Inondations à Kinshasa, défi pour les entreprises de construction des routes

Sur une route principale de la commune de Kimbanseke à Kinshasa, (Photo Radio Okapi)
Sur une route principale de la commune de Kimbanseke à Kinshasa, (Photo Radio Okapi)

Les Kinois qui ont apprécié les grands travaux de voiries et drainage, sont généralement surpris de constater des grosses inondations dans la capitale lorsqu’une grande pluie s’abat sur la capitale de la RDC. Des entreprises, spécialisées dans le secteur, n’ont pas véritablement résolu la question de canalisation des eaux. La dernière pluie du 6 mai dernier sur la capitale en est une illustration parfaite. Cette soirée pluvieuse s’est fait accompagner de nombreux dégâts. Un Spectacle impressionnant ! Des longues files des véhicules engloutis dans des eaux aux allures d’un fleuve majestueux qui s’est improvisé sur la plupart des avenues connues de la capitale.

L’avenue Kasa-Vubu sur son tronçon compris entre le rond-point Molaert et le marché Bayaka méconnaissable, tellement inondée qu’il ressemblait à un lac. Les voitures qui prenaient de l’eau avaient beaucoup plus de chance que celles qui coulaient tout simplement. Elles prenaient de l’eau de toute part. Surtout au niveau de l’Usine de pacification de Kinshasa (UPAK), les jeeps censées prendre de la hauteur n’étaient pas épargnées par le niveau de l’eau atteignant 50 voire 70 Cm. Ceux qui étaient prudents, ont décidé carrément de garer leurs voitures, en attendant la fin de la pluie. Même spectacle désolant au niveau du boulevard triomphal, partie comprise entre la tribune érigée pour les grandes manifestations et le complexe scolaire Georges Simenon en face du Stade des Martyrs de la Pentecôte.

Difficile à cet endroit de faire de la vitesse, tous les véhicules étaient obligés de faire la queue. Question de protéger son moteur et les autres pièces qui ne supportent pas l’eau, un corps étranger principalement les moteurs à essence. « Je suis obligé de garer pour protéger ma voiture. Parce qu’avec la pression de l’eau, je ne sais plus progresser sinon je risque d’abimer mon moteur », confie le propriétaire d’une Mercédès rencontré juste en face de l’Upak. Un autre conducteur en colère affirme que « ce n’est pas la première fois que cela arrive, tout le monde le sait, mais rien n’est fait pour trouver la solution ».

Inondation sur la route, inondation dans les parcelles riveraines

Le calvaire vécu par les automobilistes sur la chaussée transformée en lac, est aussi ressenti par les parcelles riveraines. Les eaux en furie ont visité les maisons et leurs occupants causant au passage de nombreux dégâts, surtout qu’aucune disposition n’était prise pour prévenir d’éventuels dommages. Autres victimes de cette inondation, les piétons qui ne savaient où mettre la tête, plutôt le pied. Certains étaient partagés entre protéger les chaussures et se protéger soi-même. Car à Kinshasa, la plupart des gens préfèrent protéger leur soulier (l’emballer dans un sachet) et se promener pied nu avec tout le risque de marcher sur quelque chose de dangereux comme de nombreux câbles dénudés de la Société nationale d’électricité (Snel).

Et lorsqu’il pleut à Kinshasa comme c’était le cas le 6 mai dernier dans la soirée et cela aux heures de pointe (18-20 heures), le transport en commun devient un véritable casse-tête. A défaut de prendre un taxi ou taxi-bus ou encore la moto, la seule solution reste de faire le pied pour éviter de trainer longtemps dans les arrêts de bus alors que ceux-ci se font rares. Inondation sur l’avenue Kasa-Vubu et sur le boulevard triomphal, inondation aussi sur le boulevard Kimbuta dans la commune de Ndjili. Ici, le pont érigé pour le passage des eaux de pluies à quelques mètres du marché Mangobo serait étroit au point que la pression des eaux entraîne des dégâts dans les parcelles riveraines. Le cri de détresse des habitants du boulevard Kimbuta victimes des inondations est resté jusque là lettre morte.

Un habitant contacté par Business et Finances raconte qu’il est question de refaire les travaux, élargir le pont et refaire la canalisation. Les entreprises de construction sont effectivement indexées mais la population a aussi une part de responsabilité dans la protection des ouvrages construits. A Kinshasa, la mauvaise habitude veut qu’on jette les immondices dans les caniveaux. Conséquence, les caniveaux sont bouchés et les eaux (principalement de pluie) vont prendre une voie détournée provoquant ainsi des inondations. En plus des routes qui sont construites sans aucun respect des normes, les Kinois sont aussi appelés à changer leurs mentalités pour protéger ces ouvrages.