L’emploi, clé pour une croissance économique stable

Trouver du travail en République démocratique du Congo relève du parcours du combattant pour les jeunes. Le PNUD et d’autres structures estiment que le gouvernement ne fait pas de cette question sa priorité.

Des jeunes ouvriers en pleine action sur un chantier à Kinshasa. [Radio Okapi]
Des jeunes ouvriers en pleine action sur un chantier à Kinshasa. [Radio Okapi]
Fin novembre, le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD), l’université catholique que du Congo, ainsi que l’Institut congolais des recherches en développement et études stratégiques (ICREDES) ont organisé un colloque intitulé « Promotion de l’emploi des jeunes en RDC ». L’occasion pour Justin Kankwenda Mbaya, directeur général de l’ICREDES d’expliquer que tout développement doit avant tout prendre en compte la personne humaine pour qu’il perdure dans le temps. C’est pourquoi l’emploi, particulièrement celui des jeunes devrait constituer la priorité pour la croissance économique du pays. « Si la croissance économique n’est centrée que sur un secteur et une poignée de salariés, elle ne peut perdurer », a-t-il prévenu.

Une société qui envisage son développement et qui n’emploie pas de jeunes est, selon lui, condamnée au sous-développement. Il a notamment insisté sur la meilleure distribution des richesses produites par le pays. En RDC, le nombre des sans emploi est parmi les plus élevés au monde. Pour Priya Gajraj, la directrice du PNUD à Kinshasa, l’ONU accorde la priorité au développement des jeunes. C’est ainsi que l’agence onusienne a lancé, cette année, sa propre stratégie pour la jeunesse. Elle est axée sur l’entreprenariat des jeunes et l’emploi, l’engagement civique et la participation politique.

Selon une étude publiée par le PNUD en 2013, le marché de l’emploi congolais se caractérise par une faiblesse de l’offre, de la publicité des vacances de postes ainsi qu’une prépondérance des pratiques illégales en matière de recrutement au sein des entreprises et des administrations. L’analyse du cadre institutionnel a également montré une absence manifeste de coordination et de synergie entre les structures chargées de la gestion de l’emploi.

Les conclusions de l’étude ont démontré entre autres que, souvent, les jeunes disposent d’un capital humain appréciable. Plusieurs jeunes ont suivi des formations professionnelles en plus de leur formation de base. Il ressort également que les chômeurs et les sans emploi sont très actifs dans la recherche d’une occupation. Le niveau d’instruction, le genre, la situation matrimoniale et l’âge des jeunes constituent, d’après l’étude, les principaux déterminants d’accès à l’emploi.

La directrice pays du PNUD a rappelé que la jeunesse constitue la majorité de la population en République démocratique du Congo et dévoilé les résultats d’une enquête menée récemment par son organisation. Ainsi, «environ 24 millions de jeunes de 10 ans et plus sont inactifs en RDC» et que «le taux d’activité des jeunes entre 15 et 24 ans n’est que de 23,9 % en milieu urbain et de 40,4% en milieu rural ».

Sur la base de ce constat, Priya Gajraj a mis l’accent sur ce qu’elle a appelé « trois messages clés » à savoir : une stratégie jeunesse doit favoriser une plus grande autonomie économique des jeunes ; elle doit augmenter l’engagement civique et la participation des jeunes au processus décisionnel et aux institutions politiques ; et soutenir l’engagement des jeunes en matière de résilience.