Kinshasa débloque sa quote-part de 13 millions de dollars

La construction de ce barrage situé dans le Bandundu commençait à battre de l’aile à la suite de l’arrêt décrété sur le site par Angelique International Limited, l’entreprise chargée de l’exécution de l’ouvrage. Selon le contrat liant les deux parties, la RDC devait financer, à hauteur de 13 millions de dollars, la construction, sur les 55 millions que doivent coûter les travaux. Les 42 millions restants devraient provenir de la partie indienne

Les travaux de Kakobola ont commencé en 2011, avec la pose de la première pierre le 29 septembre. Fin 2013, les travaux de génie civil avaient atteint 70 % avec la construction du barrage, du canal d’amenée et de prise d’eau, la chambre de mise en charge, la conduite forcée et la centrale. Tout cela a été financé par le partenaire indienne. Pour forcer Kinshasa à remplir sa part du contrat, Angelique International Limited a freiné l’avancement du chantier. C’est dans ce contexte que le gouvernement vient de débloquer un montant de 13 millions de dollars, au titre de contrepartie, pour la poursuite des travaux. La capacité totale installée du barrage est de 10,5 mégawatts. Une fois construite, la centrale alimentera les villes de Kikwit (90 kilomètres du site), Gungu (35 km) et Idiofa (140 km). Le barrage va desservir plus de 1,9 million d’habitants. Il permettra à la ville de Kikwit de jouer son rôle de pôle économique pour la province. Avec la contrepartie congolaise, les équipements, dont des turbines, déjà fabriqués en Inde, vont être acheminés sur le site.

La construction de la centrale hydroélectrique de Kakobola s’inscrit dans le cadre de la politique du gouvernement qui vise à doubler le taux actuel de desserte en électricité (9 %) et créer des villages modernes sur l’ensemble du territoire national. Le gouvernement et Export-Import Bank of India ont signé, en août 2010, un protocole de crédit de 42 millions de dollars américains visant la construction et l’équipement du barrage. En janvier 2014, une équipe du gouvernement, qu’accompagnait une délégation indienne, a séjourné à Kakobola. Il était question, pour cette équipe, d’évaluer les travaux de construction de la centrale hydroélectrique. La partie indienne avait souhaité voir les travaux de la centrale de Kakobola et Katende (Kasaï Occidental) se terminer avant fin 2014.

Bruno Kapanji Kalala, ministre de l’Energie, de l’électricité et des Ressources hydrauliques, a promis de renforcer le mécanisme de contrôle et de suivi des travaux dans le respect des normes internationales. Le barrage de Kakobola devait être inauguré le 20 mars dernier. Sous la colonisation, les Belges avaient refusé de réaliser ce barrage parce qu’ils considéraient la zone comme hostile à leur présence, suite à la révolte des Pende en 1931. Sous la 2ème République, voulant relancer les travaux de construction, le gouvernement y avait envoyé les matériels en 1982. Ces matériels ont été détournés au profit du barrage de Mobayi Mbongo, dans la province de l’Equateur. C’était en 1983. En 2004, un sujet sud-africain, Clakson Power (Clark) a disparu de la circulation avec les fonds destinés à l’érection de l’ouvrage. Quant à la centrale hydro-électrique de Katende au Kasaï Occidental, elle a connu un sort identique. D’une capacité de 64 mégawatts, elle était à un niveau de réalisation de 24 %, après la relance des travaux en octobre 2013. L’ouvrage d’un coût de 280 millions de dollars, est attendu pour faire face à une demande croissante en énergie électrique dans le Kasaï. Il bénéficie d’un financement mixte de 168 millions de dollars du gouvernement indien et d’environ 112 millions de la RDC. L’évolution des travaux aurait été ralentie par les pluies diluviennes dans la région et à un retard d’acheminement des équipements lourds vers le site.

Le barrage de Katende est inscrit dans des projets spécifiques à court terme de construction de nouvelles centrales hydro-électrique au Congo. Sa construction remonterait à 1956 avec le projet d’un barrage sur la rivière Lulua, où se construit le barrage, qui a hérité du nom du village situé à 75 km de Kananga, le chef-lieu de la province. Le barrage doit être inauguré, en pricnipe, en mars 2016. Le gouvernement a également prévu la construction du barrage de Zongo 2, d’une capacité de 150 mégawatts, qui sera opérationnel en décembre 2015. La deuxième ligne Inga-Kinshasa, d’une capacité de 1200 mégawatts, aurait dû être inaugurée en mars 2014.