La Zambie baisse la redevance minière de 20 à 9%

Deuxième producteur de cuivre d’Afrique, le pays a cédé à la poussée des compagnies minières internationales en réduisant fortement le taux de ses droits sur l’exploitation minière.

En décembre 2014, le parlement avait adopté une nouvelle loi sur la taxe minière. Celle-ci prévoyait une révision à la hausse des royalties devant être versées au trésor public par des sociétés minières exerçant dans le pays. Leurs taux variaient de 6 à 8% pour l’exploitation des mines souterraines et de 10 à 20% pour les mines à ciel ouvert.

Bien que la chambre des mines de Zambie ait attiré l’attention des autorités sur les conséquences de la nouvelle loi, notamment le manque à gagner consécutif à une baisse de production au cours des prochaines années ainsi que la perte des milliers d’emplois assurés par le secteur, le gouvernement avait campé sur sa position.

Selon les officiels, l’augmentation du taux des redevances était motivée par le fait que les citoyens zambiens ne bénéficient pas assez des richesses provenant des ressources minières de leur pays, alors qu’il occupe le 8ème rang mondial des producteurs de cuivre.

Après d’intenses tractations entre le gouvernement et l’industrie minière, la redevance est finalement passée à seulement 9 %. La vérité est que Lusaka a cédé à la pression des exploitants miniers. Il espère tout de même que la nouvelle redevance permettra à la monnaie nationale, qui s’était dépréciée ces trois derniers mois de 19% par rapport au dollar, de se réévaluer.

Une décision saluée par les opérateurs miniers

À l’origine de ce happy end se trouve le cours du cuivre qui avait chuté de 23 % en deux ans. Tout naturellement, la production était en baisse. Et les compagnies minières se plaignaient de la baisse de leurs revenus. La nouvelle loi, qui avait pris effet le 1er janvier, était vigoureusement dénoncée par Barrick Gold Corporation. Dans l’attente d’une solution négociée, le géant minier canadien avait scellé provisoirement les portes de sa mine et renvoyé tout son personnel au chômage forcé. Cet exploitant d’une grande mine à ciel ouvert menaçait ainsi de licencier ses 4 500 employés.

Toutefois, la question de la révision du taux de la redevance reste d’actualité. Il faut aider la Zambie qui occupe le 8ème rang mondial à tirer le meilleur profit de ses ressources naturelles tout en évitant de décourager les investisseurs par des taxations injustifiées.

Pour Jackson Sikano, président de la chambre des mines, qui s’exprimait lors d’une discussion sur le futur des mines zambiennes, il faut concentrer les efforts sur la production. « Plus nous produisons de cuivre, plus l’argent rentre dans les coffres de notre pays. Donc, notre discussion devrait plutôt porter sur comment augmenter la production de cuivre. Cela peut prendre du temps, mais nous arriverons à surmonter les problèmes, et nous pourrons élever la production à un niveau acceptable. »