Bruno Tshibala, un concentré d’intellectuel et de combattant de première heure.

Il a fourbi ses armes dans l’ombre d’Etienne Tshisekedi. Gare à ceux qui le sous-estiment, cet homme peut réussir là où les autres se sont cassé les dents.

À 62 ans, Bruno Tshibala Nzenze savoure le bonheur. Il a été nommé 1ER Ministre parmi plusieurs candidats. Tshibala a pour tâches principales l’organisation des élections, le rétablissement de la sécurité dans le centre du pays et l’amélioration des conditions socio-économiques de la population. Il est l’un des pionniers de l’Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS). Compagnon de lutte d’Etienne Tshisekedi wa Mulumba, il a été secrétaire général-adjoint de ce parti et porte-parole du Rassemblement des forces politiques et sociales acquises au changement. En 1980, il découvre la politique à l’université, où il suivait une formation en droit. Hostile au régime du président Mobutu Sese Seko, il intègre un parti de la « défense des idées de gauche ».

Sous l’encadrement de ses « aînés » et « compagnons marxistes », Tshibala a été l’une des personnes qui ont distribué des tracts contre le régime Mobutu, en avril 1980. Parmi ses « aînés », il cite entre autres Etienne Tshisekedi, Joseph Ngalula, Kibasa Maliba, Anaclet Makanda, Isidore Kanona… Il a été présent lors de la rédaction de la lettre ouverte des 13 parlementaires adressée au président Mobutu en décembre 1980, ce qui leur a valu la condamnation, puis la relégation dans leurs villages de naissance respectifs. Trois mois plus tard, ils vont lancer l’idée de créer un deuxième parti pour instaurer le bipartisme et s’opposer au monopartisme de l’époque avec le Mouvement populaire pour la révolution (MPR). La réunion préliminaire de la création de l’Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS) s’est déroulée avec Etienne Tshisekedi, Joseph Ngalula, Anaclet Makanda, Isidore Kanona, Grégoire Dikonda et Kibasa Maliba. Et Bruno Tshibala était là, avec « ses aînés ».

Parcours du combattant

Comme l’idée du parti était déjà lancée, seuls les élus vont signer les statuts du parti et la sortie officielle eut lieu le 15 février 1982. Les non-parlementaires, dont Bruno Tshibala, n’étaient pas obligés à signer par « peur de pendaison ». Bruno Tshibala est donc resté « constant » depuis la création de l’UDPS jusqu’à la mort d’Etienne Tshisekedi. En octobre 2016, Bruno Tshibala, alors secrétaire général-adjoint de l’UDPS est arrêté. Il a été appréhendé à l’aéroport de Kinshasa en partance pour une mission officielle du parti. Il a été accusé, selon le procureur général de la République, d’avoir organisé des manifestations des 19 et 20 septembre 2016 à Kinshasa. Des événements qui avaient dégénéré en heurts sanglants entre militants anti-Kabila et les forces de l’ordre. Il a été libéré en novembre de la même année. Outre ses fonctions au sein de l’UDPS, Bruno Tshibala est également porte-parole du Rassemblement de l’opposition constitué en juin autour d’Étienne Tshisekedi. Après la mort de ce dernier, le Rassemblement va se restructurer. Le poste du président est créé au sein de cette plateforme. Bruno Tshibala va contester cette réorganisation qui porte Félix Tshisekedi et Pierre Lumbi respectivement président et président du conseil des sages. Bruno Tshibala va se désolidariser du Rassemblement piloté par le tandem Tshisekedi-Lumbi, pour se rallier à Joseph Olengankoy.