Héritage de Johnny Hallyday : ça ne finira jamais de déchirer sa famille

Il l’avait lui-même chanté, en 2008. Dix ans plus tard, de façon encore plus flagrante depuis qu’il nous a quittés et que sa famille se déchire au sujet de sa fortune découverte en faveur de sa veuve Laeticia.

LE SEUL NOM de Johnny Hallyday suffit à déchaîner la polémique. Pour preuve : la « main mise » de Laeticia Hallyday sur le dernier album de Johnny. D’où la question de savoir ce que le rockeur pensait des choix de son épouse. La nouvelle est tombée il y a quelques jours, l’album posthume de Johnny Hallyday, intitulé « Mon Pays c’est l’amour », sera dans les bacs le 19 octobre prochain. Une sortie qui s’annonce différente des autres… en raison d’un choix commercial de Laeticia.

Pour ceux qui ne le savent pas, c’est la dernière œuvre de Johnny Hallyday. Quelques semaines avant de succomber à son cancer du poumon, le chanteur de 74 ans avait rassemblé ses dernières forces pour enregistrer les titres de son dernier album. Si le 51è opus du Taulier n’a pu être finalisé en sa présence, ses plus proches amis ont tout fait pour respecter ses dernières volontés. Maxim Nucci, qui collaborait avec lui depuis de nombreuses années, s’est attelé aux derniers arrangements musicaux quand Laeticia Hallyday, directrice artistique, s’est occupée de tout ce qui relève du visuel. Pour la pochette de « Mon Pays c’est l’amour », qui sortira dans les bacs le 19 octobre prochain comme une ultime provocation à Laura, Laeticia Hallyday a ressorti de ses cartons un cliché en noir et blanc signé Dimitri Costes datant de 2012. Comme le rapporte « Gala », celui-ci est issu d’une séance photo qui avait été réalisée à Los Angeles il y a plus de six ans, à l’occasion de la sortie de l’album « L’attente ». Johnny y est représenté debout, fort, un halo lumineux autour de la tête.

Dans ce disque, on retrouve les dix derniers morceaux chantés par Le Taulier, aux résonances « rock et rockabilly ». Outre la chanson « Mon Pays c’est l’amour » qui donne aussi son titre à l’album, les morceaux s’appellent « Made in rock’n’roll », « L’Amérique de William », « 4m2, Back in L.A. », « J’en parlerai au Diable », « Pardonne-moi », « Je ne suis qu’un homme », « Tomber encore » et « Un enfant du siècle ».

Mais Laeticia a prévu une exploitation toute particulière de ce disque. Comme le rapporte l’hebdomadaire, aucun single ne sera commercialisé et l’opus ne sera disponible que dans sa version intégrale. Mais parce que les radios s’arracheront sans nul doute le premier titre de l’album, Laeticia a d’ores et déjà prévu de ne pas s’éterniser dans l’Hexagone au moment de la sortie de son disque. Seule avec ses filles – qu’elle déscolarisera le temps de son séjour en France – la veuve de Johnny Hallyday pourra toujours compter sur ses indéfectibles soutiens lors de son retourà Marnes-la-Coquette.

C’est l’un des albums les plus attendus de l’année 2018. Johnny avait commencé à l’enregistrer, avant de décéder le 5 décembre dernier, et que sa veuve Laeticia compte promouvoir. Au nom de l’amour, mais aussi de son rôle indiscutable dans la carrière du rockeur depuis des années… Ça ne finira jamais. Il l’avait lui-même chanté, en 2008. Dix ans plus tard, de façon encore plus flagrante depuis qu’il nous a quittés et que sa famille se déchire au sujet de son héritage découvert en faveur de sa veuve Laeticia, le seul nom de Johnny Hallyday suffit à déchaîner la polémique. 

Un pied de nez !

Dernière preuve en date, le jeudi 6 septembre, avec l’annonce du titre et de la date de sortie de son ultime disque, « Mon pays, c’est l’amour ». Si la photo illustrant la pochette, comme le nom du photographe, ont plutôt suscité l’adhésion, le nom de l’opus – titre d’une des chansons – a fait sourciller. Johnny n’aurait pas choisi pareil intitulé. Assurée de pouvoir gérer l’héritage artistique du chanteur au terme d’un premier round judiciaire, Laeticia aurait imposé ce titre, comme un pied de nez à ses aînés David et Laura. 

