EPSP : kyrielle de revendications, malgré l’augmentation du budget

Le montant alloué à ce sous secteur passera de 34 à 39 milliards de francs au mois d’octobre. Mais l’intersyndicale des enseignants continue d’insister sur une nécessaire augmentation des salaires.

Maker Mwangu Famba, ministre de l’EPSP. (Radio Okapi)
Maker Mwangu Famba, ministre de l’EPSP. (Radio Okapi)

Le gouvernement a rencontré, début août, les représentants des enseignants du secteur de l’Enseignement primaire, secondaire et professionnel (EPSP) en vue d’évaluer ce qui a été fait au courant de l’année scolaire 2013-2014 et ce qui reste à faire afin de préparer la prochaine rentrée scolaire, fixée le 8 septembre. Ces échanges ont été sanctionnés par la promesse du gouvernement de pouvoir augmenter de 5 milliards de francs, le budget de ce secteur d’ici le mois d’octobre. Cette annonce a été faite par la vice-ministre du Budget, Abuyuwe Liska. Ce montant va s’ajouter aux 2 milliards de francs que le gouvernement a consentis en juillet dernier. Ce qui va ramener l’enveloppe budgétaire de ce secteur à 39 milliards de francs, au cas où le gouvernement concrétisait sa promesse.

Malgré ces chiffres en hausse, la lutte des enseignants pour des meilleures conditions socioprofessionnelles ne faiblit pas. Le représentant de l’intersyndicale des enseignants, Jacques Lukuku, a rappelé au gouvernement, les préoccupations qui sont contenues dans une lettre adressée au ministre de tutelle. « Si ces préoccupations ne sont pas satisfaites, il y a risque de créer une grogne sociale au niveau des enseignants », a-t-il prévenu. Avant d’égrainer un chapelet de préoccupations parmi lesquelles : l’augmentation des salaires des enseignants au regard du budget 2014, la prise en charge de non-payés au niveau primaire et secondaire, la mise à la retraite de certains enseignants, la retenue opérée par les banques sur les salaires au titre d’impôt, le problème des frais de tenue des comptes ainsi que celui des frais funéraires.

Face à cette kyrielle de revendications, la vice-ministre du Budget a apaisé les syndicalistes. « Le gouvernement est en train de déployer des efforts considérables pour améliorer les conditions socioprofessionnelles des enseignants, particulièrement dans la mécanisation des nouvelles unités », a-t-elle déclaré. Elle a rappelé qu’en 2013, vingt-six mille enseignants ont été mécanisés au moment où le budget du secteur de l’EPSP était encore évalué à 32 milliards de francs.

Des questions en suspens…

Les efforts entrepris par le gouvernement pour relever le niveau de l’enseignement et augmenter l’accès des enfants à l’école, notamment par la gratuité de l’enseignement au niveau primaire, sont salués par les parents. Mais des questions restent souvent sans réponses quant à la concrétisation de cette gratuité. « Je salue la volonté du gouvernement d’intégrer la gratuité au niveau de l’école primaire, pour l’instant. Mais il me semble que nous n’avons pas le même entendement de cette gratuité. Nous nous demandons si la gratuité consiste-t-elle à payer continuellement les frais scolaires comme nous le faisons ou le gouvernement prendra tout en charge », s’est demandé José Kalanga. Pour lui, les parents payent normalement les frais scolaires dans certaines écoles publiques, où cette gratuité devrait s’appliquer.

Des non scolarisés pullulent… 

Le budget de l’EPSP est passé de 13, 6 % (2012, 2013) à 16 %, (2014), pour intégrer les dépenses, jadis, assumées par les parents, a expliqué le ministre de la Communication et médias, Lambert Mende. Force est de constater que des parents continuent à se plier aux exigences traditionnelles, celles de payer les frais d’inscription et des acomptes du minérale. Certains parents continuent à s’interroger sur l’effectivité de cette gratuité, mise en route, en 2010. A en croire le ministère de l’EPSP, le nombre d’enfants âgés de 6 à 11 ans en dehors du système éducatif est de 3, 5 millions (soit 47,6%). C’est trop élever pour utiliser le vocable de la gratuité, selon certains parents.

D’après une étude conduite, en 2012, par le ministère de l’EPSP, en collaboration avec le Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF), sur la situation des Enfants en dehors de l’école (EADE), il y a environ 7,4 millions d’enfants et adolescents âgés de 5 à 17 ans, qui sont en dehors du circuit scolaire.