L’Acte II d’Easy Commerce s’est joué à Lubumbashi en présence de l’ambassadeur des États-Unis

Soirée d’échanges mémorable à Lubumbashi, le dimanche 14 avril dernier sur le thème « Échanges commerciaux RDC-USA, quelles en sont les implications? ». À travers les déclarations et les conversations de couloir, il y a réellement un besoin de jeter un pont entre les hommes d’affaires du Katanga et des États-Unis.

APRÈS la soirée d’affaires organisée à l’hôtel Memling de Kinshasa, le 27 mars dernier, la caravane d’Easy Commerce, un projet de l’Association des entrepreneurs de la RDC (AE-RDC), s’est arrêtée à Lubumbashi, deuxième étape de la campagne de sensibilisation des entrepreneurs congolais à nouer les relations d’affaires avec leurs homologues américains. Comme au Memling à Kinshasa, Mike Hammer, l’ambassadeur des États-Unis en RDC, était également l’hôte de marque de la rencontre d’échanges économiques organisée à Pullman Hotel (Karavia) de Lubumbashi. Pour rappel, cet événement avait juste lieu après le voyage de Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo (Fatshi), le président de la République, aux États-Unis.

Selon les nouvelles qui nous sont parvenues de Lubumbashi, le salon Bukavu du Pullman Hotel a refusé du monde. Programmée pour 150 personnes, la rencontre en a finalement accepté 250. Signe de l’intérêt que suscite le projet Easy Commerce. 

Éric Monga Mumba Sombe, le président provincial de la Fédération des entreprises du Congo (FEC) au Haut-Katanga, a été le premier à prendre la parole. Il a rappelé que le Haut-Katanga est une province riche. Son sol et son sous-sol offrent des ressources immenses. Et que sa situation géographique, au carrefour de plusieurs zones économiques sous-régionales, livre des grandes opportunités d’affaires dans les domaines de transport, de communication et de l’énergie. Mais les mines restent le secteur phare avec plus de 400 millions de dollars absorbés annuellement par la sous-traitance locale. 

Bonne gouvernance

Cependant, a-t-il déclaré, cette expertise locale doit être améliorée. Il estime que l’expérience américaine peut s’avérer très utile grâce à la formation et au transfert de compétences. Le Haut-Katanga compte également sur le développement des échanges économiques entre la RDC et les États-Unis pour combler les besoins énormes dans le domaine de l’éducation. Enfin, il a profité de l’occasion pour faire un plaidoyer au nom des opérateurs économiques de cette province qui, en retour des impôts payés régulièrement, exigent des comptes aux autorités publiques quant à la bonne gouvernance. 

Puis, c’était le tour de Germain Pungwe, représentant le président provincial de la FEC au Lualaba, de faire sa communication. Il a relevé les caractéristiques géographiques et économiques de sa province, important centre minier (cuivre, cobalt, manganèse, charbon, germanium, zinc), et terminal d’une des plus longues lignes électriques à haute tension au monde, Inga-Shaba. Quant aux opportunités d’affaires, le Lualaba mise actuellement sur l’agriculture et le tourisme pour devenir une entité agro-pastorale et touristique. 

D’après lui, la réouverture prochaine du chemin de fer et de la route Dilolo-Lobito (Angola/Océan Atlantique) ainsi que l’aménagement de la route qui mène à Solwezi (Zambie) feront en sorte l’économie de cette province connaisse une éclosion particulière. Convaincu que la levée de certaines contraintes à l’essor des échanges commerciaux entre la RDC et les États-Unis, notamment dans le cadre de l’AGOA, pourrait aider à améliorer les échanges. 

Un partenariat privilégié

C’est en tout cas, la préoccupation de Gérard Tumba, le Project Manager d’Easy Commerce, qui lui a succédé à la tribune. « Il est anormal que la plupart des entrepreneurs congolais soient tournés vers le marché asiatique alors que les USA offrent les mêmes produits, aux mêmes prix et souvent de meilleure qualité », a-t-il déploré. C’est pourquoi, pour faciliter les échanges commerciaux RDC-USA, a-t-il informé, Easy Commerce a mis en place une plateforme interactive, professionnelle et de certification dénommée « Congo Profile ». 

C’est un outil révolutionnaire qui vise à simplifier les procédures de l’offre et de la demande en utilisant les nouvelles technologies. Une fois exploitée, Congo Profile va renforcer l’image des PME congolaises à travers la certification de qualité ; faciliter les contacts, les achats et les ventes en ligne ; favoriser un climat propice pour la création de richesse par la classe moyenne capable de créer des emplois pour les jeunes ; briser les barrières de déplacements et faciliter l’accès au marché américain. 

Pour le reste, a encore dit Gérard Tumba, Easy Commerce prévoit de participer à de nombreux événements économiques aux USA, notamment Waste Expo, le plus grand salon d’affaires dans le secteur du recyclage et d’assainissement à Las Vegas; Hotel, Motel and Restaurant Show pour les experts de l’hôtellerie à Chicago; International Franchise Expo pour les entreprises désireuses de vendre leurs licences; Dallas Economic Forum avec l’African Chamber of Commerce (Dallas). 

Puis, au pays, la caravane d’Easy Commerce va sillonner les provinces pour présenter Congo Profile et procéder à l’enregistrement des profils des entreprises et entrepreneurs dans la base des données interactive. Il est aussi prévu l’organisation à Kinshasa d’un salon d’exposition avec la participation d’une cinquantaine d’entreprises américaines œuvrant dans l’agriculture, l’environnement, l’énergie et les infrastructures (Kinshasa). 

Enfin, à tout seigneur tout honneur, comme on dit, Mike Hammer a pris la parole pour délivrer son message. Il a rappelé qu’à l’issue de la visite de travail du président de la République aux États-Unis à la tête d’une forte délégation d’hommes d’affaires congolais, les deux États ont décidé de mettre en place un partenariat privilégié pour la paix et la prospérité. 

Et le Haut-Katanga, poumon économique de la RDC, offre de nombreuses opportunités aux investisseurs américains désireux d’exploiter les secteurs prioritaires de cette coopération, à savoir, l’agriculture, l’énergie, les minerais et les télécommunications. « Pour rendre cela possible, a conseillé l’ambassadeur américain, tous les Congolais doivent soutenir le nouveau chef de l’État dans la lutte contre la corruption et le rétablissement de la sécurité afin d’instaurer un bon climat des affaires et de rassurer les investisseurs ». 

D’après lui, la plus grande richesse de la RDC reste sa jeunesse, et les États-Unis sont donc prêts à soutenir la RDC pour améliorer les conditions d’une bonne éducation. De même, il s’est engagé à travailler pour le développement et l’épanouissement de la femme congolaise, notamment à travers des programmes d’encadrement tels que Femme Entrepreneure. 

Enfin, Mike Hammer s’est dit optimiste, quant au nouveau partenariat RDC-États-Unis et affirme vouloir revenir régulièrement dans la province pour découvrir les opportunités sportives, touristiques et autres.