La BAD émet des obligations sociales pour financer le développement

Pour la deuxième fois, la Banque africaine a fait une transaction en euros. En émettant des obligations sociales, elle contribue au développement socio-économique sur le continent, et capitalise ainsi sur sa solide expérience de financement de projets à fort impact social.

 

Abidjan, 22 mai. La Banque africaine de développement (BAD), notée Aaa/AAA/AAA par Moody’s/S & P/Fitch (avec une perspective stable), a annoncé, mercredi 16 mai, dans un communiqué qu’elle a émis avec succès une obligation sociale de 1,25 milliard d’euros, avec une échéance à 10 ans. Selon le communiqué, la transaction, qui fait suite à l’obligation sociale inaugurale de 500 millions d’euros à 7 ans émise en novembre 2017, a été exécutée à mid-swaps (MS) moins 8 points de base (pbs), soit 2 pbs en-dessous du prix d’émission indicatif initial, équivalent à un spread de 36,7 pbs contre l’obligation de référence du gouvernement allemand DBR 0 ½ 15/02/28.

Le communiqué poursuit que « cette transaction, la plus importante à ce jour émise par la Banque en euros, témoigne du positionnement désormais établi de la Banque sur ce marché ». Et d’ajouter que « la maturité choisie pour cette obligation permet également de rallonger la courbe euro de la Banque de deux années supplémentaires, fournissant un nouveau point de référence liquide à dix ans ». 

Mission stratégique

On retiendra utilement qu’en émettant des obligations sociales pour financer le développement socio-économique des pays membres régionaux, la BAD « contribue à sa mission stratégique, qui consiste à stimuler le développement durable et le progrès social en Afrique, et capitalise sur sa solide expérience de financement de projets à fort impact social ». Les projets sociaux éligibles financés par les obligations sociales visent à réduire la pauvreté et créer des emplois, ainsi qu’une croissance inclusive en termes d’âge, de genre et de situation géographique, améliorant ainsi la qualité de vie des populations africaines.

Le communiqué souligne que « la transaction a été annoncée le mardi 15 mai 2018 à 13h20, heure de Londres, avec une indication initiale de prix autour de MS – 6 pbs. Le carnet d’ordres a officiellement ouvert le mercredi 16 mai 2018 à 8h15, heure de Londres, et l’indication de prix autour de MS – 6 pbs a été publiée simultanément. L’émission a attiré l’intérêt des investisseurs dès l’ouverture, le carnet d’ordres dépassant 1 milliard d’euros (excluant les intérêts des co-chefs de file) en moins d’une heure ». Et « l’élan s’est poursuivi et la taille de la transaction a dépassé 1,4 milliard d’euros (excluant les intérêts des co-chefs de file) à 10h00, heure de Londres, moment où l’indication de prix a été révisée à un niveau plus serré à MS – 7 pbs. À 10h50, heure de Londres, la transaction a dépassé les 1,6 milliard d’euros (excluant les intérêts des co-chefs de file) et la Banque a fixé le spread d’émission un point de base plus serré à MS – 8 pbs, annonçant simultanément la clôture du carnet d’ordres à 11h15, heure de Londres ».

À la clôture, le carnet d’ordres final dépassait 1,7 milliard d’euros (excluant les intérêts des co-chefs de file) et compte tenu de la très bonne qualité du carnet d’ordres, la transaction a été lancée peu après avec une taille d’émission de 1,25 milliard d’euros, en hausse par rapport au montant d’1 milliard d’euros initialement prévu, précise encore le même communiqué. L’obligation sociale à 10 ans de la BAD a été exécutée juste après 15h30, heure de Londres, avec un spread de MS – 8 pbs, 2 pbs plus serré que l’indication initiale de prix, équivalent à un écart de 36,7 pbs contre l’obligation de référence du gouvernement allemand DBR 0 ½ 15/02/28 au moment de la fixation du prix d’émission, représentant une prime d’émission négative par rapport aux niveaux du marché secondaire de la Banque.

Réagissant à l’émission de cette deuxième obligation sociale de référence, la trésorière et vice-présidente des finances par intérim, Hassatou N’Selé, s’est félicitée de sa réussite. « Nous sommes ravis du succès de notre deuxième obligation sociale depuis le lancement de notre Programme en septembre 2017. C’est la plus grande obligation de référence en euro émise par la Banque, ce qui souligne le fort intérêt du marché pour notre programme d’obligations sociales et notre mission, qui est de lutter contre la pauvreté et de stimuler le développement économique et social durable en Afrique », a-t-elle souligné. 

Et d’ajouter : « Nous sommes extrêmement satisfaits du résultat de cette transaction, car nous avons pu prolonger notre courbe euro, grâce au soutien d’un groupe d’investisseurs de très haute qualité, à un prix reflétant la qualité et la rareté des obligations libellées en euros de la BAD. À la suite de ce succès, nous continuerons à rester engagés et à soutenir le marché des obligations sociales. »