Le maïs et le soja entre une météo favorable et des tensions commerciales

Météo propice aux récoltes aux États-Unis et tensions commerciales ont fait reculer les cours du maïs et du soja à Chicago. Les menaces sur la production mondiale de blé ont de leur côté limité la baisse de ses prix.

Bonne nouvelle. Les premiers rapports sur la qualité des récoltes de maïs et de soja aux États-Unis sont très bons, fait remarquer Bill Nelson de Doane Advisory Services. « Les chiffres sur le soja sont à un niveau record pour un début de saison, à égalité avec 2011 », note-t-il. Quant à ceux de maïs, « ils sont un peu moins bons que la semaine précédente, mais ils restent bien supérieurs à la moyenne ». Les conditions météorologiques vont a priori rester favorables dans les jours à venir, des précipitations se combinant à des températures élevées sur une majeure partie du centre des États-Unis.

Les tendances du marché

Le ministère américain de l’Agriculture (USDA) « ne va probablement pas encore modifier ses prévisions dans son prochain rapport mensuel attendu mardi, mais les cabinets privés sont tous en train de revoir à la hausse leurs estimations sur les récoltes de maïs et de soja », souligne Bill Nelson. Une production abondante pèse en général sur les cours. Les agriculteurs s’inquiètent par ailleurs des débouchés face aux tensions persistantes entre Washington et ses principaux partenaires commerciaux. « Il y a deux semaines, on pensait que tout allait mieux. Mais la situation s’est encore une fois complètement inversée et la menace de représailles de la part de la Chine, notamment contre le soja américain, est revenue sur le devant de la scène », indique-t-il. 

Quant aux négociations sur le traité de libre-échange avec le Canada et le Mexique (Alena), elles peinent à aboutir. Or « le Mexique achète beaucoup de maïs et de soja américains », rappelle ce spécialiste. Mexico a déjà annoncé l’imposition de taxes douanières sur la viande de porc, le whisky, les fromages, les pommes et les raisins. Qu’il s’agisse des cours du maïs et du blé, « il faudrait vraiment que la météo devienne une menace véritable » ou « que les États-Unis et la Chine rétablissent de bonnes relations » pour les voir remonter, résume Dewey Strickler d’Ag Watch Market Advisors.

Les menaces de représailles commerciales pèsent aussi fortement sur les cours du blé. Mais leur repli est limité face à la perspective de voir la production mondiale baisser notablement cette année. Aux États-Unis, « les premiers retours du terrain sur les rendements de la récolte d’hiver au Kansas ne sont pas bons », indique Bill Nelson. « Ils correspondent bien aux mauvais chiffres sur la qualité des récoltes publiés jusque là par l’USDA », souligne-t-il. La situation n’est pas non plus au beau fixe dans d’autres grands pays exportateurs de la céréale, Russie en tête. Les acteurs du marché craignent aussi que les récoltes ne soient affectées par un temps trop sec en Ukraine, en Europe, en Australie et au Canada.

Le boisseau de maïs (environ 25 kg) pour livraison en juillet, le contrat le plus actif actuellement, a terminé à 3,7775 dollars contre 3,9150 dollars (-3,51 %). Le boisseau de blé pour juillet, également le contrat le plus échangé, a fini à 5,2000 dollars contre 5,2325 dollars (-0,62 %). Le boisseau de soja pour la même échéance, le contrat le plus actif, a clôturé à 9,6925 dollars contre 10,2125 dollars (-5,09 %).