Kampala indexe les Congolais sur la vente des téléphones contrefaits

Depuis le 9 mars, la Commission des communications d’Ouganda (UCC), l’équivalent de l’ARPTC, réglemente le commerce de vente des mobiles. Objectif : juguler la prolifération des téléphones de contrefaçon.

 

Plus question de vendre les téléphones portables et des cartes de recharge dans la rue, sur toute l’étendue du territoire ougandais. Dorénavant, tout commerçant qui veut vendre des téléphones, devra s’enregistrer au préalable auprès de l’UCC ou la Commission des communications d’Ouganda où une licence lui sera accordée. « Nous avons pour mission de protéger le marché des télécoms national et les consommateurs… Cette décision vise à éviter la prolifération dans le pays d’appareils de contrefaçon, dont l’origine est difficile à retracer », a fait comprendre le président de la Commission des communications d’Ouganda, Godfrey Mutabazi.

Experts ès bricolage 

Sans les citer nommément, le président de l’UCC, indiquent des sources, ciblerait singulièrement des commerçants congolais. Si le marché des contrefaçons est alimenté par les Chinois, la vente à la sauvette et le bricolage des mobiles de labels de renommée seraient l’œuvre des Congolais partis à la débrouille à Kampala, apprend-on. Il nous revient que des hauts responsables ougandais seraient tombés victimes d’une arnaque liée à des téléphones, ce qui a poussé la Commission des communications d’Ouganda à sévir.

Dans la foulée, la Commission a également interdit la vente des cartes SIM dans la rue « pour réduire le risque de survenue d’actes criminels par mobile ». Autre décision : les opérateurs télécoms doivent désactiver, sans délai, les cartes SIM non identifiées sous peine de se voir retirer la licence d’exploitation. Mais des analystes prédisent déjà l’échec de cette dernière décision d’autant plus que de l’autre côté de la frontière, en RDC, des cartes SIM des sociétés GSM opérant en Ouganda, s’obtiennent aussi facilement que le pain.

Voilà pratiquement 5 ans que le gouvernement de la RDC enjoint régulièrement l’ARPTC d’interdire la vente des cartes SIM dans la rue et d’exiger les entreprises GSM, (Orange, Airtel, Vodacom, Africell…) d’identifier tous leurs abonnés. Du temps où Kin-kiey Mulumba était ministre des PT&NTIC, l’État avait tenté de porter le prix de la carte SIM de près 2 dollars à 50 dollars avant de rétropédaler. L’Agence nationale des renseignements (ANR) s’en est également invitée dans la question d’identification des abonnés. Mais aux dernières nouvelles, à peine 30 % des abonnés, tous réseaux confondus, se seraient faits identifier avant que la campagne d’identification s’estompe sans aucune explication officielle.

Pourtant, selon des estimations officielles reprises dans un rapport de la Direction générale des douanes et accises (DGDA) sur le régime intérieur des accises 2017, le nombre des abonnés (Orange, Airtel, Vodacom, Africell…) est de 17 078 769 unités.  Ni l’Ouganda ni la RDC n’ont été repris sur la liste des États africains devant bénéficier du projet du renforcement de la capacité Internet haut débit 4G mis en place par Orange en association avec l’équipementier Nokia. La firme Orange devrait pouvoir bénéficier de la technologie Single RAN de Nokia (qui offre une prise en charge de tous les réseaux et simplifie leur l’installation tout en réduisant les dépenses opérationnelles et l’encombrement) et de ses services de modernisation pour prendre en charge les abonnés 2G et 3G existants tout en améliorant la vitesse et la couverture en lançant les services 4G. Ce qui devrait profiter à plus de 60 millions d’abonnés de l’opérateur dans sept pays, à savoir l’Egypte, le Cameroun, la Côte-d’Ivoire, le Sénégal, le Mali, la Guinée-Bissau et le Niger.

FTTx et CDMA 

En RDC, la Société congolaise des postes et des télécommunications (SCPT, ex-OCPT) mûrit l’idée de l’établissement d’un réseau de fibre optique de proximité, le FTTx (Fiber to the home/Fiber to the building), reliant les maisons et les immeubles résidentiels ainsi que la migration du réseau CDMA (Code division multiple access) existant à un réseau de dernière génération non autrement identifié par la SCPT. Qui devrait achever les études de faisabilité y relatives dans les villes de Kinshasa, Lubumbashi et Matadi. Il nous revient que quelques contrats ont été signés et permettront de proposer les services des télécommunications de détails à la clientèle grand public ainsi qu’aux petites et moyennes entreprises (PME) et autres organisations de taille moyenne qui se multiplient dans les trois villes précitées.

Selon de récentes estimations du ministère en charge des PME, quelque 2,5 millions de micro-entreprises seraient opérationnelles dans la capitale et sa périphérie. Les services que la SCPT seront regroupés sous le format « Triple play », à savoir l’accès Internet haut débit, le bouquet de télévision ainsi que le service de téléphonie fixe.