La Francophonie et le Commonwealth à l’école du G-20

Depuis cinq ans, ces deux organisations consultent le groupe des vingt pays les plus industrialisés du monde autour des questions cruciales du développement international. 

Canberra, en Australie, pays qui assure la présidence du G-20. (DR)
Canberra, en Australie, pays qui assure la présidence du G-20. (DR)

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ne délégation officielle mixte, composée du ministre congolais délégué aux Finances, Patrice Kitebi, et du Secrétaire général du Commonwealth, l’Indien Kamalesh Sharma, a rencontré, fin août dernier à Canberra, le premier ministre australien, Tony Abbott, dont le pays assure la présidence du Groupe des vingt pays les plus industrialisés du monde (G-20). Leurs entretiens ont été focalisés sur une préoccupation majeure, exprimée par les Etats les plus pauvres de la planète : « l’urgence d’une reprise de la croissance, particulièrement de la croissance équilibrée, créatrice d’emplois, améliorant la répartition des revenus et réduisant la pauvreté. » Depuis cinq ans, la Francophonie et le Commonwealth tiennent à échanger, régulièrement, avec les hauts responsables du G-20, pour bénéficier des avis de leurs pays membres sur les questions cruciales du développement international. Il s’agit surtout de porter les points de vue des Etats « les plus petits, les plus pauvres et les plus vulnérables », auprès de ces hauts fonctionnaires. Une autre problématique soulevée au cours de ces échanges a été celle liée à l’avenir de la jeunesse, surtout concernant son accès à des emplois rémunérateurs, capables de l’amener à être une actrice de participation et d’innovation au sein de la communauté. Dans moins de trente ans, plus de la moitié de la population de la planète sera constituée des jeunes qui habiteront dans les pays pauvres et dans certains Etats émergents. Des efforts doivent être conjugués pour éviter qu’un grand nombre de ces individus ne soient contraints à côtoyer des milieux incitant à la violence ou ceux proches des extrémistes.

Renforcement des échanges 

Le G20 contrôle 85 % du commerce mondial, compte les 2/3 de la population terrienne et détient plus de 90 % du produit mondial brut.

Les personnalités qui ont pris part à ces discussions, ont exprimé leur volonté de voir ces échanges, initiés par le Canada en 2010, se poursuivre et permettre aux deux parties de construire un véritable cadre de concertations devant aborder plusieurs questions internationales fondamentales. La délégation mixte Francophonie-Commonwealth a ainsi souhaité que ces discussions s’élargissent à d’autres structures du G-20. Pour elle, il serait convenable que les rencontres annuelles soient ouvertes, en plus des niveaux politique (Présidence et Secrétaires généraux) et global (Groupe de travail sur le développement du G-20), au stade technique (G-20 Finances).  Le ministre congolais délégué aux Finances a pris part à ces travaux en qualité de président du Réseau des ministres, hauts fonctionnaires et experts francophones en économie et finances. La RDC assure, au cours du présent exercice (2012-2014), la présidence tournante de l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF). Comptant 75 membres, dont 56 effectifs et 16 observateurs, l’OIF regroupe plus du tiers des pays de la planète et compte plus de 800 millions d’habitants. Quant au Commonwealth, qui réunit 54 nations entretenant, essentiellement, des relations historiques avec la Grande-Bretagne, il héberge 2,2 milliards d’habitants, soit près du tiers de la planète. Composé de 19 pays et de l’Union Européenne, le G-20 cherche à « favoriser la concertation internationale, en intégrant le principe d’un dialogue élargi, tenant compte du poids économique croissant pris par un certain nombre de pays ». Il contrôle 85 % du commerce mondial, compte les 2/3 de la population terrienne et détient plus de 90 % du produit mondial brut.