Du riz impropre prêt à être vendu à Kinshasa

Des sources au sein de la douane font état de l’arrivée au pays d’une cargaison de riz n’ayant pas respecté les normes sanitaires. Des sérieux soupçons pèsent sur ce riz dont on dit qu’il est contaminé à un virus qu’on ne trouverait qu’au Pakistan d’où il nous vient.

 L’information est à prendre avec toutes les précaution d’usage, car elle est encore non officielle. Tout ce que l’on sait pour le moment est que l’importateur de ce riz portant l’étiquette « Dana Rice » est un Arabe. D’après nos sources, il aurait usé de « ses » relations, surtout des « espèces sonnantes et trébuchantes » pour faire enlever la marchandise des entrepôts de la douane. Les mêmes sources ignorent encore si ce riz est déjà en vente libre dans le pays. Elles renseignent que ce riz contaminé est conditionné dans des petits paquets bleus et qu’il viendrait du Pakistan.

Import de denrées de base, un fardeau

En début de semaine passée, Baba Aïdara, un journaliste qui serait installé aux États-Unis a lancé une alerte sur sa page Facebook, indiquant que « du riz pakistanais est contaminé dans des ports d’Afrique ». Il a ainsi invité à « éviter » la marque de riz du nom de « Dana Rice ». Fake News ? Un adage biblique dit que « l’homme prudent voit le mal de loin ». Et un adage français souligne que « un homme averti en vaut deux ». Il n’empêche, le riz pakistanais est très populaire pour sa « qualité supérieure » et sa « compétitivité » des prix partout dans le monde. Les prix dépendent bien sûr de la destination, du 

conditionnement (CIF) et de la quantité (containers de 20/40 pieds). En République démocratique du Congo, plus de 80 % des céréales consommés sont importés. Les importations en denrées alimentaires coûtent annuellement au pays environ 1,5 milliard de dollars. Les pouvoirs publics cherchent à se rapprocher de l’objectif de l’autosuffisance alimentaire sans vraiment y parvenir jusque-là. La crise financière internationale due à la chute des cours mondiaux des matières premières a fait que le gouvernement décide de reprendre sa politique agricole. Dans le but de relancer la production et de diversifier l’économie. La politique gouvernementale en matière agricole, telle que définie en 2012, a deux volets principaux : le soutien aux petits exploitants et les partenariats public-privé. Bref, il s’agit de redynamiser l’agriculture à la base, par la mobilisation et l’encadrement des paysans (1 ha pour un ménage), de manière à intensifier la production du maïs, du riz, du manioc, des haricots, de la pomme de terre, de la patate douce, de l’arachide, de la banane… 

Nouvelles approches

En décembre 2016, la Commission économique pour l’Afrique (CEA) a tenu meeting à Abuja (Nigeria) sur le thème : « Nourrir l’Afrique : vers une agro-industrialisation pour une croissance inclusive ». On y a parlé de l’élimination de la pauvreté, de la lutte contre la faim et de l’insécurité alimentaire… qui correspondent aux deux premiers Objectifs de développement durable (ODD) que les Nations unies ont adopté en septembre 2015. La CEA avait lancé à cette occasion un appel à une nouvelle politique pour soutenir l’agro-industrialisation de l’Afrique. Les experts de cette institution sont d’avis que l’Afrique peut apporter beaucoup à l’industrialisation des produits de base et à l’agro-alliance avec de nouvelles approches politiques. Ce qui permettra de réduire la facture des importations, surtout de produits alimentaires.