La maire de Paris choisie pour piloter l’initiative de l’OCDE

Le leadership de la capitale française a été reconnu lors des assises des « Maires champions », qui se sont tenues à Séoul. Anne Hidalgo a été désignée comme la première à prendre la présidence du programme.

 

En réponse à l’accroissement du fossé qui sépare les personnes les plus riches et les plus pauvres à l’échelle mondiale, l’Organisation pour la coopération et le développement économiques (OCDE) avait lancé en 2012 « l’Initiative pour la croissance inclusive ». Elle vise à aider les gouvernements à analyser la montée des inégalités et à élaborer des mesures qui favorisent à la fois l’équité et la croissance. Cette approche ne se limite pas au revenu, mais porte également sur la situation des individus dans d’autres domaines, tels que l’emploi et la santé. En 2016, l’OCDE a décliné cette initiative à l’échelle des villes en créant l’initiative des « Maires champions de la croissance inclusive ». Cinquante métropoles se sont engagées autour d’un agenda et d’un plan d’actions communs pour la croissance inclusive, fondés sur quatre piliers : l’éducation, le marché du travail, le logement et les environnements urbains, les infrastructures et services publics.

À l’occasion de la troisième réunion des « Maires champions », qui vient de se tenir, jeudi 19 octobre, à Séoul, Angel Gurria, la secrétaire général de l’OCDE, a salué le leadership de Paris dans ce domaine. Il a demandé à Anne Hidalgo, la maire de la capitale française d’être la première à prendre la présidence de cette initiative. « C’est un honneur, mais aussi une grande responsabilité », a souligné Anne Hidalgo en clôture de ce sommet. « Parce que nos villes concentrent les populations les plus diverses, produisent une part importante des richesses et sont en première ligne des défis d’aujourd’hui, c’est bien de nos villes elles-mêmes que doit venir l’impulsion nécessaire pour relever les grands défis de ce siècle et dessiner un meilleur avenir », a-t-elle expliqué.

Et d’ajouter : « En tant que maires, issus de tous les continents, nous partageons une conscience doublée d’une conviction : les différents combats pour la croissance inclusive doivent aujourd’hui converger vers un même engagement, en faveur du climat. Nous le voyons déjà : les conséquences du dérèglement climatique affectent davantage les populations les plus vulnérables et risquent d’aggraver encore les inégalités contre lesquelles nous luttons tous les jours ».

D’après elle, les maires doivent donc investir dans la transition écologique, tout en veillant à ce que « cette transition soit juste, équitable et démocratique ». Voilà tout le sens de l’initiative qui les rassemble : avancer vers un monde réellement plus écologique et solidaire. Sur le plan économique, la maire de Paris et présidente du C40, estime que cela passe par « des alliances avec le secteur privé et notamment un soutien accru aux petites et moyennes entreprises, aux startups, aux acteurs de la société civile et de l’économie sociale ».

Créer des écosystèmes

« Nos villes ont un rôle majeur à jouer pour créer des écosystèmes favorables avec à leur tête des entrepreneurs engagés dans l’économie sociale et solidaire, l’innovation et l’intelligence. Ces entreprises constituent un puissant levier pour accélérer la transition écologique, qui seule peut permettre d’atteindre les objectifs de l’Accord de Paris », a prôné la maire de Paris. C’est aussi l’objectif de la rencontre qu’elle a organisée à Paris, le 22 octobre, avec le C40 et Mickael Bloomberg qui a réuni quarante maires et des PDG d’entreprises pour travailler ensemble sur trois sujets clés dans ce domaine : la mobilité, la construction et l’énergie.

En marge de ce sommet de l’OCDE, Park Won-Soon, maire de Séoul, a attribué à Anne Hidalgo le titre de « citoyenne d’honneur » de la ville. Cette distinction vient saluer les liens d’amitié très forts qui se sont développés ces dernières années entre leurs deux métropoles et, en particulier, leur coopération réussie dans le domaine de la lutte contre la pollution de l’air.

Révolution pour la qualité de l’air

En mars dernier, les maires de Séoul, Paris et Londres avaient réuni les constructeurs automobiles du monde entier à l’Hôtel de Ville de Paris pour les appeler à une « révolution pour la qualité de l’air ». Ils avaient aussi annoncé la création d’un système mondial et indépendant de notation des véhicules, fondé sur leurs émissions réelles de particules polluantes, sous l’égide du C40. D’autres villes, parmi lesquelles Madrid, Mexico, Milan, Oslo et Tokyo, se sont jointes à cette démarche qui doit aboutir courant 2018.