L’apport de l’INPP dans la réduction du chômage

Le journal Business & Finances et l’agence Joy Services en partenariat ont décidé d’inscrire l’événement dans la durée. Pour eux, la première édition (12-14 avril) sur le thème « Comment sortir de la pauvreté par l’entrepreneuriat » ne pouvait se tenir sans l’Institut national de préparation professionnelle. Pari gagné !

SAMEDI 13 avril, c’était le tour de l’Institut national de préparation professionnelle (INPP) de prendre la parole à la tribune du Week-end de l’entrepreneuriat. Cet événement a été organisé, du 12 au 14 avril, par le journal Business & Finances et l’agence Joy Services en partenariat à l’Espace Texaf Bilembo dans la concession Texaf. En consacrant le thème de la première édition à « Comment sortir de la pauvreté par l’entrepreneuriat », les organisateurs ont voulu créer une plateforme d’échange d’expériences à travers les communications, les témoignages et l’exposition-vente. 

L’honneur a donc échu à Paul Nkongolo Badikila, le directeur technique de l’INPP, de présenter au nom de Maurice Tshikuya Kayembe, l’administrateur directeur général, la communication de cette institution dont la réputation est désormais légendaire à travers le monde. D’entrée de jeu, Paul Nkongolo a tenu à rappeler les contours de la création (le 29 juin 1964, en vue d’aider l’industrie nationale à résoudre les problèmes posés par le départ massif des techniciens et cadres étrangers) et l’objet social de l’INPP (association des intérêts et des responsabilités de l’État, des employeurs et des travailleurs), qui est « la qualification professionnelle de la population active de la République démocratique du Congo ainsi que la promotion, la création, la mise en application des moyens existants ou nouveaux et la coordination de leur fonctionnement ».

Quel est l’apport de l’INPP dans la lutte pour la réduction du chômage, et de surcroît de la pauvreté ? On retiendra utilement de la communication du directeur technique de l’INPP que le développement économique de la RDC passe nécessairement par celui de son capital humain, par une approche efficace de l’entrepreneuriat, par le marché de la formation en proposant les actions qui tiennent compte des besoins spécifiques de chaque entreprise. Il passe aussi par la formation professionnelle des jeunes (hommes et femmes) et des publics vulnérables. 

Autonomisation

La formation professionnelle, a laissé entendre Paul Nkongolo, un « outil d’équité, de justice et d’égalité des chances », qui permet d’atténuer les effets pervers des conflits et des inégalités pour les individus et les groupes sociaux. Elle promeut une intégration inclusive en tant qu’outil de cohésion sociale et participe à la réduction de la pauvreté et au développement en favorisant l’autonomisation des jeunes.

D’après le directeur technique de l’INPP, investir dans l’autonomisation économique des jeunes congolais paraît la voie la plus sûre vers l’éradication de la pauvreté, et pour promouvoir la croissance économique inclusive. « C’est une contribution énorme à l’économie que ce soit au sein des entreprises, dans les exploitations agricoles et des métiers artisanales, comme entrepreneurs ou employés », a souligné Paul Nkongolo. Aujourd’hui, le constat est que les jeunes sont touchés de manière disproportionnée par la pauvreté, la discrimination et l’exploitation. Ils sont souvent condamnés à des emplois précaires et mal rémunérés. 

Voilà pourquoi l’INPP lance un message d’auto-prise en charge à tout jeune congolais. Les jeunes doivent prendre conscience de promouvoir leur capacité à obtenir des emplois décents, à accumuler des actifs et à influencer les institutions et les politiques qui déterminent la croissance et le développement. Cela demande que les jeunes soient accompagnés dans leurs projets, sur le plan professionnel et technique. Cela demande également de travailler avec les groupes des jeunes les plus marginalisés afin d’assurer des revenus plus décents, un meilleur contrôle de protection contre la pauvreté, suggère le directeur technique de l’INPP.

Réponse de l’INPP 

Œuvrer  pour apporter les compétences professionnelles et promouvoir une main-d’œuvre qualifiée aux entreprises, c’est le job de l’INPP. Vu sous cet angle, la réponse de cet institut à la réduction du chômage est une démarche fondée sur le binôme métier-compétence, mais aussi sur un parcours de la formation à l’autonomisation à travers des filières « Métiers » porteurs : mécanique motorisation, mécanique générale, électronique, électricité, bâtiment et génie civil, froid et climatisation, administration, comptabilité et finance, menuiserie/charpenterie… Ou encore : sécurité et hygiène en milieu du travail, agroalimentaire, énergies renouvelables dont le solaire photovoltaïque, hôtellerie/restauration, coupe/couture et esthétique/coiffure, électronique, et automatique/pneumatique.

L’approche de l’INPP est également assise sur la certification professionnelle. « C’est un dispositif transparent, équitable régulé par l’État pour contribuer à mettre le pays en position de faire face aux enjeux économiques et sociaux d’aujourd’hui et de demain », a déclaré Paul Nkongolo. Mais aussi pour « situer l’individu au centre du dispositif de formation en facilitant la continuité et la progression de son parcours tout au long de sa vie personnelle et professionnelle ». Ensuite, elle permet « un rapprochement dynamique entre l’offre de formation et les besoins exprimés par le marché du travail », facilite « la mobilité tant sectorielle que géographique », assure « une meilleure fluidité des parcours de formation professionnelle et les passages d’un secteur à l’autre et d’un niveau à un autre », et met en œuvre « un système d’assurance qualité pour les certifications proposées aux jeunes et aux adultes ».

Enfin, le dispositif fonctionne comme un « fonds solide ». Le directeur technique explique qu’il s’agit d’« un appel à projet ouvert aux jeunes ayant bénéficié des formations professionnelles de l’INPP ». Le fonds de garantie logé à la FINCA permet aux porteurs de projets de bénéficier d’un prêt et d’un accompagnement dans la création d’une TPE ou une PME. Le montant de prêt varie entre 1 000 et 10 000 dollars.

En conclusion, a dit Paul Nkongolo, la qualification professionnelle d’un individu est le fruit du développement des compétences professionnelles qui ne peuvent s’acquérir que grâce à la formation professionnelle. À défaut de l’offre d’emplois, il devient rationnel que les jeunes formés s’auto-prennent en charge grâce à la création de PME, ce qui aura des effets multiplicateurs de création d’emplois. Un module d’entrepreneuriat est donné dans toutes les filières de formation pour insuffler l’esprit d’entreprise chez les jeunes et les publics vulnérables qui fréquentent l’INPP. « Il nous faut donc inverser les tendances actuelles qui consistent à aller tous à l’université sans se rendre compte de l’insertion socio-économique qui doit s’en suivre. L’INPP se bat pour accompagner les jeunes avec un fonds destiné à l’insertion, surtout des jeunes ayant bénéficié des formations professionnelles, ce qui permettra de renforcer l’auto-emploi et l’entrepreneuriat. La CNCP, pour lequel l’INPP a milité, permettra la reconnaissance et la valorisation des compétences des détenteurs de certificat de compétence », a déclaré Paul Nkongolo Badikila.