La RDC détient le record des lépreux en Afrique

Certaines maladies qu’on croyait déjà éradiquées resurgissent à travers le pays. C’est notamment le cas de la lèpre dont les statistiques sont peu flatteuses. Les autorités sanitaires ont lancé une campagne de dépistage volontaire.

Alors que le ministère de la Santé publique déclare « vaincue » l’épidémie de la fièvre jaune, voilà que celle de la lèpre s’amplifie. Tenez : à la mi-février, la RDC détient le record des lépreux sur le continent et se trouve en 4è position dans le classement mondial. Selon le directeur du Programme national d’élimination de la lèpre (PNEL), Jean-Norbert Mputu, la RDC compte 4 237 lépreux officiellement recensés. Le nombre des malades de lèpre est sans doute plus élevé car la maladie est encore objet de stigmatisation. Le directeur du PNEL a annoncé, par ailleurs, une campagne : « Vers une RDC sans lèpre avec 0 cas de lèpre, 0 cas d’incapacité due à la lèpre et 0 stigmatisation ou discrimination ». Jean-Norbert Mputu convie toute personne qui remarque une tache inhabituelle sur la peau de se faire examiner le plus tôt dans un centre de santé.

Le traitement de la lèpre est gratuit en RDC, grâce à l’assistance soutenue des partenaires, dont l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Le ministre de la Santé, Oly Ilunga Kalenga (UDPS) est plutôt évasif quant à l’implication financière du gouvernement dans la lutte contre la lèpre. « Le défi à relever au sujet de cette maladie étant énorme, nous sommes rassurés que dans le cadre de la Révolution de la modernité telle que prônée par le président de la République, Joseph Kabila, des ressources additionnelles seront mobilisées par le gouvernement afin que l’élimination de la lèpre soit effective sur toute l’étendue de la République. », déclare-t-il. Considérée comme une maladie de malédiction, selon la tradition biblique la lèpre passe pour nombre de communautés africaines comme « une maladie de la honte ».

Pourtant, un dépistage précoce de la maladie et une prise en charge rapide permettent d’éviter des mutilations que la lèpre entraîne particulièrement des doigts et des orteils. Depuis 1954, la communauté internationale célèbre chaque dernier dimanche du mois de janvier la Journée mondiale de la lèpre.

Selon l’OMS, la maladie a largement reculé dans le monde depuis une soixante d’années quoique au moins 100 000 nouveaux cas soient dépistés chaque année, principalement dans les zones humides et densément peuplées et pauvres du monde. C’est ainsi que le taux de prévalence de la lèpre est encore élevé dans des pays émergeants comme l’Inde, le Brésil et l’Indonésie. Quelque 210 758 lépreux ont été formellement identifiés à fin 2016 à travers le monde.  L’OMS s’est fixé l’objectif 2020 pour éradiquer la lèpre. Mais tant que ces agents vecteurs et causaux ne seront pas neutralisés, la lèpre a encore une longue vie dans des États comme la RDC, où l’accès aux soins de santé primaire demeure un luxe et les conditions de vie de la population ne cessent de se détériorer.