Gaby Kamanzi, une chanteuse qui se hisse au rang des légendes du gospel

Son sourire étonne toujours. Radieuse, elle se nourrit de musique et se met totalement au service de « son » Seigneur Jésus-Christ. En cet après-midi de jeudi saint, très ensoleillé, comme Kinshasa nous en gratifie ce dernier temps, elle nous fait l’honneur d’une visite. Entretien.

 

Si son visage et son nom ne vous disent rien, tournez-vous alors vers un ami, mélomane de la musique chrétienne. Lui vous dira qui est Gaby (Irène) Kamanzi. Sans doute commencera-t-il par son étiquette de chanteuse gospel ; il vous dira ensuite bien des choses sur cette jeune femme qui mène une activité professionnelle riche en informations.

« Je suis Congolaise d’origine rwandaise ». C’est par cette phrase que Gaby Kamanzi se définit quand on lui demande de se présenter aux lecteurs de Business et Finances. En fait, la République démocratique du Congo, c’est un faisceau de souvenirs pour cette artiste. Enfant, elle grandit à Likasi, dans l’actuelle province du Haut-Katanga. Née des parents rwandais, elle y fait une partie de ses études (maternelle, primaire et secondaire) qu’elle va achever au Rwanda, où sa famille s’installe après la mort de son père, décédé en 1993. C’est dans le pays de ses parents qu’elle se construit et devient une femme de musique à partir de 1997. Et pourtant, c’est la gestion qu’elle a faite à l’université en décrochant une licence.

Sa vie, c’est vraiment la musique. Célibataire, Gaby Kamanzi déclare que faire la musique est une « vocation » chez elle. « Le Seigneur m’a interpellée à l’époque lorsque je lui ai donné ma vie. C’est à partir de là que j’ai compris qu’il m’a destinée à le servir, à parler de sa part à travers la musique et à l’adorer par la musique. » Chrétienne engagée (pentecôtiste pratiquante à l’Église évangélique de la restauration/Evangelic church of the restauration), Gaby Kamanzi se présente juste comme une « servante de Dieu ». Elle ne considère pas vraiment la musique comme sa profession dans le sens anglais du business, mais plus comme une « mission que Dieu lui a confiée ».

Des tournées, des featuring et des prix

Et depuis, elle a écrit pas mal de chansons (en français, anglais, swahili…) dont la plupart ne sont pas encore éditées. En 2013, elle sort son premier opus de 11 titres. « Cet opus a marqué le public parce que beaucoup de gens se l’ont procuré », confie-t-elle. Depuis, elle connaît la consécration. À commencer par sa voix et les textes qu’elle écrit. Et depuis, elle voyage, chante pour « la gloire de Dieu » : États-Unis, Europe, Afrique… exigeant à elle-même le meilleur.

Et elle obtient : en 2013, le Prix de l’Artiste qui s’est le mieux distingué, un prix qui a vu le jour en Ouganda et dédié spécialement à la femme ; en 2013 et 2014, le Prix de la Meilleure artiste gospel du Rwanda ; en 2014, le Trophée de la Meilleure artiste. Des prix qui sont nés au Kenya avant d’être transposé au Rwanda.

Ce n’est pas tout : en 2014 encore, le Prix du Meilleur artiste gospel dans la catégorie spéciale et le Prix de l’Artiste de l’année de l’Afrique centrale et de l’Afrique de l’Est dont la cérémonie de remise a lieu en Angleterre. « C’est le prix qui m’a beaucoup émue », confesse-t-elle. En 2016, le Prix de l’Artiste ayant aidé d’autres dans leurs projets (featuring, collaboration…). « C’est le Seigneur qui m’a mis à cœur d’aider ceux qui ont la même vision que moi », nous dit Gaby Kamanzi. Et le Prix du meilleur clip de l’année réalisé aux États-Unis.

