La lumière se fait désirer à Katende

C’est un projet ambitieux d’électrification des deux Kasaï. Il attend sa concrétisation depuis une cinquantaine d’années. Les travaux de construction de la centrale hydroélectrique ont démarré grâce à un partenariat entre le gouvernement et Exim Bank of India. Depuis, les choses tournent au ralenti.

Il y a trois ans, en lançant avec pompe le début des travaux de construction de la centrale hydroélectrique de Katende, Joseph Kabila voulait démontrer la ferme détermination du gouvernement de voir, enfin, ce projet prendre corps d’ici 2016. L’année dernière à l’Assemblée nationale, le ministre des Ressources hydrauliques et de l’Électricité, Bruno Kapandji, affichait un optimisme à toute épreuve : « Je voudrais vous rassurer que le projet Grand Katende sera exécuté et bien exécuté dans le délai pour donner de l’électricité et de l’eau potable aux populations de Grand Kasaï qui ont si longtemps attendu. » Une année plus tard, le retard enregistré dans l’exécution des travaux prévus pour une durée de 46 mois, rend hypothétique le respect de cette échéance. Déjà en début d’année, les activités étaient exécutées à 24 %, selon le coordonnateur de la cellule de gestion de construction des centrales Katende 1 et Kakobola, Aimé Kabeya. Il avait alors justifié ce retard par les conditions climatiques défavorables (pluies) et la lenteur dans l’acheminement des matériaux.

Le vrai obstacle reste sans doute le décaissement des fonds dans les délais. Evalué à 280 millions de dollars, la RDC devait contribuer à hauteur de 40 %, soit 112 millions de dollars contre 60 %, c’est-à-dire 168 millions de dollars pour Exim Bank of India. Au ralenti depuis quelques mois, ces travaux, exécutés par le consortium indien Bharat Heavy Electricals Ltd (BHEL) et Angelique International (AIL), devraient être relancés avec les 82 millions de dollars qu’Exim Bank vient de prêter, fin juin, au gouvernement congolais.

La centrale hydroélectrique de Katende doit être construite sur la rive droite de la rivière Lulua, à environ 70 km de Kananga, et aura une capacité de 64 mégawatts. Elle est destinée à alimenter les villes de Kananga, chef-lieu de la province du Kasaï Occidental, et Mbuji-Mayi, à 130 km), chef-lieu de la province du Kasaï Oriental ainsi que les localités de Bukonde et de Tshimbulu. Le projet inclut également la construction d’un axe routier de 85 km environ, depuis Kananga via Bunkonde.