Le taux directeur de la Banque centrale du Congo maintenu à 2,0%

Le taux directeur de la Banque Centrale du Congo, BCC a été maintenu à 2,0%. Ce qui ressort de la réunion hebdomadaire du 5 mai 2014 tenue par la Troïka stratégique. Cette structure qui regroupe le Premier ministre, le ministre du Budget, le ministre des Finances ainsi que le gouverneur de la Banque Centrale a noté des signes positifs dans la conjoncture interne, faisant essentiellement mention de la stabilité du cadre macroéconomique, fin avril 2014.

Le taux d’inflation hebdomadaire s’est situé à 0,027% (+0,002). En cumul annuel, ce taux a atteint 0,528% au niveau national. Comparé à l’objectif annuel de 4%, le taux d’inflation à fin d’année serait de 1,533%.

Le marché des changes est également resté stable, selon la Troïka. Le segment indicatif a connu une légère appréciation de 0,2%, alors que le taux parallèle s’est déprécié de 0,3%. En effet, au 2 mai 2014, les taux sur ces deux marchés étaient respectivement de 924,20 Fc/Usd et 933,75 Fc/Usd contre 925,92 Fc/Usd et 931,25 Fc/Usd une semaine auparavant. Les réserves internationales sont évaluées à 1.829,65 millions Usd, couvrant 8,8 semaines d’importations.

Solde général excédentaire

Quant aux finances publiques, les opérations financières de l’Etat du mois concerné renseignent, au 2 mai 2014, un solde général déficitaire de 56,9 milliards de Fc, provenant des recettes de 291,4 milliards Fc, et des dépenses de l’ordre de 348,3 milliards Fc. En cumul, le solde général est excédentaire de 218,3 milliards Fc. Ces indications interviennent alors que les tractations sur l’éventuelle formation d’un gouvernement de cohésion nationale tirent en longueur.

Les réformes économiques en République Démocratique du Congo sont « susceptibles de porter des fruits à moyen terme », estime pour sa part l’agence d’évaluation financière américaine Moody’s dans une note d’analyse parvenue à Kinshasa.

L’agence mentionne comme mesures prises pour justifier sa note accordée en septembre 2013, la « loi sur l’obligation de publier les marchés publics, la modernisation des instruments de gestion des finances publiques, l’introduction réussie de la TVA et un renforcement de la politique de décentralisation ». « Le gouvernement, ajoute Moody’s, continue ses efforts de réforme en matière de gestion des finances publiques ». L’agence cite notamment la nouvelle loi sur les hydrocarbures discutée au Parlement et la volonté d’améliorer la transparence et la gouvernance dans le secteur minier, clef pour l’économie nationale.

En dépit de richesses naturelles considérables (terres arables, eau, forêt, mines, potentiel hydroélectrique), la RDC, figure à la dernière place à l’indice du développement humain établi par les Nations Unies. L’agence rappelle que depuis son indépendance en 1960, ce pays a été saigné par des décennies d’incurie gouvernementale, deux guerres entre 1996 et 2003 et que sa moitié Est continue d’être déchirée par des conflits armés.

La RDC est un des pays les plus mal classés en matière de gouvernance ou de climat des affaires.

Après une carrière au Bureau Central de coordination en qualité de technocrate, Matata Ponyo est entré au gouvernement en 2010 comme ministre des Finances avant d’être nommé Premier ministre en avril 2012. La RDC attend depuis bientôt sept mois la constitution d’un gouvernement de « cohésion nationale ». Le chef de l’Etat congolais, Joseph Kabila, n’a jusqu’à ce jour donné aucune indication sur sa volonté de maintenir ou non Matata à son poste. Depuis lors, le gouvernement expédie les affaires courantes.

Le gouvernement de « cohésion nationale » constitue une recommandation des concertations nationales dont la fin est intervenue en septembre 2013.