Sans compter l’accompagnement des autres musiciens mais aussi des serviteurs de Dieu de passage au Rwanda : « En 2009, j’ai chanté dans la chorale qui a accompagné l’Australienne Darlene Zschech. En 2010, avec Ron Kelly nous avons servi le Seigneur ensemble. J’ai chanté aussi dans la chorale qui a accompagné la servante de Dieu, Joyce Meyer, une enseignante de la Parole de Dieu connue internationalement. Et j’ai accompagné également Nicole Similane, venue au Rwanda pour une croisade en plein air de deux jours. » Gaby Kamanzi se souvient encore, comme si c’était hier, de ce qui lui est arrivé lors de cette croisade : « Dieu m’a fait vraiment grâce de chanter avec elle. J’étais dans la foule quand elle a fait appel à moi pour la rejoindre sur le podium et nous avons chanté ensemble.

J’avoue que j’étais en sanglot parce qu’à l’époque, je n’avais même pas sorti de disque, je n’étais même pas connue du public, pas du tout ! J’ai beaucoup pleuré tant l’émotion était grande et réelle… Ça, c’est vraiment Dieu ! J’espère qu’il me bénira encore davantage pour chanter avec d’autres grands artistes et d’autres grands serviteurs de Dieu. » Une prémonition, ajoute-t-elle. Aujourd’hui, elle est fière parce que, dit-elle, Dieu lui a ouvert les portes pour le servir partout à travers le monde.

Un disque avec les musiciens de la sous-région

C’est sans doute que c’est le même Dieu qui a voulu qu’elle nous rende visite en cet après-midi de jeudi saint. Le jour où elle devait prendre son avion pour le retour au Rwanda. À Kinshasa, Gaby Kamanzi est venue réaliser un clip. Celui de la chanson « Nehema Golgotha » (la grâce de Golgotha), l’un des 11 titres de son premier album, réalisé en featuring (audio) avec le pasteur musicien Atoms du Centre missionnaire Philadelphie, et qui n’a jamais été distribué à Kinshasa. « Les mélomanes kinois vont découvrir ce clip. Dans la chanson, je rappelle qu’à Golgotha, Jésus-Christ a donné sa vie, il a versé son sang afin que nous soyons appelés enfants de Dieu et que nous ayons la vie éternelle. C’est le message que j’aimerais transmettre aux Kinois, c’est-à-dire de nous confier tous à Jésus-Christ car il ne déçoit jamais. », déclare-t-elle.

Elle est venue surtout à Kinshasa pour la réalisation de son projet du 2è opus (en français). « Le Seigneur m’a mis à cœur de faire un album pour l’Afrique centrale et l’Afrique de l’Est. J’ai commencé à faire des featurings avec des artistes de la sous-région. J’ai déjà fait une chanson avec un artiste kenyan, une autre avec un artiste ougandais », fait savoir Gaby Kamanzi. Pour qui, ce n’est pas la première fois de séjourner à Kinshasa. En 2014, rappelle-t-elle, elle y a séjourné pour enregistrer « Nehema Golgotha » qui va d’ailleurs figurer sur son 2è album. Cette fois-ci, elle compte être distribuée sur la RDC.

Quatre ans après, elle dit avoir rencontré pas mal d’artistes, elle est allée aux concerts et dans les églises… Normal parce qu’en 2014, elle n’est restée à Kinshasa que pendant deux semaines. « J’avoue qu’il y a pour le moment beaucoup de mouvement côté musique à Kinshasa. Il y a une chose que j’aime quand j’arrive à Kinshasa : les gens sont accueillants et chaleureux. Kinshasa est une ville qui a beaucoup d’ambiance. C’est une ville qui vit… » Autres informations : Gaby Kamanzi dit avoir apporté seulement aux Kinois son expérience internationale parce que « la particularité du Congo, c’est que les gens sont nés avec la musique ; la musique est dans leur sang ». D’après elle, avec les Congolais, on apprend toujours : « J’ai remarqué qu’ils sont en avance par rapport à nous. Sincèrement, j’ai appris beaucoup des artistes congolais lors de mon séjour à Kinshasa. J’ai parlé avec quelques-uns qui m’ont confié que leur réussite, c’est dans le travail. Ils bossent beaucoup dans les répétitions et ils le font par passion. C’est du positif que je vais apporter aux autres musiciens pour s’en inspirer. »