Le téléphone mobile, désormais l’allié de la banque

Le secteur bancaire est en plein essor en RDC depuis 2002, après une décennie désastreuse. Le voilà qui trouve dans le portable un créneau porteur pour développer et diversifier les services financiers.

L’innovation de la TMB a été récompensée par le trophée Bank of the year.

Le téléphone mobile est en train de bouleverser les mœurs en Afrique. Cet outil technologique est devenu un compagnon envahissant au point que la question de la relation que l’on entretient avec ce petit matos paraît préoccupante. Une journée sans téléphone, c’est comme si la vie s’arrêtait pour bon nombre de personnes interrogées. Les terminaux mobiles, comme les tablettes ou les smartphones, de plus en plus prisés, changent la manière de communiquer. Phénomène d’époque, les nouvelles générations des téléphones intelligents remplissent de multiples tâches, notamment financières. Au Kenya, par exemple, 30 % des flux financiers passent par le téléphone mobile.

Enjeux et défis.

Hier, cantonnées dans leur tour d’ivoire du centre-ville, les banques congolaises sont aujourd’hui descendues dans l’arène ; là où circule l’argent, dans les bas-quartiers populaires où campe l’économie informelle devenue la principale composante de l’économie nationale. Cette stratégie est payante au regard des résultats enregistrés. Selon la Banque centrale du Congo (BCC), le secteur bancaire national a amorcé une nette reprise d’activités même si le taux d’inclusion financière reste l’un des plus faibles en Afrique. Seulement moins de 6 % des Congolais utilisent actuellement une banque ou d’autres services financiers formels. Par rapport à la population globale nationale estimée à 70 millions de Congolais, le taux de bancarisation est d’environ 22 % alors qu’il était à peine de plus ou moins 2 % en 2001. De Kinshasa, la capitale, aux chefs-lieux des provinces, le téléphone mobile est quasi présent, et il poursuit sa percée dans les coins reculés de l’arrière-pays.

Opérations faciles et sûres

Les banques commerciales, les institutions de micro finance, les coopératives d’épargne et de crédit, les bureaux de change, les messageries financières, les établissements de monnaie électronique et les autres institutions spécialisées comme la Société de financement du développement (SOFIDE) et le Fonds de promotion industrielle (FPI) agréés par la BCC veulent en faire un allié sûr. Grâce au téléphone mobile, il est désormais possible et sûr d’effectuer des opérations bancaires partout et à tout moment. À partir de son téléphone, on peut avoir une vue d’ensemble de tous les comptes et les dépôts de titres, les notifications pour les mouvements de comptes et les documents électroniques ; la consultation des écritures détaillées de toutes ses cartes de crédit… On peut également payer des factures ou faire des achats par simple clic, faire des transferts cryptés des données entre son appareil et la banque, connaître les données de marché actuelles, claires et facilement accessibles… À l’efficacité et à la facilité du système s’ajoute aussi la sûreté, évitant ainsi les risques de fraude.

Le concept renvoie à des transactions financières effectuées via le téléphone mobile. Par rapport aux services bancaires traditionnels, la banque mobile touche un plus grand nombre de personnes à moindre coût et de manière très pratique. Pour nombre d’experts des télécommunications, c’est un atout majeur. Entre experts, le débat est relancé : phénomène d’époque, le mobile banking ou le système de monnaie électronique va-t-il supplanter les banques qui s’installent à peine durablement sur le continent africain ? La question est préoccupante dans la mesure où l’innovation qui séduit, ouvre un marché potentiel de plusieurs dizaines de millions d’utilisateurs. Quoi qu’il en soit, le chemin sera encore long pour rattraper le Kenya où le service de paiement mobile M-Pesa compte aujourd’hui plus de 20 millions d’utilisateurs.