LAC : début de la paie des décomptes finals

Le comité de liquidation de l’ancienne compagnie nationale aérienne procède déjà au versement des indemnités de sortie des agents de l’entreprise. Juste un forfait, déplore le président de la délégation syndicale et membre de ce comité, Sylvain Makiese.

Le comité de liquidation a procédé à la vente des actifs, notamment les maisons de l’ancienne compagnie aérienne à Kinshasa et au Kongo-Central.

Courir après deux lièvres, le comité de liquidation des Lignes aériennes congolaises (LAC SA) se prend à cette exercice. Alors qu’il peine à faire l’éventaire complet des biens immeubles de l’ex-Air Zaïre, le voilà qui s’emploie à verser les décomptes finals des agents à travers ECOBANK, en vue de soulager, tant soit peu, les agents et cadres des LAC. L’action engagée avait un seul objectif : leur permettre de bien passer les festivités de fin d’année 2016, a laissé entendre Sylvain Makiese, président de la délégation syndicale et membre du comité de liquidation. Qui précise que ces décomptes finals sont le résultat de l’opération de l’aliénation du patrimoine immobilier de la société inventorié dans la ville de Kinshasa.

Question d’urgence

Selon lui, cette opération de paiement des décomptes des agents dans la phase de liquidation est placée en priorité de toutes les autres créances de la société. À en croire le président de la délégation syndicale, l’enveloppe globale des décomptes finals est évalué à près de 148 millions de dollars, y compris les charges de sécurité sociale, notamment dues à l’Institut national de sécurité sociale (INSS). Sylvain Makiese a, à cette occasion, appelé les travailleurs des LAC et tous les soumissionnaires sceptiques à faire confiance au comité de liquidation, dont la mission à lui confiée est d’assurer le processus d’aliénation du patrimoine immobilier de la société par voie d’adjudication en vue de payer les décomptes finals des agents de l’entreprise. Après Kinshasa, le comité de liquidation des Lignes aériennes congolaises a obtenu de l’Autorité de régulation des marchés publics (ARMP) une autorisation spéciale pour une descente dans l’arrière-pays en vue de dénicher tout bien immobilier revenant à l’ex-Air Zaïre.

Tout porte à croire que le comité de liquidation est allé trop vite en besogne: comment peut-on procéder à la vente des actifs d’une entreprise sans au préalable établir l’éventaire exhaustif desdits biens immobiliers ? Le comité de liquidation avait rejeté l’offre d’une assistance juridique sous prétexte que le cabinet d’avocats sollicité avait demandé le dixième du prix de vente des biens immobiliers de l’ex-Air Zaïre.

Vente des immeubles

Déjà, du temps de la Conférence nationale souveraine (CNS),  lorsqu’il avait été demandé à l’ancien PDG d’Air Zaïre, Etienne Tshisekedi, d’apporter les titres de propriété de sa résidence sur l’avenue Pétunias à Limete, censée être un bien d’Air Zaïre, la compagnie avait perdu nombre de ses maisons… notamment à Lubumbashi et Matadi. Pour rappel, le comité de liquidation des LAC, sous la houlette du ministère du Portefeuille, procède depuis mi-juin 2016, à la mise en vente d’un premier lot de 16 maisons (appartenant à LAC) à Kinshasa. L’opération a été étendue au Kongo-Central, quand le conseiller spécial du chef de l’État en matière de bonne gouvernance, Emmanuel Luzolo Bambi, s’en est mêlé. Mais sa tentative de bloquer l’opération de vente s’est heurtée à des considérations politiques si bien que le comité de liquidation poursuit la vente de toute maison à sa portée. Il dit se fonder, pour ce faire, sur la résolution du procès-verbal n° AGE/003/14 de l’assemblée générale extraordinaire des actionnaires prise lors de sa session du 12 septembre 2014 portant dissolution et mise en liquidation des LAC. L’État congolais est cependant, à ce jour, actionnaire unique des Lignes aériennes congolaises. Et, le timing pour liquider LAC a été fixé à une année, renouvelable une seule fois. Le Sénat avait, dans l’entre-temps, fait recommandation à l’ancienne ministre du Portefeuille, Louise Munga, de surseoir à la démarche. En vain !

Alors que le comité de liquidation se déploie en provinces, la question de la vente du terrain actuellement occupé par la Police de circulation routière (PCR) a rebondi. La société Rakeen le réclame. Pourtant, LAC SA l’a vendu à Rawbank pour 6,237 millions de dollars. Par la suite, l’État actionnaire unique de la compagnie, en fait le Premier ministre Matata, s’est interposé et a recommandé au comité de gestion des LAC de restituer la somme perçue à la Rawbank. Pour l’ancien administrateur-délégué général, Chérubin Okende, devenu opposant au lendemain de son éjection des LAC, le gouvernement a sciemment fait crasher les Lignes aériennes congolaises au profit de Congo Airways.