La place de la science et du savant dans la société

Tout savant qu’il fut, Albert Einstein était un homme angoissé. Il s’est souvent interrogé sur le rôle de la science et du savant dans le milieu social. En témoigne ce message adressé en octobre 1950 au congrès de la société italienne pour le progrès de la science à Lucques. Extrait.

 

Comment le citoyen se situe-t-il actuellement dans le corps social de l’humanité ? Bien sûr, il est d’une certaine façon fier de voir qu’en éliminant presque totalement le travail musculaire, les efforts de ses pairs ont transformé la vie économique des hommes, même si ce n’est le plus souvent que de manière indirecte. Bien sûr, il est également accablé de voir que les résultats de sa recherche ont entraîné une menace terrible pour l’humanité, après que les fruits de cette recherche soient tombés aux mains des responsables politiques aveugles. Il est conscient du fait que les méthodes techniques qui s’appuient sur ses recherches ont abouti à une concentration du pouvoir économique, et par là même du pouvoir politique, entre les mains de petites minorités dont les manipulations déterminent totalement le destin d’une masse d’individus qui semblent de plus en plus amorphes. Plus même : cette concentration du pouvoir économiques et politique entre les mains d’un nombre restreint de personnes a eu pour conséquence que le savant non seulement est tombé lui aussi en état de dépendance matérielle extérieure, mais qu’il se trouve menacé de l’intérieur dans son existence même, dans la mesure où cette concentration, par la création de nouveaux moyens sophistiqués d’influence intellectuelle et spirituelle, entrave l’émergence de personnalités jeunes et indépendantes.

Destin tragique

Ainsi voyons-nous s’accomplir sur le savant un destin réellement tragique. Porté par sa recherche de la clarté et de l’indépendance intérieure, il a mis en place, au terme d’efforts quasiment surhumains, les instruments matériels de son esclavage matériel extérieur et de son anéantissement de l’intérieur. Il se voit museler par les détenteurs du pouvoir politique. Il se voit contraint de sacrifier sa propre existence et de détruire celle d’autrui sous l’uniforme du soldat, même s’il est convaincu de l’absurdité d’un tel sacrifice. Certes, il voit très clairement que la détermination historique qui amène les États nationaux à détenir le pouvoir économique, politique et donc aussi militaire, ne peut mener qu’à la destruction de tous.

Il sait que seule la disparition de méthodes qui relèvent de la violence à l’état brut, au profit d’une juridiction supranationale, peut encore sauver les hommes. Mais il en est déjà arrivé à accepter comme un destin inéluctable l’esclavage auquel le condamnent les États nationaux. Plus encore, il s’avilit jusqu’à apporter, quand on lui en fait la commande, des perfectionnements aux instruments de la destruction générale de l’humanité.

Faut-il vraiment que le savant accepte toutes ces formes d’avilissement ? Le temps où il pouvait, par sa liberté intérieure et par l’indépendance de sa pensée et de sa recherche, éclairer et enrichir la vie des hommes est-il vraiment révolu ? N’est-ce pas plutôt qu’un travail exclusivement intellectuel lui a fait oublier sa dignité et sa responsabilité ?

À cela je réponds que si l’on peut certes détruire un homme probe et intérieurement libre, on ne peut pas en faire un esclave ou un instrument aveugle. Si le savant d’aujourd’hui trouvait le temps et le courage d’examiner, tranquillement et d’un regard critique, la situation dans laquelle il se trouve et de considérer la tâche qui lui incombe d’agir en conséquence, les chances d’apporter une solution raisonnable et satisfaisante aux dangers que présente la situation internationale actuelle seraient considérablement accrues.

Centres et instituts publics de recherche

1 Institut de recherche en sciences de la santé (IRSS) ;

2 Centre de recherche en sciences appliquées et technologiques (CRSAT) ;

3 Centre de recherche en sciences humaines (CRESH) ;

4 Centre de recherche pour l’enseignement de la mathématique (CREM) ;

5 Centre de recherche en géophysique (CRG) ;

6 Institut africain d’études prospectives (INADEP) ;

7 Centre de recherche multidisciplinaires pour le développement de Matadi (CRMD) ;

8 Comité national de protection contre le rayonnement ionisant (CNPRI) ;

9 Commissariat général à l’énergie atomique (CGEA/CREN-K) ;

10 Institut géographique du Congo (IGC) ;

11 Centre de recherches géologiques et minières (CRGM) ;

12 Institut national pour l’étude et la recherche agronomique (INERA) ;

13 Centre de recherches en langues et cultures africaines (CRLCA) ;

14 Centre de recherche agro-alimentaires (CRAA) ;

15 Centre de recherche en sciences sociales (CRSS) ;

16 Centre de recherches en écologie et foresterie (CREF) ;

17 Centre de recherche sur les maladies nutritionnelles (CRMN) ;

18 Centre de recherche en sciences naturelles (CRSN) ;

19 Centre de recherche multidisciplinaires pour le développent de Bunia (CRMD/Bunia) ;

20 Centre de recherche en hydrobiologie (CRH) ;

21 Centre d’excellence (COE) ;

22 Observatoire volcanologique de Goma (OVG) ;

23 Chaire de recherche en eau et environnement (CREE) ;

24 Centre de recherche, de sélection et d’adaptation de ruminants et porcins (CRSARP) ;

25 Centre antivenimeux (CAV) ;

26 Fondation Mwanapwo ;

27 Centre de recherche Eugemonia (CRE) ;

28 Centre d’études de traitement des manuscrits (CELTRAM) ;

29 Centre de médecine ultra-moderne au Congo (MUTRAL) ;

30 Centre de recherche en phytothérapie et pharmacopée africain traditionnelle (CREPPAT) ;

31 Fondation des cinq continents (FOCICO) ;

32 Centre de recherche médical traditionnel amélioré (CRMTA) ;

33 Fondation pour l’avenir de l’Afrique (FONDAF) ;

34 Centre de recherche intelligence en action (CRIA) ;

35 Chaire de l’administration publique et de management (CAPM) ;

Source : Direction des études et de la planification, ministère de la Recherche scientifique et technologique.