Commerce La 2è édition de la Foire commerciale intra-africaine pourrait générer plus de 40 milliards de dollars d’investissement

Kigali, la capitale du Rwanda, a été choisie pour accueillir l’IATF 2020. L’événement, prévu pour se tenir du 1er au 7 septembre prochain, attend plus de 1 000 exposants et plus de 10 000 potentiels acheteurs venant de plus 50 pays africains, selon les estimations des organisateurs.

L’ANNONCE a été faite par Benedict Oramah, le président de la Banque africaine d’import-export, Afreximbank, lors de son dernier séjour à Kigali au Rwanda, où sera organisée la 2è édition de la Foire commerciale intra-africaine (IATF). 

L’événement est un partenariat entre Afreximbank et l’Union africaine (UA). À travers cet événement, l’UA poursuit un objectif : l’accélération du processus d’intégration du continent. 

Ce processus passe par la mise en œuvre de la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECA) qui devrait à partir du 30 mai favoriser de nouvelles opportunités d’accords commerciaux lors de l’IATF 2020. Selon les organisateurs, l’IATF devrait générer plus de 40 milliards de dollars d’accords commerciaux. Lors de la première édition qui s’est déroulée au Caire en Egypte en 2018. La manifestation avait permis d’engranger plus de 30 milliards de dollars d’investissement.

Potentiel considérable

Pour rappel, après l’instauration, en juillet 2016, d’un passeport commun africain, 44 pays africains se sont engagés, en mars 2018, à mettre en place un marché commun pour l’Afrique, appelé la ZLECA. Ces deux initiatives constituent un pas supplémentaire vers l’intégration de l’Afrique afin d’améliorer les conditions de vie des populations africaines. 

Selon des experts, l’intégration africaine présente un « potentiel considérable », non seulement pour « favoriser une croissance économique plus robuste et plus équitable » par le biais de marchés, mais également pour « atténuer les conflits » sur le continent. Les premières initiatives africaines d’intégration régionale et continentale remontent à il y a plus de 50 ans avec la constitution de l’Organisation de l’unité africaine (OUA), prédécesseur de l’Union africaine (UA), qui fut elle-même le fruit d’un compromis entre les groupes de Monrovia et de Casablanca, défendant les différents aspects de l’intégration continentale dans les années 1960. 

Ce premier pas vers l’unité continentale fut suivi d’une étape importante : l’adoption du Traité d’Abuja (1991) ayant donné naissance à la Communauté économique africaine (CEA) dont les communautés économiques régionales (CER) constituent les chevilles ouvrières. Elles sont la source de progrès considérables en matière d’intégration africaine, notamment dans les domaines de la libéralisation et de la facilitation du commerce (Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA) et Marché commun de l’Afrique de l’Est et de l’Afrique australe (COMESA), de la libre circulation des personnes (Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest, CEDEAO), des infrastructures (Communauté de développement de l’Afrique australe, SADC, et Communauté d’Afrique de l’Est, CAE) et de la paix et de la sécurité (CEDEAO et SADC).

Malgré tout, et en dépit de l’engagement politique fort annoncé par les dirigeants africains, la majorité des Africains demeurent sceptiques. Convaincus qu’ils sont que, depuis ces 50 dernières années, l’intégration continentale reste timide par rapport aux objectifs fixés. En cause : le manque de volonté politique et l’absence de ressources et de capacités techniques. Aujourd’hui, les Africains souhaitent une intégration plus importante et plus rapide pour le développement durable. Ils veulent pouvoir vivre et travailler, gérer une entreprise et se déplacer facilement sur tout le continent… 

Faire de l’Afrique un « continent intégré » est l’un des piliers fondamentaux de l’Agenda 2063. La Conférence économique africaine (CEA) a consacré un sommet sur ce thème : « L’intégration régionale et continentale au service du développement de l’Afrique » à Kigali en décembre 2018. La CEA contribue à garantir que la Zone de libre-échange continentale africaine devienne un instrument de promotion du développement inclusif de l’Afrique en soutenant les institutions et les partenariats qui mènent des activités en faveur de l’intégration africaine sous ses différents aspects économique, social, culturel, environnemental et politique.