La Chine et l’Inde en tête de peloton en 2050 selon PwC

Un récent classement de la firme internationale d’audit et de conseil indique que les deux géants asiatiques ont connu des progressions fulgurantes en termes de classement mondial sur la base du PIB. D’ici 30 ans, ils occuperont respectivement la première et la deuxième places au top 10 des économies mondiales.

LE CLASSEMENT de PwC est basé sur le Produit intérieur brut (PIB) à parité de pouvoir d’achat. Le rapport publié récemment à cet effet par la firme internationale d’audit et de conseil renseigne que d’ici 2050, la Chine et l’Inde passeront devant les États-Unis. Il indique aussi que l’Allemagne (9è) et la Grande-Bretagne (10è) seront les seuls deux pays européens dans le top 10 de ce classement. La France elle, sortira du top 10, dans lequel on retrouvera plus des pays émergents, comme l’Indonésie (4è), le Brésil (5è), la Russie (6è), ou encore le Mexique (7è). La Chine et l’Inde, les deux géants asiatiques, doivent leurs progressions à leurs économies soutenues par une forte population et un système productif compétitif et discipliné. Celles-ci leur ont permis de réduire fortement leurs importations et de se constituer de solides épargnes pour financer leur développement à long terme.

L’Afrique à la traîne

Le classement de PwC souligne également que les BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud) seront économiquement plus puissants que l’Union européenne (UE). Bien qu’il ait le potentiel démographique et les ressources du sous-sol, le continent africain ne semble pas encore en mesure de s’aligner dans cette bataille. Il devrait pourtant tirer un avantage réel dans le changement de l’ordre économique mondial, grâce à ses nouvelles relations avec l’Orient (Inde, Japon, et Chine) et la présence en son sein d’un des BRICS. 

Pour l’instant, il est difficile de savoir comment réagira l’Occident face à cette évolution des choses sur la base des règles économiques que ses leaders ont eux-mêmes inventés et mis en œuvre. La Chine est devenue aujourd’hui un vrai casse-tête pour les États-Unis. Dans sa bataille pour « redonner toute sa grandeur à l’Amérique », Donald Trump, le président américain, a imposé des tarifs douaniers sur plusieurs produits en provenance de ce pays, et pris des mesures qui ont permis la création d’un nombre d’emplois record de 3,4 millions.

Pourtant, cette embellie et cette « grandeur retrouvée » de l’Amérique semblent profiter à la Chine, avec lequel le déficit commercial s’est encore creusé à la fin d’octobre. Désormais doté de moyens, le consommateur américain continue de réfléchir en termes de marge, et l’amélioration de son pouvoir d’achat continue de profiter à une Chine, qui a su maîtriser ses coûts de facteur à un très haut niveau de compétition. L’Union européenne semble avoir bien compris les choses, et a signé un accord de libre échange avec le Japon. En Afrique, par contre, les politiques continuent de débattre sur la construction d’un marché unique, en même temps qu’ils font durer les négociations avec l’UE. Et chacun des pays continue de tendre la main à toutes les formes d’aides en provenance de la Chine, du Japon, de l’Inde ou, de plus en plus, de la Corée du Sud.