Kering et Alibaba en guerre sur la contrefaçon

La Chine, selon l’Agence France Presse, est à nouveau dans le collimateur du groupe de luxe français qui lutte pied à pied contre la contrefaçon de ses marques. En effet, Kering a déposé plainte contre le géant chinois de l’e-commerce, Alibaba, qu’il accuse de promouvoir activement sur des plates-formes internet, la vente des produits contrefaits inspirés de ses marques de luxe (Gucci, YSL Balenciaga, etc.).

Le groupe dirigé par François-Henri Pinault a déposé sa plainte à New York, où est coté Alibaba. Dans la plainte, il accuse le groupe chinois de laisser proliférer à dessein la commercialisation des produits contrefaits, de l’encourager et d’en tirer bénéfice, non seulement en Chine mais aussi à l’export, selon des médias officiels chinois. Une sorte d’écosystème de la contrefaçon vendue en ligne, organisé sciemment par Alibaba.

Alibaba a jugé «sans fondement» cette plainte du groupe de luxe et d’habillement. Il met en avant ses efforts pour enrayer la distribution de contrefaçons sur ses sites. «Nous continuons de travailler en partenariat avec de nombreuses marques pour les aider à protéger leur propriété intellectuelle, et nous avons de solides résultats pour témoigner de cet engagement», s’indignait Alibaba.

«Malheureusement, Kering a choisi d’engager une procédure judiciaire coûteuse en énergie, au lieu de prendre le chemin d’une fructueuse coopération avec nous», a réagi une porte-parole du géant de l’e-commerce. «Nous croyons que cette plainte n’a aucun fondement et nous allons la combattre vigoureusement» a-t-elle ajouté.

Alibaba, avec sa plate-forme Taobao, domine quelque 90% du marché des échanges en ligne de particuliers à particuliers sur l’internet chinois. Tandis que sa plateforme Tmall contrôle, elle, la moitié des transactions en ligne entre professionnels et particuliers.

Kering avait déjà, en juillet 2014, porté plainte contre Alibaba, mais avait abandonné la procédure, à la suite d’un accord des deux parties à travailler de concert pour lutter contre la contrefaçon.  Pour autant, la SAIC, l’Administration étatique chinoise pour l’industrie et le commerce, avait rendu public en janvier 2015 un rapport au vitriol sur Alibaba. Le régulateur accusait le groupe d’agir très insuffisamment pour empêcher des «opérations illégales» de prospérer sur ses plateformes, et estimait que seul un tiers environ des produits vendus sur Taobao était authentique.