La BAD a une idée de faire des affaires en Afrique

Fin mars, l’Africa CEO Forum tient meeting à Abidjan. C’est l’occasion que le président de la Banque africaine de développement choisit pour annoncer le lancement d’un forum pour la promotion de la pratique des affaires en Afrique.

 

Le forum dénommé « Africa Investment Forum » (AIF), devrait être dédié à la promotion des réglementations favorables aux investissements ainsi qu’à l’éthique et à la pratique des affaires en Afrique, a expliqué le président de la Banque africaine de développement (BAD), Akinwumi Adesina. À long terme, ce forum est voulu par son institution comme un tremplin pour « stimuler » la transformation économique du continent africain. « Ce forum est une plateforme ouverte qui a pour objectif d’organiser les initiatives parmi les institutions multilatérales, des gouvernements et du secteur privé pour accroître la réserve de projets susceptibles de transformer le continent.», a-t-il ajouté, cité par des agences de presse. Mais ce n’est pas pour bientôt. La première édition du forum devrait se tenir du 7 au 9 novembre, à Johannesburg en Afrique.

Pour la BAD, le Forum de l’investissement africain est « la meilleure opportunité » de stimuler la transformation économique du continent. Le président de la BAD, Akinwumi Adesina, l’a souligné lors d’un petit-déjeuner, organisé en marge de l’Africa CEO Forum à Abidjan, qui a réuni les dirigeants des gouvernements et du secteur privé. L’AIF sera exclusivement dédié aux transactions et accords d’investissement. 

« Ce ne sera pas un simple lieu de bavardage, il n’y aura pas de discours politiques, ce forum est une plateforme ouverte qui a pour objectif d’organiser les initiatives parmi les institutions multilatérales, des gouvernements et du secteur privé pour accroître la réserve de projets susceptibles de transformer le continent », a-t-il fait savoir, soulignant qu’il s’agit d’une « initiative 100 % transactionnelle ».

Faciliter les interactions

Selon Akinwumi Adesina, la BAD travaille avec les principales institutions financières mondiales à réduire les risques liés à l’investissement. L’AIF a pour principal objectif de faciliter la pratique des affaires en Afrique, en faisant progresser et en encourageant les réglementations favorables aux investissements, et a également vocation à promouvoir l’éthique de la pratique des affaires en Afrique. D’après lui, le Forum de l’investissement africain aura lieu tous les ans pour encourager et faciliter les interactions à même d’accélérer et de conclure des accords et pour que des discussions franches aient lieu avec les décideurs politiques afin de façonner l’environnement commercial et réglementaire, ainsi que pour assurer le suivi de la mise en œuvre des engagements.

La Société financière internationale (SFI), la Banque mondiale, la Banque interaméricaine de développement, la Banque islamique de développement et la Banque européenne pour la reconstruction et le développement participent à la plateforme de l’AIF pour la mise en place d’une « plateforme de co-garantie mutuelle » visant à minimiser les risques liés aux investissements, expliquent des experts de la BAD. 

Pour Akinwumi Adesina, le coût des activités d’affaires en Afrique s’améliore : « L’année dernière et l’année d’avant, ce n’est pas en Asie qu’ont eu lieu 30 % au moins de toutes les réformes commerciales et réglementaires qui avaient été engagées à l’échelle mondiale, ni en Amérique latine mais en Afrique. » Et d’ajouter : « La stabilité politique du continent est meilleure. Notre continent suscite donc beaucoup d’optimisme et nos dirigeants discutent même d’une Afrique qui se sera affranchie de l’aide ».

La BAD mise sur les ressources matérielles et humaines dont l’Afrique est dotée non sans relever que « les exploiter à bon escient pourrait faire de l’Afrique la locomotive du monde ». C’est d’ailleurs ce qu’en pense Akinwumi Adesina : « Les ressources souveraines de l’Afrique ne font toujours pas l’objet d’investissements sur le continent lui-même, les investissements se font en dehors de l’Afrique. La perception du risque constitue l’une des raisons de cette absence d’investissement. ».

Le conseil d’administration de la BAD a donné son approbation, le 7 octobre 2016, au lancement du Forum de l’investissement en Afrique, comme un lieu de rencontres pour les investisseurs intéressés aux affaires avec l’Afrique. Le FIA va présenter des projets solvables, attirer des financements et offrir des plateformes pour les investissements dans toute une série de pays africains. 

Il constituera un forum unique que pourront utiliser les investisseurs internationaux désireux de se lancer dans des affaires à fort impact social et cherchant à effectuer des opérations bancaires et à engager des fonds sur le continent. Il permettra aussi aux investisseurs de prendre connaissance des projets à venir dans les secteurs public et privé à travers tout le continent.

Collaboration tous azimuts

Selon la vice-présidente principale de la BAD, Frannie Léautier, le FIA va collaborer avec d’autres forums d’investissement en Afrique et travailler au renforcement des efforts de collaboration visant à recueillir les investissements nécessaires et à attirer du financement à impact social en Afrique. 

Il aidera les pays membres régionaux de la BAD et les investisseurs potentiels en mettant à leur disposition des renseignements à caractère économique et des études analytiques portant sur la compétitivité de l’industrie africaine qui sont rigoureux et font autorité. Le conseil d’administration de la BAD a aussi approuvé la création d’un Département de l’eau et du développement humain et social, d’un Département des infrastructures, de la ville et du développement urbain, ainsi que d’un Département des services techniques, financiers et de syndication.

Il s’agit là de perfectionnements au nouveau modèle de développement et de prestation de services (MDPS) de l’institution, qui a été approuvé par le Conseil d’administration de la BAD, le 22 avril 2016. Le MDPS vise à rationaliser les processus administratifs afin d’accroître l’efficience, de relever le rendement financier, d’intensifier l’impact du développement et de rapprocher les opérations de la Banque de sa clientèle en vue d’améliorer ses prestations. Les perfectionnements ont été proposés par la direction de la Banque, qui avance à grands pas dans la mise en œuvre du MDPS.

Lors de l’approbation des modifications proposées, le président Akinwumi Adesina a déclaré : « Je salue l’immense soutien et l’encouragement que les membres du conseil d’administration ont manifestés. Les nouvelles structures sont bien agencées, et elles permettront à la Banque d’atteindre les objectifs qu’elle s’est assignés en vue de sa transformation. 

Le Forum de l’investissement en Afrique est un outil transformationnel qui permettra de rassembler les investissements qui viendront répondre aux énormes besoins financiers nécessaires au développement de l’Afrique dans des domaines critiques, le secteur privé venant y jouer un rôle crucial. »

Selon les responsables de l’institution, la BAD est sur la bonne voie dans la mise en œuvre de sa nouvelle structure, qui sera opérationnelle par étapes au cours de la période de 2016 à 2018. 

La structure est conçue de façon à assurer une mise en œuvre réussie du Plan stratégique décennale de la Banque et de ses cinq priorités de base en matière de développement pour le continent, notamment le Top5: Éclairer et fournir de l’énergie à l’Afrique, Nourrir l’Afrique, Industrialiser l’Afrique, Intégrer l’Afrique et Améliorer la qualité de vie des populations africaines.