Comment Facebook veut lutter contre les faux comptes

Le réseau social va mettre en place un processus de vérification pour les administrateurs de pages populaires. Le but : lutter contre les faux comptes, une action identifiée comme prioritaire d’ici les élections sénatoriales américaines en novembre. 

ACCUSÉ d’avoir facilité une ingérence russe lors de l’élection présidentielle américaine en 2016, Facebook multiplie les annonces pour éviter cet écueil lors du prochain scrutin. Facebook a annoncé le 10 août vouloir rendre les pages – ces comptes tenus par des entreprises, des associations ou encore des personnalités auxquelles on peut s’abonner – « plus authentiques et transparentes ». 

Le plus grand réseau social au monde, utilisé par plus de 2 milliards d’utilisateurs, va donc instituer un processus de vérification pour les administrateurs de pages « ayant un grand nombre » d’abonnés, a-t-il indiqué dans une note de blog, sans chiffrer le seuil d’audience minimum requis. Ce système va être déployé dans un premier temps aux États-Unis courant du mois d’août. Il va aussi être dupliqué « dans les semaines à venir » sur Instagram, l’application de partage de photos appartenant à Facebook.

62 millions de faux comptes fin 2017

L’objectif : « rendre plus difficile pour les internautes d’administrer une page avec un compte faux ou compromis ». La lutte contre les faux comptes est l’un de nombreux défis auquel Facebook doit faire face, notamment pour éviter la propagation de fake news – ces fausses nouvelles apparues pendant le Brexit en 2016 et amplifiées lors de l’élection présidentielle américaine. Fin 2017, l’ensemble des faux comptes sur le réseau social représentait environ 3 % des utilisateurs mensuels actifs (2,07 milliards à l’époque) – soit plus de 62 millions de faux comptes…

Avec ces nouvelles règles, les administrateurs de pages devront donc confirmer leur identité en indiquant une géolocalisation. Ils devront également sécuriser leur compte avec deux identifiants – un mot de passe et un code de connexion envoyé par SMS ou par mail. S’ils ne se plient pas au processus d’identification, alors ces derniers ne pourront plus publier de contenus sur leurs pages. Pour les internautes, de plus amples informations seront transmises afin de savoir qui gère les pages consultées : date de création, lieu, changements de noms, fusion avec d’autres pages… L’idée étant d’améliorer la transparence pour rassurer les utilisateurs quant aux informations qu’ils consultent.

Partage de responsabilité 

« Notre but est d’empêcher les organisations et les individus de créer des comptes. Ces nouvelles règles viennent compléter les annonces de Facebook réalisées en juin concernant la publicité diffusée sur les pages de sa plateforme. Le réseau social va désormais indiquer aux utilisateurs toutes les publicités actives diffusées par un même annonceur. 

Sur chaque page d’entreprise, un onglet « informations et publicités » va faire son apparition. Il permettra de « visualiser la publicité (texte et contenu créatif) et de la signaler si un élément suspect est identifié », précisait l’entreprise de Mark Zuckerberg dans une note de blog publiée jeudi 28 juin. 

L’internaute pourra ainsi consulter des publicités pour lesquelles il n’a pas été directement ciblé. Facebook tente donc de partager la responsabilité des contenus publiés avec les annonceurs. « Les annonceurs et partenaires auront donc une responsabilité accrue au regard des publicités qu’ils peuvent concevoir afin d’aider à prévenir de potentiels abus », assume la plateforme.

Lors de ces annonces faites en juin, Sheryl Sandberg, numéro 2 de Facebook, avait confirmé que la lutte contre les faux comptes était la priorité de l’entreprise d’ici les élections sénatoriales américaines en novembre. 

Accusé d’avoir facilité une ingérence russe lors de l’élection présidentielle américaine en 2016, Facebook veut donc éviter cet écueil lors du prochain scrutin américain.

Depuis mars, le géant américain est en opération séduction pour faire oublier ses nombreuses casseroles. Facebook enchaîne les polémiques depuis plus de deux ans : désinformation, ingérence politique, fuite des données avec le scandale Cambridge Analytica… Autant d’éléments explosifs qui donnent au prochain scrutin de mi-mandat américain des allures de baptême du feu pour le plus grand réseau social au monde.v