Johnny Hallyday évoquait déjà sa mort dans son album posthume

« Mon pays c’est l’amour », le dernier album du rocker français, a été dévoilé à la presse le 15 octobre. Selon les premiers extraits sortis, il y faisait déjà allusion à son décès.

 IL ÉTAIT dans les bacs dans la nuit du 18 au 19 octobre. Pour les impatients, la presse a eu accès à l’album posthume de Johnny Hallyday, « Mon pays c’est l’amour », dès ce 15 octobre. Pour beaucoup, une chanson a ainsi retenu l’attention, la première du disque : « J’en parlerai au diable ». Le Taulier y évoque sa propre mort : « J’ai trop flirté avec les limites, je ne vais pas le nier, j’assumerai mes choix. »  Dans ce morceau, les paroles sont si particulières. Le rocker fait maintes références à ses démons : la drogue et l’alcool. « Le jour viendra de répondre de mes actes et je ne me cacherai pas. J’en parlerai au diable. Il saura m’écouter. L’innocent, le coupable. L’homme que j’ai été », chante-t-il. Une chanson écrite par Pierre Jouishomme, qui avait déjà écrit de nombreux textes pour Johnny, dont « Des raisons d’espérer ». 

La dernière chanson de l’album marque également les esprits. Il s’agit de « Je ne suis qu’un homme » : « J’aurais voulu rester pour le pire, le meilleur… Comment rester debout quand l’orage se réveille. Au fond du cœur des hommes. Le soleil se couche. 

La rage me rappelle que je ne suis qu’un homme. »  L’album « Mon pays c’est l’amour » dévoile un Johnny Hallyday au summum de son art. Rien ne laisse penser qu’il était souffrant lors de l’enregistrement de ces 10 pistes. Il y fait également ce qu’il sait faire de mieux : du rock, du vrai.

Qui est ce fan qui a écrit une chanson sur son album ? Dans le nouvel album de Johnny Hallyday, dévoilé lors d’une conférence de presse à Paris, ce lundi 15 octobre, une chanson se distingue : « Tomber encore ».

Elle est la seule signée d’un inconnu, nommé Boris Lanneau. Dans ce dernier album, quasiment chaque titre porte, dans ses crédits, le nom d’un auteur connu dans l’industrie du disque. Maxim Nucci a expliqué qu’il n’y avait pas vraiment de méthode pour choisir les chansons de Johnny : « À chaque fois que je pouvais lui apporter une bonne chanson, j’étais content. Mais je ramais, j’avais l’impression que tout ce que je faisais n’était pas assez bien. » Au fil de la conception du disque, certains noms se sont imposés, comme ceux de Miossec (Back in LA), Pierre Jouishomme (J’en parlerai au diable), Pierre-Yves Lebert (4 M2) ou encore Jérôme Attal (L’Amérique de William).

Puis, Maxim Nucci est allé chercher dans ses archives. Il y a quelques années alors qu’ils passaient par Lille où Hallyday chantait, il s’est souvenu qu’un fan leur avait tendu un cahier avec des textes, et que Johnny, comme lui-même, avait su les apprécier. 

« À l’époque, on a feuilleté ce cahier avec Johnny, et il est resté chez moi dans mon studio pendant deux ans. Je suis retombé dessus, et on est reparti sur ce texte qui s’appelle Tomber encore. Ses fans étaient son moteur, son carburant. » 

Boris Lanneau est un jeune rappeur officiant sous le pseudo L’Inconscient et distingué par le Printemps de Bourges en 2001, ce Lillois a adapté de nombreux poèmes d’Arthur Rimbaud, avant d’animer des ateliers d’écriture dans toute la France et de publier un roman intitulé « Sur la tête de l’amour » (Ed. Sarbacane), en 2013. 

Avec Johnny, il entre dans la légende.