Dépourvue des ressources humaines, la RD Congo se tourne vers l’expertise internationale

Bateau détecteur de la pollution dans les hautes mers
Bateau détecteur de la pollution dans les hautes mers

Cela pouvait passer presque inaperçu comme tant de faits dramatiques en République Démocratique du Congo. C’est un avis de recrutement signé par Bavon N’Sa Mputu, ministre congolais de l’environnement, conservation de la nature et tourisme qui a mis la puce à l’oreille.

A la lecture de cet avis, on apprend que « dans le cadre de sa politique de lutte contre la pollution pétrolière dans les milieux marins et côtiers, la République Démocratique du Congo, par le biais du Ministère de l’Environnement, Conservation de la nature et Tourisme, recrute un Consultant International en écologie marine pour l’évaluation d’impact des hydrocarbures sur les ressources naturelles des écosystèmes marins et côtiers ».

Pour quelle raison ? Le même avis indique « qu’à la suite d’une pollution marine accidentelle », le Gouvernement de la République a constitué une Commission Interministérielle pour dégager les responsabilités devant fixer l’étendue du dommage et le montant de l’indemnisation. Il procède à cet effet au recrutement d’un Consultant International en écologie marine ».

Courant septembre en effet, un navire pétrolier le Nana Tide, exploité par PERENCO-MIOC aux larges de Moanda, déverse une quantité importante de produits pétroliers aux larges de Moanda. La nature des produits et les quantités déversées ne sont pas précisées. La cause de l’accident non plus. Tout ce qu’on sait avec un peu plus de précision, c’est que le navire en question a fait naufrage. C’est donc à la suite de cet accident dont on a très peu parlé que le gouvernement congolais s’est réveillé.

Selon le texte signé par le ministre, l’expert en écologie marine a reçu pour tâches : évaluer les aspects techniques de l’épave et déterminer la cause du naufrage; déterminer la cause de la€ pollution accidentelle provenant d’un navire naufragé aux larges de la côte de Moanda sur les ressources des écosystèmes marins et côtiers; procéder à l’identification du contenu du navire avec une attention particulière sur la nature et la quantité des hydrocarbures et lubrifiants; déterminer l’étendue du dommage causé sur les activités touristiques et économiques; dégager la quantité des hydrocarbures et lubrifiants déversés dans la mer; évaluer l’impact socio-économique du déversement au naufrage du navire; déterminer les responsabilités et le montant de l’indemnisation à payer à l’Etat congolais »

Il est attendu du Consultant, renseigne-t-on encore dans le texte un rapport analytique sur les polluants avec leur toxicité sur les ressources des écosystèmes marin et côtiers. Il devra également donner l’étendue du dommage et fournir une base de proposition sur le montant d’indemnisation. Explicitement, le Consultant permettra d’avoir des connaissances sur les caractéristiques techniques du navire six mois avant son naufrage; les conditions techniques de l’épave; la nature et la quantité des hydrocarbures déversés ainsi que les lubrifiants; l’étendue du dommage causé à la faune et flore marine; l’étendue du dommage socio-économique ; la vraie cause de l’accident et autres informations pertinentes; le montant d’indemnisation en rapport avec les dommages constatés.

Le profil du Consultant spécifie que ce dernier doit être un expert maritime en pollution marine à base des hydrocarbures reconnu par l’Organisation Maritime Internationale (OMI); avoir une expertise reconnue dans l’inspection technique du navire; jouir d’une expérience étendue dans le domaine d’évaluation, de la conception et de la construction des navires de commerce; avoir une expertise internationalement reconnue dans les études d’impact en écologie marine; avoir les capacités techniques de mener des études et enfin avoir la capacité de communiquer en langue française.

En regardant à droite et à gauche au sein des services du ministère, personne ne répondait à ce profil.