Kinshasa : les frais de stationnement dans les parkings publics s’évaporent

Des recettes qui devaient renflouer les caisses de l’Hôtel de ville, disparaissent, chaque jour, dans les poches de certains initiés.

Des véhicules stationnés dans la commune de la Gombe. (BEF)
Des véhicules stationnés dans la commune de la Gombe. (BEF)

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n 2011, le ministère provincial des Transports de Kinshasa a procédé à la mise en application de la loi relative aux taxes de stationnement dans les parkings publics appartenant à la ville et aménagés à cet effet. La mesure n’a fait long feu. Cet échec aurait été enregistré en raison d’un système de malversation financière pratiquée, à large échelle, par les vendeurs des tickets, parmi les agents de la Direction générale des recettes de Kinshasa (DGRK) ainsi que ceux du ministère provincial des Transports et de la Division urbaine des Transports et communications.  Alors qu’il était admis que cette imposition allait générer, chaque mois, des fonds importants, seule, une moyenne de 15.000 dollars a commencé à être enregistrée au niveau des caisses de l’Etat. « Ces taxes devraient être comptées parmi les principales sources génératrices des recettes pour la ville. La collecte devrait régulièrement atteindre 1 million des dollars», a indiqué un conseiller du ministre provincial des Transports.
Pour lui, l’Etat donne l’impression d’être faible et trop laxiste, en matière de recouvrement et des sanctions à infliger aux contribuables et collecteurs d’impôt pris la main dans le sac. Il a ainsi pris, en exemple, le cas de l’impôt sur le revenu locatif et l’impôt foncier, que les bailleurs refusent de payer. Ils ne sont pas inquiétés outre mesure. « Si les hommes de terrain qui détournent l’argent des impôts étaient sévèrement et publiquement sanctionnés par l’Etat, il n’y aurait pas tous ces détournements », a-t-il suggéré. Au Katanga et au Bas-Congo, ces taxes de stationnement apportent à ces provinces les moyens nécessaires pour contribuer à la mise en œuvre de leur politique de développement. Pour le moment, il serait question d’entreprendre un partenariat avec l’Association des chauffeurs du Congo (Acco). Pour le ministère provincial des Transports, cette ONG a déjà fait des preuves dans d’autres circonstances, tout autant compliquées.

Une Asbl prête à s’impliquer

Contactés à propos de cette main tendue par l’Hôtel de Ville, des responsables de cette ONG ont noté que des échanges sont en cours et qu’il faut attendre la fin du processus pour avoir les termes du contrat. En 2012, une pareille sollicitation avait été faite, mais, elle n’avait pas abouti pour plusieurs raisons. Pour sa part, l’Acco tient sur « les facilités dont elle dispose pour atteindre les contribuables, d’autant plus qu’elle est représente dans tous les parkings de la ville.» Elle indique, également, que l’argent que les chauffeurs remettent à ses percepteurs, à chaque course effectuée par un véhicule, n’est pas une taxe, mais une cotisation de tout sociétaire. Par ailleurs, l’Acco croit qu’il faut revisiter les textes légaux et réglementaires relatifs à ces taxes de sorte à mettre en place un système efficace de perception qui éviterait à la ville de revivre cette malversation financière. Il faudra penser à des activités de sensibilisation de toutes les parties prenantes, de collaboration avec les services de l’ordre, d’aménagement de ces lieux fréquentés par des centaines de personnes, chaque jour.

INFO BOX

  • Cette taxe devrait être l’une des principales sources génératrices des recettes de la ville de Kinshasa et produire jusqu’à 1 million des dollars américains.  
  • Les faibles recettes générées par cette taxe notamment par « la mauvaise organisation » de sa collecte.