ECAIR a le vent en poupe

Depuis le début de 2015, la compagnie des transports aériens de la République du Congo déploie ses ailes tant sur l’Afrique qu’en Europe et en Asie.

ECAir profite du vide créé par la liquidation d’Air Afrique et des faiblesses des compagnies aériennes des pays de l’Afrique centrale.
ECAir profite du vide créé par la liquidation d’Air Afrique et des faiblesses des compagnies aériennes des pays de l’Afrique centrale.

Equatorial Congo Airlines (ECAir) est une compagnie qui monte en puissance. Le bilan pour l’année 2014 a été jugé très satisfaisant, selon Fatuma Beyina Moussa, son directeur général.  Les statistiques indiquent qu’en quatre ans d’existence, l’entreprise a transporté plus de 300 mille passagers au départ ou à destination de la République du Congo ; effectué 928 vols hebdomadaires pour huit destinations (Brazzaville – Pointe-Noire, Ollombo, Kinshasa, Cotonou, Douala, Paris et Dubaï) ;  enregistré plus de 18 000 membres bénéficiaires de « Mbote », son programme promotionnel de fidélité ; inauguré son siège ultramoderne à Brazzaville, situé en face de l’aéroport de Maya-Maya.

Actuellement, la flotte d’ECAir est constituée de 7 avions dont 2 Boeing 737-300 (120 places) ; 2 Boeing 737-700 (124 places) ; 2 Boeing 757-200 (148 places) ; 1 Boeing 767-300 (205 places). Configurés en classes business et économique, tous ces avions offrent confort et fiabilité. « Pour 2015, une attention particulière sera accordée à la formation des jeunes congolais aux métiers de l’aviation et à la poursuite de l’expansion de la flotte et de son réseau », affirme le document distribué par la compagnie.

Une expansion fulgurante 

Comment cette jeune entreprise en est-elle arrivée là en si peu de temps ? La montée en puissance de cette société d’aviation, qui fait la fierté du Congo Brazzaville, résulte d’un certains nombre des facteurs. Selon les analyses de la presse brazzavilloise, ECAir dispose d’un budget d’investissement colossal qui lui permet de se déployer rapidement.  Elle profite, pour ce faire, du vide créé par la liquidation, en 2002, de la société panafricaine Air Afrique ainsi que des faiblesses fonctionnelles des compagnies aériennes des pays de l’Afrique centrale, celles notamment de la République démocratique du Congo et du Cameroun.  Cette déficience lui a permis de s’imposer le plus facilement du monde sur des marchés demeurés sous-exploités et à la merci des sociétés occidentales.

Une autre raison clé qui justifie la réussite flamboyante de cette entreprise réside dans la capacité à séduire de nouveaux passagers.  ECAir mise ainsi sur son identité africaine, ses tarifs attractifs, ses avions fiables aux normes internationales ainsi que sur son personnel dynamique, qualifié et compétent, constitué de plus de 450 salariés recrutés parmi les jeunes congolais à haut potentiel.

Pour accroître le nombre de ses passagers, ECAir a mis en place « Mbote ! », son  programme de fidélité.  Ce programme fournit divers avantages distincts aux voyageurs tels que la priorité à l’embarquement, l’accès aux lounges ou une franchise pour des bagages supplémentaires. Les billets d’avion sont d’un coût abordable par rapport à celui proposé par des sociétés concurrentes. Cette politique de fidélisation de la clientèle reste un atout important au développement de la société observé depuis sa création.

Leader dans les sous-régions d’Afrique centrale et de l’Ouest

À titre d’exemple, Kinshasa bénéficie d’une place de choix. Depuis mai 2014, ECAir a ouvert un bureau de représentation dans la commune de la Gombe. La société a mis en place une navette fluviale qui assure la traversée pour les passagers en provenance ou à destination de Kinshasa.

Ainsi ce bureau permet-il donc aux nombreux passagers à destination de Dubaï (Moyen Orient) ou de Paris (France), de prendre ECAir qui dessert ces lignes en vol direct depuis le 31 mars 2014. Les escales de Nairobi (Kenya) et d’Addis-Abeba (Ethiopie) sont supprimées compagnies. Ces résultats ont été obtenus « grâce à la collaboration de chaque maillon de cette entreprise »  qui affiche l’ambition de devenir leader dans les sous-régions d’Afrique centrale et de l’Ouest.

Fondée en août  2011, ECAir – Equatorial Congo Airlines – a entamé son premier vol inaugural le 24 septembre avec un Boeing 737-300 reliant Brazzaville à  Pointe-Noire et Pointe-Noire à  Brazzaville. Elle a développé sa flotte en réceptionnant un second Boeing 737 en février 2012. Toutes les compagnies aériennes congolaises étant inscrites sur la « liste noire » européenne, ECAir a fait jouer le partenariat tissé avec diverses entreprises. Au moment de sa création, elle a notamment bénéficié du soutien de Lufthansa Consulting. Pour accéder au marché européen, elle a loué un Boeing 757 de la compagnie privée suisse PrivatAir. Elle fait effectuer les opérations de maintenance par Lufthansa Technik.

Cette stratégie lui a permis de relier Paris à  Brazzaville le 26 août 2012. Le réseau aérien d’ECAir s’est développé progressivement avec l’instauration des liaisons avec Douala, Cotonou ou encore Pointe-Noire. La compagnie a franchi une nouvelle étape lorsqu’elle a mis en place la desserte à  destination de Dubaï dans les Emirats Arabes Unis.