Le Japon et l’art de faire sa sieste

Plusieurs entreprises au Japon, l’un des pays industrialisés où l’on dort le moins, ont créé des salles de sieste. Le « Wall Street Journal » s’interroge sur les raisons qui retiennent les employés de s’y précipiter.

Le patron du groupe immobilier Mitsubishi Estate Co. (MEC), Junichi Yoshida, a entendu parler des salles de sieste dans son entreprise, mais il ne les a jamais utilisées. Il préfère, écrit le « Wall Street Journal », faire sa sieste « d’une façon traditionnelle » assis à son bureau.

Le Japon est, après la Corée du Sud, le pays industrialisé où l’on dort le moins, 6 heures 15 minutes par jour, une heure de moins qu’aux Etats-Unis ou en Suisse, et moins qu’en France (7 heures et demie), selon l’OCDE. Du coup, certaines entreprises japonaises pour  améliorer la productivité de leurs salariés, raconte le quotidien américain, ont ouvert des salles consacrées au sommeil . Mais la plupart des travailleurs les boudent par crainte notamment d’être considérés par leurs collègues comme des paresseux. Ils préfèrent généralement faire un roupillon, si ce n’est à leur bureau, sinon sur des bancs au parc. Dernière tendance : Nestlé a ouvert un café où il est possible de dormir dans de grands fauteuils.

Takanori Kobayashi, directeur général de la start-up NeuroSpace, qui a développé des programmes pour les entreprises pour améliorer la sieste de leurs employés, estime qu’ il est nécessaire de s’allonger dans le noir de 20 à 30 minutes par jour pour améliorer sa concentration. Nishikawa, en revanche, vient de créer une ligne d’oreillers pour dormir sur son bureau en laissant un grand espace au centre pour plonger sa tête et éviter notamment de répandre son maquillage. En tout cas, le Japon n’a rien contre le fait de dormir en public, comme en témoigne le grand nombre de Japonais qui dorment dans les trains.