Bonne fortune pour les minerais

Fin juin, pour la deuxième semaine consécutive, les cours des matières premières exportées par la RDC, principalement le cuivre et le cobalt, ont connu une embellie sur les marchés extérieurs. En même temps, la baisse du niveau des réserves internationales inquiète.

Le prix du cuivre a connu une augmentation de 2,5 %, passant de 6 730 dollars la tonne à 6 898 dollars le 27 juin. Le cours du cobalt s’est maintenu à 3 870 dollars. Quant à l’or, le prix de l’once s’est établi à 1 316,37, soit une perte de valeur de 0,26 par rapport à la semaine précédente. Ces chiffres ont été communiqués par la Troïka stratégique, à l’issue de la réunion du gouvernement consacrée au suivi de la situation économique et financière du pays. En ce qui concerne les produits pétroliers, au 26 juin, les cours du baril ont affiché des baisses sur les deux marchés de Londres et de New York. Ils se sont situés respectivement à 113,27 dollars (-1,43 %) et 105,72 dollars (-0,92 %). Pour ce qui est des produits céréaliers, le prix du riz est en hausse, tandis que ceux du blé et du maïs sont en baisse : 15,75 dollars (+7,22 %) pour le riz ; 163,33 dollars (-1,05 %) pour le maïs ; et 577,50 dollars (-1,74 %) pour le blé.

La baisse du niveau des réserves internationales

Au niveau national, « le mois de juin s’est clôturé sur fond de consolidation du cadre macroéconomique. Comparativement à mai, le mois de juin a enregistré une décélération du rythme de formation des prix intérieurs », souligne la Troïka. Au cours de la dernière semaine du mois juin, les principaux indicateurs macroéconomiques ont affiché diverses tendances. Le taux d’inflation hebdomadaire était à 0,018 % (+0,002). En cumul annuel, il a atteint 0,708 % au niveau national. Le taux d’inflation en fin d’année serait de 1,421 %, contre un objectif de 3,7 %. Le marché des changes, au 27 juin était demeuré stable, avec une légère appréciation (+0,1 %) au parallèle, et une dépréciation de même ampleur à l’indicatif. En effet, les taux de change y étaient à 926,12 francs pour un dollar et 931, 25 francs pour un dollar respectivement. Les réserves internationales sont à 1,778 milliard de dollars couvrant 8,49 semaines d’importations contre 1 795, 22 milliard, couvrant 8,57 semaines d’importations une semaine auparavant. Cette baisse du niveau des réserves internationales inquiète le gouvernement. Car, selon la Troïka, « cela éloigne les perspectives d’atteindre la cible de 2 milliards alors fixée pour le premier trimestre 2014 ».

La Troïka explique pourtant cette baisse des réserves par « certaines dépenses effectuées en devises internationales, notamment l’apurement des arriérés des contributions aux organisations internationales ». Le gouvernement a chargé la Banque centrale de poursuivre la reconstitution des réserves, tout en limitant les dépenses en devises en faveur des nationaux et des résidents. Pour ce qui est du taux directeur de la BCC, il est maintenu à 2,0 %, avec une marge de positivité de 0,58 point. L’exécution des opérations financières de l’Etat, au 27 juin 2014, dégageait un déficit du solde général d’un niveau de 114,86 milliards de francs, provenant des recettes de 207,45 milliards de francs, et des dépenses de 322,31 milliards de francs. Ce déficit, à en croire la Troïka « qui devrait se résorber partiellement grâce aux recettes des journées dites complémentaires, est dû à l’exécution des dépenses d’environ 30 milliards de francs au profit des secteurs sociaux (éducation et santé) et agricole. » En cumul, le Trésor affiche une marge positive de 100,99 milliards de francs.

La RDC bien cotée par la Banque mondiale

Les réformes et les politiques menées pour stimuler la croissance et faire reculer la pauvreté ont été encouragées par la Banque mondiale. Dans son rapport relatif au Country Policy and Institutional Assessment (CPIA) publié récemment, la Banque mondiale a fait passé la note de la RDC de 2,7 à 2,9 « impulsée essentiellement par la gestion macroéconomique. » Le rapport CPIA évalue des politiques et institutions des pays membres de la Banque mondiale. Le CPIA mesure chaque année les performances des pays dits pauvres. Depuis 1980, les notes de la CPIA servent à déterminer l’allocation de prêts sans intérêts et de dons aux 39 économies africaines éligibles à une aide de l’Association internationale de développement (IDA), le fonds du Groupe de la Banque mondiale pour les pays les plus pauvres de la planète. La RDC fait partie des huit pays africains qui ont amélioré leurs politiques macroéconomiques. Pour le gouvernement, « les diverses réformes engagées par l’Exécutif pour améliorer la gouvernance économico-financière ont porté leurs fruits. »