Ces mauvais exemples qui viennent d’en haut

Les téléspectateurs connaissent bien Jeudi sinistre, cette opération très médiatisée de la Société nationale d’assurances (SONAS), qui montre, chaque semaine, des sinistrés touchant leurs indemnités en dollars. Dans le spot publicitaire de l’Institut national de sécurité sociale (INSS), on voit des acteurs, quelques artistes comédiens, percevoir leur pension en dollars. La construction du stade Kashala Bonzola à Mbuji-Mayi, au Kasaï-Oriental, appelle à la mobilisation tous azimuts des fonds. Le président du Tout-Puissant Mazembe et gouverneur du Katanga, Moïse Katumbi Chapwe, est de ceux qui ont mis la main à la poche. En toute solennité, son manager du club, Frederic Kitengie Kikumba, est allé remettre une somme de 100 000 dollars en espèces à Ngoyi Kasanji, gouverneur du Kasaï-Oriental et président de Sanga Balende, équipe qui devra utiliser ce stade pour la campagne africaine, l’année prochaine. A son tour, le chef de l’Etat a promis une enveloppe d’un million de dollars pour soutenir la construction de cet édifice sportif. Au niveau des institutions, certains continuent de toucher leur rémunération en dollars. C’est le cas des agents de la Commission électorale nationale indépendante (CENI). « Ces images montrées à la télévision sont la preuve que les décideurs eux-mêmes accordent plus d’importance au dollar qu’à la monnaie nationale », déclare un analyste qui pense qu’il fallait se limiter, dans une certaine mesure, à donner l’équivalent, en dollars, des montants perçus ou encore mettre en circulation des grosses coupures de francs.  Certes, depuis plus d’une année, le gouvernement a multiplié des mesures pour parvenir à la dédollarisation de l’économie nationale. Pour faciliter l’aboutissement de ce long processus qui doit, en principe, entrer en vigueur à partir du 25 septembre 2014, il avait mis en circulation de nouveaux billets à valeur faciale élevée. En dépit de ces efforts, on note un déficit dans la sensibilisation de la population.