique australe. 

Le 36è sommet des chefs d’État et de gouvernement de la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC) s’est achevé Mbabane, au Swaziland, sur une note de satisfaction mesurée. Autour du thème : « Mobilisation des ressources pour l’investissement dans les infrastructures en matière d’énergie durable en vue de la prospérité de la SADC grâce à une industrialisation inclusive », les discussions ont été franches, a expliqué à Business et Finance un expert de la RDC, qui y a participé. Le secrétaire exécutif de la SADC a insisté dans son discours sur la nécessité de mobilisation des ressources en vue de la mise en œuvre du plan d’action et de la stratégie d’industrialisation de la SADC. Pour lui, le sommet avait pour but de lever les options, de définir les opportunités et les défis à relever, pour une meilleure formulation des recommandations politiques.

Le libre-échange en question

Sur la stratégie de développement économique des pays membres de la SADC, l’accent est mis sur l’industrialisation et la mise en place d’infrastructures durables pour la production d’énergie, afin que celle-ci soit à un coût abordable pour tous, car étant à la base du processus de développement. Plusieurs autres sujets ont été également examinés lors de ce sommet de la SADC, notamment la Charte de la SADC sur le commerce, notamment sur le libre-échange entre les pays membres de la zone, en termes de biens et de services. Le rôle du secteur privé en tant que cheville ouvrière de la politique d’industrialisation a été également évoqué. Tout comme la situation en République démocratique du Congo. Des échanges qui ont eu lieu, tiennent compte de divers aspects de la situation. Le sommet a d’ailleurs encouragé toutes les parties prenantes dans les efforts déployés pour résoudre les défis politiques et sécuritaires.

Les participants se sont aussi penchés sur les impacts des catastrophes naturelles. Suite aux inondations et autres catastrophes causées par les cyclones Dineo et Enawo, le sommet a réaffirmé sa solidarité aux pays affectés, et a chargé le secrétariat exécutif de la SADC de finaliser d’urgence, avec le concours des États membres, les mécanismes régionaux de préparation et de réponse aux catastrophes et l’opérationnalisation du Fonds régional y afférent. En ce qui concerne le processus d’intégration régionale, les discussions ont abordé les priorités au niveau continental, autant de démarches qui devraient avoir des impacts tangibles au niveau de chaque pays. Il a été également question de l’amélioration de la productivité et de la qualité des produits dans chaque pays afin de gagner en compétitivité sur les marchés. Enfin, le sommet a décidé de la mise en place de l’Université de la transformation de la SADC. Elle sera hébergée par le Swaziland, et recevra près de 300 étudiants chaque année, à raison d’une vingtaine de bourses attribuées par pays. Elle dispensera des études professionnelles afin de répondre aux besoins des pays membres dans les domaines économique et social.