Selon France Info, la fille aînée de Johnny aurait d’ailleurs dénoncé un « rapt ». Rumeur vite démentie par son avocat. Volonté d’apaisement, avant la prochaine audience du 22 novembre qui étudiera si le droit californien prime sur le droit français? Peut-être. Mais surtout, l’histoire ne peut pas être refaite.

Depuis 2011, Laeticia a continuellement assuré la direction artistique des projets de Johnny, en concertation avec Sébastien Farran et Warner Music France, le manager et la maison de disque du chanteur. Pochette et titre d’album n’étaient pas la préoccupation première d’Hallyday.

Interrogée au sujet de ce « nouveau rôle », dès 2015, par « Paris Match », Laeticia elle-même rectifiait: « Nouveau, non, car je faisais des choses dans l’ombre auparavant. » Avant de poursuivre: « Depuis quatre ans maintenant, j’ai l’impression d’avoir trouvé ma place dans sa vie artistique, en plus de celle que j’occupais déjà dans sa vie de famille (…) Je n’ai plus peur que les gens me jugent pour les mauvaises raisons. C’est une liberté qui m’a permis de mettre en place une nouvelle équipe autour de lui (…) Nous avons beaucoup travaillé sur son image. Je tenais à ce qu’on le retrouve comme artiste, on le voyait trop comme quelqu’un qui avait été malade, qui avait fui la France… Tout ce climat n’était pas bon. Il fallait rappeler que Johnny est avant tout une icône, une légende du rock. »

Et Johnny n’y trouvait rien à redire. Un an plus tôt, toujours à « Paris Match », le chanteur avait insisté sur le rôle de son épouse, dans sa vie quotidienne et dans sa carrière : « On est très complices, j’ai une totale confiance en elle, notre relation est profonde. J’ai enfin trouvé quelqu’un qui m’aime pour les bonnes raisons. Je l’écoute sur tout. Quand elle me dit: « Cette veste ne te va pas », par exemple, même si j’ai envie de la porter, je sais qu’elle a raison. C’est une femme qui est à la pointe de la mode, hé hé! Quand elle me dit qu’elle n’aime pas une de mes chansons, en général, je ne l’écoute pas, mais je finis par me rendre compte que j’aurais dû… »

Entente de façade 

Du moins, pour le moment… Laeticia Hallyday se prépare à revenir en France pour la promotion de l’album posthume de Johnny. Mais la jeune veuve ne compte pas s’éterniser dans l’Hexagone. Le 9 décembre marque la dernière apparition en France de Laeticia Hallyday. Ce jour-là, la veuve de Johnny accompagnait ses petites Jade et Joy à l’église de la Madeleine, à Paris, où était rendu un grand hommage populaire à son homme. Cachée derrière sa paire de Ray-Ban qu’elle ne quitte plus depuis, Laeticia s’était montrée plus proche que jamais de ses beaux-enfants, David Hallyday et Laura Smet. Une entente de façade qui s’est très vite effondrée pour dévoiler une profonde rancœur au sein du clan Hallyday.

David et Laura, rayés du testament de leur défunt père, ont décidé de mener une guerre judiciaire et médiatique à leur belle-mère. Une bataille cristallisée notamment par le refus de Laeticia de leur donner le moindre droit de regard sur l’album posthume de leur papa. Loin des critiques et de la polémique, qui n’a cessé d’enfler lors des audiences au tribunal de grande instance de Nanterre, la veuve a décidé de poursuivre son deuil en toute tranquillité à Los Angeles. Une ville où elle se reconstruit avec Jade et Joy, entre deux allers-retours à Saint-Barth pour se recueillir sur la tombe de son homme.

Après avoir passé tout son été sur l’île des Caraïbes, Laeticia a fait son retour aux États-Unis pour la rentrée d’école de ses filles. Et elle se prépare à une autre grande étape : faire entrer les biens de Johnny dans un trust, y compris les royalties de l’ultime disque de Johnny. Comme le révèle « Gala », Laeticia Hallyday ne compte pas s’éterniser. Son retour à Los Angeles se fera avant le 19 octobre, date de sortie de l’album posthume de Johnny. Un choix mûrement réfléchi pour la maman de 43 ans et ses filles, qui « ne souhaitent pas avoir à entendre en boucle sur toutes les chaînes et toutes les radios la voix de l’être aimé disparu ».