Le festival « aiRD’iCi » évolue dans la peine

La cinquième édition de cette manifestation consacrée au hip-hop va démarrer cette semaine et durera deux jours. Mais ce rendez-vous est souvent en butte à des difficultés financières.

Christophe Roussin (à gauche) et Lexus Légal face à la presse.
Christophe Roussin (à gauche) et Lexus Légal face à la presse.

Le directeur du festival aiRD’iCi, le rappeur Alex Dende dit « Lexxus Légal » continue à préparer la Vème édition de la fête de la danse hip-hop qui se tiendra du 16 au 18 juillet. Pour fixer l’opinion, il a rencontré la presse à l’Institut français de Kinshasa. Concernant l’événement, Alex Dende a promis que la manifestation sera à la fois un espace de fête, un cadre pédagogique où l’on viendra apprendre et une rencontre militante. Connu pour son franc parler pour lequel il évoque la liberté d’expression et d’opinion que la Constitution reconnaît à tout citoyen, Dende a affirmé que le festival sera pour lui l’occasion de réitérer son soutien à l’artiste Radek qui est incarcéré pour délit d’opinion.

Le slogan que l’artiste a choisi cette année  est «À l’allure de la rue ». c’est pour dire que la sélection faite cette fois-ci n’a rien à avoir celle des années antérieures. C’est au public qu’il a laissé l’initiative d’embarquer qui il veut dans le « navire » du festival. « Nous innovons en suivant la tendance. Nous offrons au public l’opportunité de participer à la programmation en proposant et en votant sur la page Facebook du festival les artistes le plus ou moins connus du grand public, mais fermement soutenus par la rue », a-t-il expliqué.

Un programme riche en couleurs   

Pour cette cinquième édition, il y aura au rendez-vous plusieurs sortes de musiques avec environ quinze musiciens qui vont jouer du rap, de la RNB, du zouk, du zag style… D’autre part, seize autres groupes de danseurs vont s’affronter en Battle. Pour ce qui est de l’aspect pédagogique, il est prévu une exposition de graffitis et une conférence-débat sur le « modèle économique du hip hop en RDC ». En dehors de tous ces aspects, le festival se veut une vitrine pour différentes autres tendances et aussi une occasion permettant aux artistes émergents de se faire valoir par leur talent.

Manque de moyens   

Faute de financements, les musiciens de l’arrière-pays ne seront pas de la partie. Avec regret, Lexxus Légal qualifie cela d’aberration. « Il est beaucoup plus simple et facile de faire venir quelqu’un de l’extérieur que de l’intérieur du pays. Les billets d’avion coûtent extrêmement cher », déplore-t-il, avant de lancer un appel aux sponsors.  Tenant compte de l’ampleur du festival et pour des raisons de temps, il a annoncé que l’ouverture de l’événement se fera à la Place commerciale de la 7ème rue, à Limete, avant de se poursuivre à l’Institut français de Kinshasa. Pour la prochaine édition, Lexxus Légal indique que le festival aura lieu en mars, période des petites vacances, au lieu de juillet.  Ce changement est dû au fait que le festival coûte cher en terme de déplacement des artistes qui viennent de étranger.

Les objectifs  du festival aiRD’iCi

Selon Alex Dende, le festival poursuit plusieurs objectifs. C’es,t entre autres, celui de contribuer au développement culturel du pays, en permettant à des jeunes artistes émergents de se produire sur une scène. Il y a aussi la valorisation de la transmission des valeurs musicales ancestrales ou folkloriques par l’organisation d’ateliers spécialisés pour faciliter la compréhension et l’appropriation du patrimoine par les jeunes. En outre, il permet de former les artistes sur les droits humains en vue de les promouvoir d’une manière générale et de lutter contre les violences à l’égard de la femme d’une manière particulière, à travers leurs œuvres.  Le festival aiRD’iCi est une initiative l’association Racine alternative, qui s’occupe de la promotion et de la réalisation de programmes de développement culturel et artistique autour de la scène hip-hop congolaise, africaine et internationale. Cette structure a vu le jour en 2004 et jouit du soutien de l’Institut français de Kinshasa.