Le temps des nouveaux équipements

La Société commerciale des transports et des ports (SCTP), ex-Onatra, vient d’acquérir trois locomotives reconditionnées en Afrique du Sud, commandées et payées sur fonds propres, selon l’expression consacrée.

C’est à la gare Centrale de Kinshasa que les trois locomotives ont été réceptionnées. Le Directeur général de la SCTP, Tito Umba a saisi l’occasion pour donner les caractéristiques de ces locomotives reconditionnées, c’est-à-dire, de vielles carcasses « habillées » en pièces neuves et pimpantes. Chacune d’elle a coûté 1,3 million de dollars et elles ont la capacité de tracter 800 tonnes alors que celles dont dispose actuellement l’entreprise tractent seulement de 350 à 400 tonnes. A ce stade, déjà, la SCTP pourra faire des économies. D’autant que, avec un tonnage élevé, l’engin fera de faibles rotations. L’autre avantage est lié à la robustesse et à la résistance de ces locomotives qui ont réussi à relier Matadi à Kinshasa avec 800 tonnes de marchandises sans que la rame ne cède alors que, contrairement aux voies ferrées qu’empruntent les locomotives de la SNCC, celle reliant Kinshasa-Matadi traverse de nombreux obstacles dont certaines pentes sont à 19°. Tito Umba a encore rappelé la durée de vie de la locomotive reconditionnée qui est de 20 à 25 ans, avec une garantie de 12 mois. Prochaine livraison : dans 3 ou 4 ans.

Par ailleurs, la SCTP a acquis, sur fonds propres, deux ans, de nouveaux engins de manutention, fournis par la firme singapourienne Portek. Cette acquisition a eu un impact direct sur le désengorgement des ports de Matadi et de Boma, l’accroissement de la capacité de » production en matière de gestion des containers, la réduction du temps de transit à quai des navires, la hausse des recettes, l’accélération du transit des marchandises au port.

Plaidoyer pour la redynamisation de toutes les activités

Pour de nombreux agents de la société qui ont préféré réagir à travers la délégation syndicale, le démarrage totale de la SCTP passe inexorablement par la redynamisation des activités de tous les secteurs principalement les chantiers navals et les voies fluviales. Ils déplorent que les différentes hiérarchies qui se succèdent à la tête de l’entreprise concentrent leurs actions sur les ports de Matadi et de Boma, oubliant les deux secteurs précités. Ce qui réduit, en conséquence, le niveau d’activités de la SCTP et son chiffre d’affaires.

Le syndicat reconnaît en effet que l’arrêt des balisages des voies autrefois exploitées par les embarcations ex-Onatra, la longue immobilisation des unités flottantes, en grande partie du reste en carénage et leur réquisition par l’armée, ont accéléré la descente aux enfers du secteur naval. Cependant, au lieu de se décourager et de croiser les bras, la SCTP doit réhabiliter de relever les voies fluviales, étant donné que des centaines d’agents et cadres de l’entreprise qui ne sont ni au port de Matadi et de Boma, ni liés à l’exploitation de la voie ferrée Matadi-Kinshasa continuent à percevoir des salaires à l’Equateur, au Bandundu, dans la province Orientale et au Kasaï (port de Yuki).

Pour ce faire, la délégation syndicale lève deux options à mettre en œuvre.

Primo, redimensionner les bateaux en fonction de la taille des affluents pour faire face aux armateurs qui font actuellement de bonnes affaires. Secundo, réorienter les activités vers le transport des produits agricoles et forestiers à l’heure où l’économie forestière prend de l’ampleur notamment avec le transport des grumes et autres produits là où les véhicules n’ont pas accès, à cause de l’état dégradé des routes de desserte agricole. Mais pour la hiérarchie, cette option va coûter très cher à l’entreprise.