Gouvernants, secteur privé et intellectuels décident d’œuvrer ensemble

La transformation de l’Afrique à travers la mise en œuvre de l’Agenda 2063 a été au centre des discussions lors du lancement de la Plateforme économique africaine à Maurice. L’AEP devra répondre à plusieurs questions fondamentales sur le devenir de l’Afrique.

La session inaugurale  (20-22 mars) de la Plateforme économique africaine (AEP) s’est tenue à Maurice, avec l’ambition d’institutionnaliser une sorte de Davos africain, capable de porter haut la croissance économique de l’Afrique. Les principaux thèmes de la première session ont été le développement des ressources humaines, le commerce intra Afrique, l’industrialisation et la libre circulation des personnes et des marchandises. Le sommet a réuni des dirigeants politiques (chefs d’État et de gouvernement), des universitaires et des intellectuels, des chefs d’entreprises et le secteur privé, pour un dialogue stratégique entre un large éventail de secteurs essentiels pour le programme de transformation économique de l’Afrique.

L’objectif est de contribuer au développement des pays d’Afrique à travers la mise en œuvre de l’Agenda 2063 – The Africa We Want. Le 1ER Ministre de la République de Maurice, Pravind Jugnauth, a notamment mis l’accent sur la nécessité de trouver des moyens novateurs pour accroître la prospérité en Afrique.

Mobiliser les forces

L’Afrique a défini son propre programme, l’Agenda 2063. Elle entend désormais assumer la responsabilité de son développement, pour concrétiser la vision « Une Afrique intégrée, prospère et pacifique ». Pour le président de la Commission de l’Union Africaine, Moussa Faki Mahamat, il s’agit de mobiliser la force des secteurs publics et privés ainsi que la société civile pour réaliser un certain nombre de priorités clés, pour que l’Afrique puisse atteindre une croissance significative accompagnée de transformation soutenue. Les priorités comprennent l’éducation, le développement des compétences et la création d’emplois, l’industrialisation, le développement des infrastructures, le commerce et l’investissement, ainsi que l’intégration régionale.

L’AEP se tiendra chaque année, sous l’égide de la Commission de l’Union africaine et la Fondation de l’UA, pour discuter des moyens pratiques visant à renforcer la participation du secteur privé à l’intégration continentale et au développement économique.

Les chefs d’État et de gouvernement d’Afrique entendent non seulement apporter leur contribution mais également la vision du COMESA et de la grande famille de la francophonie. L’intérêt porté à l’AEP est énorme vu les ressources inestimables de l’Afrique, humaines, naturelles ou marines, alors que ses relations commerciales avec le reste du monde demeurent insuffisantes et mal-exploitées. Le continent africain n’arrive toujours pas à atteindre l’autosuffisance alimentaire car plusieurs pays importent encore leurs denrées de base. Pour l’Afrique, le principal défi porte sur la production, sur son sol, de ses besoins. Sur le plan industriel, l’Afrique doit renforcer désormais la transformation de ses propres matières premières afin de créer de la valeur, des richesses, et aussi des emplois pour les jeunes. Désormais, les valeurs prônées pour le développement économique des pays africains devraient nécessairement inclure le patriotisme économique, la promotion du label « Made in Africa », la facilitation des échanges commerciaux, et la libre circulation des biens et des personnes.

Les domaines d’intervention

Les domaines d’interventions primordiales concernent notamment la promotion du partenariat public-privé, en y incluant le renforcement des capacités des jeunes africains. L’objectif ultime est de pouvoir produire et augmenter au maximum, les échanges commerciaux de produits de qualité, afin de parvenir à une croissance économique harmonieuse à l’échelle internationale. Dans ce sens, les pays africains ont intérêt à promouvoir les échanges d’expériences avec les pays africains déjà avancés dans le domaine de l’industrialisation et de l’agrobusiness. L’AEP sera ainsi une plateforme économique qui va aider l’ensemble des pays africains en développant leur coopération afin de créer des chaînes de valeurs productives et avantageuses. L’important est de fédérer les éléments pour pouvoir développer des marchés communs et des blocs régionaux compétitifs tels que le COMESA et la SADC.

La première journée de l’AEP, lundi 20 mars, a donné lieu à des débats et réflexions stratégiques sur les chaînes de fabrique régionales et la zone de libre-échange continentale. Organisée par l’African Union Foundation (AUF), une structure de l’Union africaine qui a pour mission d’encourager le dialogue entre le secteur public et le secteur privé en Afrique, l’AEP est un forum de discussions entre dirigeants politiques africains et le monde des affaires, dans l’optique de la mise en œuvre de l’ambitieuse vision de l’Union Africaine, l’Agenda 2063.