La peste et la fièvre aphteuse font des ravages

L’agriculture et l’élevage sont parmi les secteurs prioritaires à développer en République démocratique du Congo. Mais un  coup d’œil au budget 2014 montre l’inadéquation entre les ambitions affichées par les autorités et la réalité. Les prévisions budgétaires pour l’agriculture sont de 216 millions de francs congolais soit 235 millions de dollars. Près de 208 millions de dollars sont affectés au développement rural, sans trop  de précision sur la part réserveée à l’élevage. Seulement 26.000 dollars sont prévus pour les soins vétérinaires et la protection de l’environnement. Une somme insuffisante dans diverses provinces pour assurer la protection par rapport au bétail.

Au Bandundu, 50 chèvres ont péri suite à la peste de petits ruminants apparue à Mangay à 120 km au nord d’Idiofa. Les symptômes visibles de cette maladie sont la diarrhée, la coulée nasale, la fièvre et l’amaigrissement. La mort surgit au bout de deux ou trois jours d’après Anicet Ngwamasi, médecin vétérinaire en chef du territoire d’Idiofa. La maladie se propage car les animaux ne sont pas vaccinés. La diminution du nombre de chèvres est très visible au premier trimestre 2014 dans six secteurs d’Idiofa. «Nous avons recensé, la fois passée, 7 992 chèvres touchées par la peste des petits ruminants », indique Anicet Ngwamasi. Pour la population locale, c’est un manque à gagner énorme d’autant plus qu’il est interdit de consommer la viande de bêtes infectées. En 2012, 85 000 chèvres ont été victimes de la même maladie au niveau de la province de Bandundu, un nombre de loin supérieur à celui des animaux atteints par la fièvre aphteuse dans d’autres régions. Sur 42 000 chèvres infectées par la fièvre aphteuses dans le territoire de Shabunda, au Sud-Kivu, au moins 27 000 sont mortes. Ce chiffre annoncé en décembre dernier, après une enquête menée dans trois aires de santé de Kalole, conjointement par l’Inspection provinciale de l’Agriculture, Pêche et Elevage et les organisations locales de lutte contre l’insécurité alimentaire, confirme les ravages causés par les maladies des petits ruminants. Le rapport montre comment éradiquer ces maladies mise en quarantaine des petits bétails, incinération des chèvres mortes, la vaccination des bêtes non contaminées.

2 millions de têtes de bétails vaccinés 

Une vaste campagne de vaccination a été menée en 2013 dans six provinces. Elle visait plus de 2 millions de bêtes. Au moins 1 million de dollars a été dépensé à cet effet. Le ministre de l’Agriculture, Chrisostome Vahamwiti, avait indiqué que la campagne concernait les vaches, les moutons, les chèvres et les porcs. Des vaccins achetés auprès du laboratoire officiel du Kenya et un matériel assez important ont permis de couvrir l’ensemble du territoire. Mais les provinces les plus ciblées ont été les deux Kivu, la province Orientale (plus particulièrement l’Ituri), le Bas-Congo, le Maniema et le Kasaï-Occidental. Les bêtes ont été vaccinées contre la péri- pneumonie contagieuse, la fièvre aphteuse (dans les trois premières provinces). Pour le ministre de l’Agriculture et de l’Elevage, la campagne a été gratuite et financée entièrement par le gouvernement. Mais la résurgence de ces maladies prouve à suffisance qu’elle n’a pas réussi à couvrir tout le pays.