Des écoles de foot manquent de financement

Apprendre à jouer au ballon rond ne relève pas encore de la pédagogie en République démocratique du Congo. Nombre de footballeurs ne proviennent pas des centres de formation. Pourtant, la Fifa met du paquet pour construire au moins un complexe sportif dans chaque pays membre. 

La RDC manque cruellement des écoles de football adéquates. (Photo DR)
La RDC manque cruellement des écoles de football adéquates. (Photo DR)

 

La Fédération internationale de football association finance des projets de développement du football dans le monde entier, notamment par l’implantation des centres de formation. Cette institution faîtière avait ainsi décidé d’en construire un en RDC. Son président, le suisse Sepp Blatter, avait inauguré en 2005, le Centre sportif Kurara pourtant encore en chantier, à Mikala, dans la périphérie Est de la ville de Kinshasa. La Fédération congolaise de football association (Fecofa) a baptisé ce centre, à titre posthume, du nom de son ancien numéro un, Baudouin Patient Kurara Mpova. Mais ce centre sportif n’est pas toujours opérationnel, malgré la nomination d’un directeur sportif en novembre 2007. Une décision qui, d’ailleurs, avait même attiré, en 2010, des partenaires brésiliens pour la promotion du lieu. « La Fifa a financé la construction de cet édifice, mais son fonctionnement relève du financement local », a indiqué un ancien joueur de l’équipe nationale des Léopards. Il se poserait, selon lui, un problème de financement. Aujourd’hui, ce centre n’a encore livré, au pays, aucun jeune footballeur.

En 2010, sa concession avait été la cible de l’Hôtel de ville de Kinshasa, qui avait été instruit par le ministère de l’Urbanisme et de l’habitat, de pouvoir la démolir. La raison avancée était qu’elle se trouverait dans un domaine militaire, le Centre de Kibomango.

« Nous avons un sérieux problème de financement de ce centre », a déclaré un responsable d’une école de foot privée. Dans son ensemble, le pays n’a pas assez de centres sportifs. «La RDC manque cruellement des écoles de football adéquates», a renchéri Ambou Ambele, entraîneur des jeunes à l’école turque ‘‘SAFAK’’.

Il y a plus de quatre ans, l’ancien international français d’origine congolaise, Claude Makelele, avait projeté d’ouvrir une école de football à Kinshasa. Il l’avait, lui-même, annoncé au cours d’une conférence de presse tenue en janvier 2010. Depuis, un silence équivoque plane sur cette initiative. Pourtant, cet ancien joueur de l’équipe de Paris Saint Germain tenait mordicus à la réalisation de son ambition. « C’est un projet qui me tenait à cœur depuis plusieurs années. Certains de mes collègues l’ont fait dans leurs pays.», avait-t-il déclaré.
Le projet était soutenu par l’Association Claude Makelele qui est opérationnelle à Kinshasa depuis quelques années. Le budget pour sa réalisation était évalué à 11 millions d’euros.

Concernant cet important projet, il est de bon aloi de se demander s’il s’est posé également un problème de financement. Cette école de football allait donner une seconde chance à des jeunes qui n’auront pas l’opportunité de réussir dans cette discipline. Ce site pouvait leur offrir la possibilité de s’orienter vers les écoles des métiers, notamment l’apprentissage professionnel et l’artisanat. Mais cela traîne encore. Entre-temps, la majorité de jeunes continuent de courir après le ballon, sans une formation appropriée.

  • La FIFA et plusieurs associations nationales ont introduit dans leur législation, depuis 2007, des règles prévoyant le versement d’une indemnité, par le club acquéreur des jeunes formés au club formateur, dans le but d’encourager l’organisation des sessions de formation. Le transfert de ces talents est non seulement un moyen de récupérer les dépenses de formation mais aussi une source de financement des dépenses générales. En Amérique du Nord, c’est une restriction à la mobilité qui permet aux clubs formateurs de récupérer les coûts de formation. Le club étant le seul acheteur, il est à même de dégager une rente qui compense très largement ses coûts de formation.