La Tanzanie entend produire 1 million de tonnes de noix de cajou

Les autorités de ce pays voisin de la RDC veulent carrément plus que tripler la production de cette année évaluée à 300 000 tonnes. C’est clair : l’ambition affichée est de faire de ce pays le premier producteur et exportateur.

POUR atteindre cet objectif, le gouvernement tanzanien compte notamment porter à 17 le nombre des régions engagées dans la culture contre seulement 5 actuellement, a expliqué à Bloomberg, Japhet Hasunga, le ministre de l’Agriculture de la Tanzanie. Pour rappel, le gouvernement tanzanien a décidé de ne pas intervenir dans le processus de commercialisation de la noix de cajou en 2019-2020 après la déconvenue enregistrée un an plus tôt. La Tanzanie compte pour environ 10 % de la production mondiale de la noix de cajou. Qui fournit environ 13 % des recettes d’exportation totales du pays.   

Le gouvernement s’est par ailleurs engagé à rembourser aux producteurs d’anacarde 25,6 millions de dollars avant le 30 octobre dernier. Il s’agit de la dernière tranche de l’enveloppe devant être versée par l’État après le rachat d’un volume de 220 000 tonnes de noix de cajou durant la campagne 2018-2019. Alors que ce stock est valorisé à 314 millions de dollars, un montant de 288 millions de dollars a été remboursé jusqu’ici aux producteurs. 

La Tanzanie vise en 2019-2020 une récolte de 300 000 tonnes de noix de cajou, soit 33 % de plus que la campagne précédente (225 000 tonnes), et 1 million de tonnes d’ici 2023-2024. Se confiant à Reuters, Japhet Hasunga, le ministre de l’Agriculture expliquait cette prévision à la hausse par les bonnes conditions climatiques, la disponibilité des intrants agricoles et l’augmentation des superficies plantées.

Du côté des observateurs, on reste prudent face à cet optimisme dans la mesure où le pays a déjà manqué son objectif de 275 000 tonnes en 2018-2019. En 2019-2020, le gouvernement tanzanien n’interviendra pas dans le segment de commercialisation des noix de cajou. C’est ce que rapporte The Citizen qui cite Hussein Bashe, le ministre adjoint de l’Agriculture. Devant le Parlement, il avait souligné que l’État se limitera désormais à la supervision et à la facilitation des échanges entre les producteurs et les négociants sur le marché.

Cette révision du rôle de l’exécutif sur le marché, fait suite aux différentes difficultés engendrées par son intervention dans la filière durant la précédente saison. Les autorités avaient alors joué le rôle des négociants en rachetant l’intégralité du volume de noix chez les producteurs, mais elles ont accusé du retard dans l’écoulement du produit, en raison du manque d’acheteurs sur le marché mondial. Cette situation a conduit à un effondrement des recettes tirées de l’exportation, de 529,6 millions de dollars en 2017-2018 à 196,5 millions en 2018-2019. L’entreprise kenyane Indo Power Solutions s’était engagée en janvier dernier à acheter 100 000 tonnes de noix pour 180 millions de dollars, mais celle-ci n’a pas pu honorer son engagement. 

Le thé kenyan en hausse

L’appétit de l’Irlande pour le thé noir du Kenya s’est renforcé sur les 9 premiers mois de 2019. En effet, les achats ont atteint 3 100 tonnes, soit 50 % de plus qu’à la même période de 2018 (2 000 tonnes), rapporte Business Daily Africa. D’après Edward Mudibo, le directeur général de l’Association du commerce du thé d’Afrique de l’Est (EATTA), cette forte croissance pourrait s’expliquer par le Brexit qui incite les importateurs à procéder à des achats directs plutôt qu’à s’approvisionner sur le marché britannique. 

Plus globalement, souligne Mudibo, l’Irlande est un marché de choix pour le thé kenyan dans la mesure où il affiche l’une des consommations par tête les plus fortes du monde avec 2 kg par an. Pour rappel, la production de thé du Kenya a chuté légèrement de 8,5 % à 316 800 tonnes sur les 9 premiers mois de 2019 en raison de la sécheresse.

Le textile en RSA

En Afrique du Sud, les industriels s’engagent à injecter 461 millions de dollars dans le textile d’ici 5 ans. Ce montant devrait permettre de renforcer un secteur en perte de vitesse à cause des importations à bas prix provenant, non seulement de Chine, mais aussi d’autres pays de la Communauté de développement d’Afrique australe (SADC). En dehors de cet engagement des industriels, il faut noter que les détaillants de vêtements ont également fait la promesse de porter leurs achats d’articles locaux de 44 % actuellement à 65 % d’ici 2030.

L’industrie textile en Afrique du Sud dispose désormais d’un Plan directeur qui devrait créer à terme 120 000 emplois additionnels dans la chaîne de valeur. L’industrie textile emploie actuellement 95 000 personnes. Le gouvernement va dévoiler d’ici mars une feuille de route pour protéger l’industrie textile de l’accroissement des importations bas prix. Le principal défi reste la compétitivité. Les droits de douane ont été considérablement augmenté pour permettre aux opérateurs du secteur de faire face à la concurrence étrangère. Le secteur des vêtements a rapporté en 2017 près de 1,8 milliard de dollars. Il mobilise près de 14 % de l’emploi manufacturier total, d’après l’Organisation mondiale du commerce (OMC).

Cameroun exit de l’AGOA

Le gouvernement camerounais a réagi à la volonté manifestée, le 31 octobre 2019, par Donald Trump, le président américain, de sortir le Cameroun de la liste des pays bénéficiaires des facilités de la loi sur la croissance et les perspectives économiques en Afrique (African Growth and Opportunity Act ou AGOA) dès le 1er janvier 2020. Cette mesure est la résultante des « violations flagrantes des droits de l’homme internationalement reconnus », dont le gouvernement camerounais s’est rendu coupable.

« Le gouvernement camerounais estime qu’autant l’éligibilité du Cameroun à l’AGOA procédait d’une décision souveraine du gouvernement américain, autant l’éventuelle décision dudit gouvernement de retirer au Cameroun le bénéfice des avantages de cette loi relève d’un acte de souveraineté que nul ne peut lui contester. Pour autant, ce qui est contestable à nos yeux, ce sont les prétextes et raisons avancés pour expliquer ou justifier cette volonté du gouvernement des États-Unis », déclaré Sadi, le ministre de la Communication.