La renaissance de l’Ecole nationale de l’administration

Afin de redynamiser l’administration, une nouvelle institution, qui remplace la défunte Ecole nationale de droit et d’administration (ENDA), ouvre ses portes le 15 juillet.

Il a fallu attendre quarante ans pour que le pays se dote d’une structure destinée à former les cadres de la Fonction publique. C’est chose faite depuis le 28 juin. L’Ecole nationale d’administration (ENA) succède à l’ex-Ecole nationale de droit et d’administration. La première promotion démarre le 15 juillet une formation qui va durer neuf mois. L’ENA a ouvert ses portes dans les installations du ministère de la Fonction publique. Pour son directeur général, Daniel Makiesse Mwana Nzambi, « c’est avec un sentiment général de détermination que nous nous engageons à matérialiser cette délicate et importante mission de restauration de l’autorité de l’Etat congolais par la voie de la refondation de son administration (…). Le processus de sélection aussi bien des cadres, des enseignants que des élèves marque une rupture avec le clientélisme et indique le sérieux que l’Etat congolais accorde à cette réforme structurelle.» La ministre française de la Décentralisation et de la Fonction publique, Marylise Lebranchu, dont le pays a soutenu le projet, a indiqué pour sa part qu’avec cette nouvelle école, la RDC construit l’action publique et l’Etat de demain, en mettant en place une administration efficace et de qualité, solide et exemplaire, pour conduire les politiques publiques destinées à son redressement et à son développement.

Quant au Premier ministre, Augustin Matata Ponyo, il a souligné que l’administration publique constitue la colonne vertébrale de chaque pays, avant de demander aux élèves de la première promotion de prendre conscience du rôle qu’ils sont appelés à jouer pour le progrès socioéconomique de la RDC et les a invités à faire preuve d’excellence et d’abnégation.

Mission de l’ENA

L’ENA a pour mission essentielle de former les cadres dirigeants de l’administration sur la conception, l’exécution et le suivi de toute politique publique. Globalement, l’ENA compte transformer en haut fonctionnaire les congolais désireux de faire carrière dans l’administration publique. Pour y être admis, il faut être de nationalité congolaise, titulaire d’une licence au minimum et avoir 30 ans pour les fonctionnaires. Le concours d’entrée vise un effectif total de 60 élèves. A l’ENA, « la formation professionnelle sera axée sur l’acquisition de techniques de cas et de mises en situation. Sans oublier les trois modules que sont le management, la politique publique dans les territoires et la maîtrise des grands enjeux contemporains », selon Daniel Makiesse Mwana Nzambi.

Les enseignements seront dispensés par des professeurs qui sont essentiellement des hauts fonctionnaires congolais ou étrangers. Au bout du parcours, un master en main, les finalistes seront nommés à un poste de responsabilité dans la fonction publique centrale ou provinciale. Et ils appliqueront la devise de l’ENA : « Servir l’Etat avec intégrité, compétence et patriotisme. » La relance de cette école fait partie des réformes initiées par le gouvernement pour le rajeunissement et la modernisation du service public. Après la formation, la maîtrise des effectifs et l’amélioration de l’enveloppe salariale allouée aux agents et fonctionnaires de l’Etat sont parmi les défis importants à relever par l’Exécutif.