La Banque centrale optimiste sur les indicateurs économiques macroéconomiques

Quelles sont les raisons qui ont motivé la décision de la BCC de baisser son taux directeur de 14 % à 9 % et relever le taux de croissance économique de 5,1 % à 5,9 % pour l’année 2019 ? Explication.

À l’issue de chaque réunion du Comité de politique monétaire (CPM) de la Banque centrale du Congo (BCC), le gouverneur tient un point de presse. Mardi 30 avril, Deogratias Mutombo Mwana Nyembo n’a pas dérogé à l’exercice. Et d’entrée de jeu, il a déclaré : « Nous venons, à l’issue de la réunion du Comité de politique monétaire de ce mardi, de décider de baisser le taux directeur de 14 % à 9 %. Il vous souviendra qu’à la même période en avril 2018, nous avions opéré cet assouplissement de 20 % à 14 %. » 

Quelles en sont les raisons ? Il explique : « Lorsqu’on considère aujourd’hui le taux d’inflation en glissement annuel qui est à 4,8 % par rapport au taux directeur de 14 %, il se dégage une marge de positivité de 9,2 %. À l’époque, c’était presque la même marge. En avril 2018, nous étions à un taux d’inflation en glissement annuel de 11 % et le taux directeur était à 20 % il y avait la marge presque de 9 %… » Que faut-il retenir ? « Cette baisse du taux directeur est un assouplissement qui s’opère en fonction de l’inflation anticipée à fin décembre 2019. Si les choses restent égales, nous serons à 6,66 % du taux d’inflation. Mais notre objectif d’inflation est de 7 % ». 

Le Gouv’ de la BCC avance : « C’est pour soutenir les activités de crédit dans le système financier congolais. Au niveau du marché interbancaire, les banques se prêtent au taux variant entre 6 %  et 7 %. C’est une façon aussi de nous rapprocher du taux du marché à l’interbancaire. C’est aussi un signal que nous donnons en fonction du bon comportement de nos indicateurs macroéconomiques. Ce bon comportement se traduit par la stabilité du taux de change notamment. Selon le Gouv’ Mutombo, la balance commerciale a été excédentaire à fin mars. Quant au solde des finances publiques, la situation à la clôture du mois d’avril, était censée être équilibrée et dégager « un excédent assez confortable » de plus ou moins 50 milliards de nos francs. 

Budget : équilibre rompu

« Nous allons renouer avec l’équilibre budgétaire », a promis Deogratias Mutombo, en parlant de la décision de baisser le taux directeur. On sait que l’État a dépensé plus d’argent qu’il n’a encaissé au cours du premier trimestre de 2019. Les rémunérations s’arrogent la grosse part (45 %), suivies des dépenses urgentes (24 %), des frais de fonctionnement des institutions (15 %), d’autres (dépenses) non autrement identifiés, et de la dette publique (2 %). En revanche, dans la rubrique des dépenses en capital, rien n’a été décaissé (0 %), notamment pour les investissements.

En ce qui concerne la hausse du taux de croissance économique, le Gouv’ de la Banque centrale est formel : « Sur base des réalisations de la production à fin décembre 2018, la Commission des études statistiques et des comptes nationaux (CESCN) table sur une croissance économique de 5,9 % en 2019, soit une progression de 0,1 point et 2,2 points de pourcentage par rapport aux réalisations de 2018 et 2017, respectivement. » Pour la BCC, cette progression tient principalement du « dynamisme de l’activité économique dans le secteur primaire, sous l’impulsion notamment des industries extractives ». En rappel, le taux de croissance économique de 5,1% a été fixé fin février en référence aux réalisations de production de fin septembre 2018.

Cependant, la Banque centrale maintient les autres paramètres monétaires. Tenez : les coefficients de la réserve obligatoire sur les dépôts en devises à vue et à terme restent inchangés, soit respectivement 13 % et 12 %. Par ailleurs, les coefficients pour les dépôts en monnaie nationale à vue et à terme restent maintenus à 2 % et 0 %. La régulation de la liquidité devrait se poursuivre avec le Bon BCC.