Kibali Gold Mining revoit ses ambitions à la baisse

A mi-parcours de son exercice 2014 (premier semestre), cette entreprise table sur une production de 550 000 onces, soit 15, 5 tonnes d’ici la fin de l’année. Chiffres qui se trouvent être, à la grande surprise, bien en deçà des projections initiales de 18 tonnes.

Kibali Gold Mining se donne l’ambition de produire 15, 5 tonnes d’onces d’ici la fin de l’année. (Photo R.O)
Kibali Gold Mining se donne l’ambition de produire 15, 5 tonnes d’onces d’ici la fin de l’année. (Photo R.O)

Les étapes parcourues en six mois de fonctionnement par Kibali Gold Mining s’alignent dans le strict respect de son business-plan à savoir : la mise en circuit additionnel de traitement métallurgique de minerais et la mise en service de la centrale hydroélectrique de Nzoro II (avec 2 turbines) qui produit déjà de l’électricité nécessaire pour le fonctionnement de ses machines de production, a indiqué Mark Bristow, président de la filiale de cette entreprise installée en Ituri, dans la Province Orientale. Elle veut atteindre 550 000 onces d’or soit 15,6 tonnes d’ici fin 2014. Le Directeur général de Kibali Gold Mining, Louis Watum, a émis le vœu de voir son entreprise faire face aux obstacles susceptibles de retarder sa vraie rentabilité dans le secteur minier en République démocratique du Congo.

Beaucoup d’observateurs ont noté, « à travers cette sortie médiatique, une légère revue à la baisse des ambitions de cette société qui annonçait pourtant, à l’occasion de l’inauguration de son usine de production en décembre 2013, une production annuelle de 18 tonnes qui, en plus, devrait augmenter graduellement jusqu’à atteindre au moins 22 tonnes.

Au nombre de ces obstacles, figure la question de la révision du code minier. Selon lui, le débat sur la révision du code minier devait poser la question de savoir comment l’Etat congolais peut obtenir plus de bénéfices, sans étouffer les opérateurs miniers par une fiscalité écrasante et un mauvais climat des affaires. A l’issue de ce débat, a-t-il poursuivi, toutes les décisions qui seront prises devraient faire le bonheur et des investisseurs-opérateurs miniers et de l’Etat congolais. Les deux partenaires ont l’obligation, d’après lui, d’être dans une relation mutuellement avantageuse. « L’Etat a besoin des capitaux et de la technologie pour la création des emplois, des activités créatrices des revenus au profit des communautés locales : attentes que seuls les investisseurs sont en mesure de réaliser. Cela veut dire combien, de part et d’autre, les attentes à concilier sont énormes », a-t-il conclu.

Beaucoup d’observateurs ont noté, à travers cette sortie médiatique, une légère revue à la baisse des ambitions de cette société qui annonçait pourtant, à l’occasion de l’inauguration de son usine de production, en décembre 2013, une production annuelle de 18 tonnes qui, en plus, devrait augmenter graduellement jusqu’à atteindre au moins 22 tonnes. Les responsables de cette entreprise justifient cet état des choses par une simple adaptation des objectifs aux réalités du terrain, sans remettre en cause l’objectif final.

Pour rappel, Kibali Gold Mining se présente aujourd’hui comme le plus grand projet aurifère de l’histoire de la RDC. Il a été lancé en 2009 avec une acquisition de 800 km2 d’une partie de la concession de l’actuelle Sokimo dont les réserves sont estimées à 800 tonnes d’or. La société possède un investissement de près de 3 milliards de dollars avec près de 5.000 emplois directs et indirects générés. Avec la pacification progressive de la partie orientale du pays, la baisse significative de la contrebande minière, l’adhésion du pays à plusieurs instruments internationaux de traçabilité, la mise en œuvre de ce projet associé à d’autres de taille moyenne, notamment Banro dans le Sud-Kivu, pourrait permettre de faire revenir la RDC dans le club prestigieux des pays producteurs d’or.