Le manque d’organisation et de préparation à la base de la débâcle des Léopards

Kidiaba Muteba, gardien de l’équipe nationale de la RD Congo
Kidiaba Muteba, gardien de l’équipe nationale de la RD Congo

Le championnat d’Afrique des Nations, CHAN 2014 organisé en Afrique du Sud a pris fin le 1er février 2014 avec le sacre des Libyens en finale contre le Ghana aux tirs aux buts. Plus question de rester en Afrique du Sud, les Léopards locaux sont retournés au pays en provenance de Johannesburg. La RDC était dans le groupe D avec la Mauritanie, le Gabon et le Burundi. Les poulains de Mutubile Santos avaient gagné leur premier match contre la Mauritanie (1-0), avant de perdre sur le même score contre le Gabon. En dernier match du groupe, ils avaient réussi à relever ce défi en éliminant le Burundi (2-1). C’est en quarts de finale que les Léopards ont été stoppés net par les Blacks stars du Ghana (0-1). Après cette élimination à la troisième édition du Chan organisé au pays de Jacob Zuma, place à présent à l’analyse pour connaître les raisons de la débâcle des Léopards locaux.
Le mal congolais s’appelle l’improvisation
De nombreux observateurs et analystes sportifs attribuent cette énième défaite de l’équipe nationale au manque de préparation. Et c’est le même problème qui se pose dans toutes les disciplines sportives du pays. En plus de l’impréparation, il y a l’improvisation et surtout le manque des moyens. Et lorsqu’on parle d’improvisation, les analystes sportifs notent que les Léopards locaux n’ont livré aucun match amical avant de démarrer la campagne sud-africaine. Alors que d’autres pays comme la Lybie en a livré 24 selon notre confère de la Radiotélévision d’Etat François Kabulo. A ce sujet, il explique comment en dernière minute le seul match de préparation contre le Mozambique a été annulé. La faute à un délégué de la Fecofa qui aurait demandé de l’argent non prévu à la fédération mozambicaine pour l’organisation de cette rencontre amicale pourtant déjà pris en charge par le Mozambique. La RDC comme pays n’a jamais organisé des matchs amicaux à domicile. Cette absence de préparation s’est aussi traduite par le problème d’internement des joueurs. Et lorsque les joueurs qui vont participer à une compétition importante comme le Chan ne sont pas regroupés, il est difficile d’avoir un esprit d’équipe, de groupe et de cohésion pourtant nécessaire si on tient à réaliser des exploits. On peut aussi critiquer l’entraîneur, mais lorsque ce dernier ne dispose pas des moyens de sa politique, il est difficile d’attendre du technicien bon soit-il, des miracles. Alors que certains se posent la question sur le montant et la destination de l’argent du sponsor de l’équipe nationale. Pendant que sous d’autres cieux, renseignent des analystes, le sponsor et les équipementiers prennent parfois en charge certaines dépenses comme une partie du salaire de l’entraîneur, en RDC c’est tout le contraire. Et donc comme l’Etat ne peut pas tout faire, la fédération doit s’ouvrir, accepter de parler avec d’autres partenaires pour le développement du football congolais.
7500 dollars américains de prime perçue par les joueurs des léopards
Du côté de la Fédération congolaise de football association, Fecofa, pourtant critiquée de toute part, l’élimination des léopards locaux a été mal digérée aussi. Son président sur un ton sévère, a appelé les joueurs à leur responsabilité. Pour Constant Omari « le régime d’enfants gâtés est fini. Désormais, il n’y aura plus de prime avant le match ». Côté chiffres à présent. Selon le Président de la Fecofa, les joueurs ont perçu au total 7500 dollars américains par personne. Il a déploré la prestation des léopards locaux soulignant que « le peuple congolais ne mérite pas cette prestation de l’équipe nationale des joueurs locaux ». Quant au sort de l’entraîneur, Santos Mutubile a annoncé son départ dans six mois, c’est-à-dire à la fin de son contrat. Mais celui qui a permis à la RDC de remporter la première édition du Chan en 2009 en Côte d’Ivoire, a promis de discuter de la suite des événements avec le staff dirigeant de la Fecofa avant de tenir une conférence de presse. Il aura certainement des choses à dire. En somme, tous les analystes sportifs sont d’avis qu’il faille mettre des moyens nécessaires à toutes les équipes engagées dans les compétitions pour leur permettre une bonne préparation. Des moyens à disposer à temps. Le secret de la réussite par aussi et surtout par une bonne préparation. Mais les grandes équipes prennent toujours du temps pour se préparer avant de démarrer une compétition. Aussi longtemps que cette réalité ne sera pas intégrée, on connaitra les mêmes problèmes.