Combien pèsent les sociétés des télécoms dans les finances publiques ?

Au T3 2018, le marché de mobile money a généré quelque 18 millions (plus exactement 18 069 348) de dollars, rapporte le régulateur national de la poste et des télécommunications (ARPTC). Qui note un accroissement de 12,87 %, par rapport au T2 2018 (16 008 625 dollars), contre 11.2 millions (11 264 973) de dollars au T3 2017.

DEUX SOCIÉTÉS de téléphonie cellulaire, Vodacom et Orange, contrôlent à elles seules plus de trois quarts du marché de mobile money. Au T3 2018, leurs parts du marché ont été de 45,81 % pour Vodacom et 40,04 % pour Orange, selon un récent rapport de l’Autorité de régulation de la poste et des télécommunications du Congo (ARPTC). Airtel et Africell ferment la boucle, respectivement avec 14,11 % et 0,04 % des parts du marché.

Dans l’ensemble, les quatre sociétés des télécoms ont réalisé quelque 337 millions de dollars au T3 2018, dont 18,06, millions pour le mobile money, soit à peine 5,35 %. Par rapport à la même période en 2017, l’ARPTC indique une augmentation de 3,19 %, soit de 326,7 millions à 337,13 millions de dollars. Cette hausse du revenu global s’accompagne aussi de celle du revenu moyen par abonné de 2,66 %, soit de 3,05 à 3,13 dollars par mois. 

Ces données sont fournies par l’observatoire de l’ARPTC sur le trafic des appels, SMS, internet et mobile money en République démocratique du Congo. On retiendra utilement que ces quatre opérateurs réseaux ont plus de 36,27 millions d’abonnés, contre 35, 42 millions. Selon le régulateur national, au T3 2018, il y a eu accroissement de ce nombre de 2,39 %, avec un taux de pénétration mobile de 41 %.  

Le volume de trafic voix (entrant et sortant) est de 4,28 milliards de minutes, soit un accroissement de 7,92 %, tandis que le total des SMS est de 4,60 milliards, soit une hausse de 17,54 %. Les souscriptions aux services d’internet mobile sont évaluées à 13,55 millions, soit une hausse de 0,31 % et à 7,48 millions pour les services de mobile money, soit une hausse de 2,51 %. 

Quant aux tarifs planchers des services de détail On-Net et Off-Net, ils sont restés inchangés, respectivement 0,061dollar par minute et 0,088 dollar par minute. Les tarifs moyens pratiqués par les opérateurs sont évalués autour de 0,099 dollar par minute pour les services On-Net et 0,113 dollar par minute pour les services Off-Net.

Assignation budgétaire

Pour l’exercice 2019, le secteur des télécoms devra générer plus de 95 millions de dollars de revenus pour le compte du Trésor public, au titre des droits d’accises, selon le ministère du Budget. En 2018, les recettes dans le secteur des télécoms étaient évaluées à 256 880 625 644 CDF, tandis qu’en 2017, le budget ces recettes étaient évaluées à 156 880 625 644 CDF, contre une réalisation de 118 098 353 682 CDF. C’est la Direction générale des douanes et accises (DGDA) qui perçoit les droits d’accises pour le compte du Trésor public. Entretemps, à l’issue de la réunion interinstitutionnelle du 1er février, il a été décidé de rapporter la mise en œuvre du contrat entre le gouvernement et la société African General Investment Limited (AGI) portant sur le contrôle des flux téléphoniques.  Au terme de ce contrat, les prix des appels, SMS et internet devaient flamber de 60 % et la pression fiscale de 27 %, selon des experts. 

Pour rappel, Emery Okundji Ndjovu, le ministre des PT-NTIC, avait accordé à AGI, entreprise non répertoriée à l’international, 85 % des revenus que devaient générer les nouvelles taxes instituées par un décret de Bruno Tshibala Nzenzhe, le 1ER Ministre, signé en décembre 2018. Ces taxes sur les appels locaux (1,15 cent la minute des appels sortants intra-réseaux, inter-réseaux et internationaux générés par chaque réseau), les SMS (1 cent par SMS sortant intra-réseaux, inter-réseaux et internationaux), l’internet (5 % sur les revenus bruts générés par le service des données) allaient rapporter 27 millions de dollars dont 23 millions pour AGI.