Les annexes du rapport du BCNUDH

Cas d’exécutions sommaires et extrajudiciaires 

Le 19 novembre 2013, vers 2h30 du matin, un petit commerçant de 30 ans résidant dans la commune de Selembao aurait été tué à trois mètres de son habitation. Des personnes en uniforme de la PNC portant des cagoules seraient venues le chercher à son domicile et l’auraient abattu de deux balles dans le dos. Son corps aurait été récupéré vers 10 heures du matin par une jeep de la police communale et conduit à la morgue de l’Hôpital général de référence de Kinshasa (HGRK).

Le 19 novembre 2013, un pêcheur de 23 ans résidant dans la commune de Limete et l’un de ses amis auraient été arrêtés par des agents de la PNC en tenue civile avant d’être conduits dans une jeep où se trouvaient d’autres agents armés et en uniforme de la PNC, dont certains portaient des cagoules. Ils auraient été conduits dans la commune de Barumbu où les agents leur auraient tiré dessus. L’une des victimes serait morte sur le champ, tandis que le pêcheur de 23 ans, atteint par balles au niveau des cuisses et laissé pour mort, aurait réussi à partir de la morgue où il aurait été acheminé. Il aurait regagné le domicile familial où il aurait succombé aux suites de ses blessures trois jours plus tard.

Le 20 novembre 2013, un petit commerçant de 23 ans, et son ami (non identifié), résidant dans la commune de Limete, auraient été tués sur la place Wenze ya Mbila dans le quartier Kingabwa. Vers deux heures du matin, ils auraient été arrêtés avec un troisième homme par un groupe d’hommes armés en tenue de la PNC à bord d’une jeep du commissariat Waya Waya. Vers six heures du matin, les parents de la victime de 23 ans auraient été alertés par les habitants du quartier que les corps de leur fils et de son ami avaient été retrouvés sur la place Wenze ya Mbila, non loin du sous-commissariat Leza. Une jeep de la police du commissariat Waya Waya aurait par la suite emporté les corps.

Le 20 novembre 2013, vers 20 heures, un homme de 25 ans, diplômé de l’Institut supérieur de techniques appliquées (ISTA), résidant dans la commune de Bumbu, aurait été tué non loin du sous-commissariat Assossa-Birmanie/Révolution. Il aurait d’abord été arrêté par une vingtaine de policiers venus à bord de trois pick-ups, qui lui auraient ligoté les bras et l’auraient abattu d’une balle dans le dos. Un pick-up de la police territoriale se serait rendue sur les lieux vers sept heures le lendemain matin pour récupérer le corps, mais celui-ci aurait entretemps été amené à la morgue de Kasangulu par sa famille.

Le 20 novembre 2013, vers 21 heures, un homme de 23 ans, résidant dans la commune de Ngaliema, aurait été abattu à bout portant de deux balles tirées par des policiers. Alors qu’il se rendait à son domicile, l’homme aurait croisé une patrouille de police qui se dirigeait droit sur lui. Il se serait réfugié au sous-commissariat de la PNC au camp Luka, dans la commune de Ngaliema, où il aurait été récupéré de force par les agents de la police en patrouille. Il aurait supplié qu’on l’identifie au préalable en martelant qu’il n’était pas un kuluna. Après l’avoir fait monter de force dans une jeep, les agents de la PNC lui auraient demandé de descendre de la voiture avant de l’abattre de deux balles dans le dos. Vers quatre heures du matin, une jeep de la police aurait récupéré le corps pour l’emmener vers une destination inconnue.

Le 23 novembre 2013, un joueur de football de 18 ans, résidant dans la commune de Kalamu, aurait été abattu de trois balles dans le dos par un groupe de policiers. Vers 21 heures, il aurait été arrêté par un groupe de policiers armés et cagoulés près de son habitation alors qu’il nettoyait des véhicules. Les policiers l’auraient embarqué dans l’un des deux pick-ups qui les transportaient, et auraient sillonné pendant deux heures le quartier avant de l’abattre de trois balles dans le dos près de l’endroit où il avait été arrêté. Le jour suivant, aux environs de sept heures du matin, une jeep de la police, avec à son bord un capitaine du sous-commissariat Mabanga (quartier Yolo sud), serait passée ramasser le corps et l’aurait conduit à la morgue de l’HGRK.

Le 24 novembre 2013, vers trois heures du matin, un menuisier de 27 ans, résidant dans la commune de Bumbu, aurait été tué par des agents de la PNC. L’homme aurait été interpellé dans une chambre d’hôtel et conduit au cachot de la commune de Bumbu. Extrait du cachot quelque temps après, il aurait reçu une balle dans l’épaule et une autre au niveau de l’entrejambe. Agonisant, il aurait été acheminé à l’hôpital militaire du camp Kokolo où il serait décédé. Vers 11 heures du matin, une jeep de la police communale aurait récupéré le corps pour l’amener à la morgue de l’HGRK.

Le 24 novembre 2013, vers 5h30 du matin, un petit commerçant de 23 ans, résidant dans la commune de Ngiri-Ngiri, aurait été tué. Une vingtaine de personnes en uniforme de la PNC, dont certaines portant des cagoules, l’auraient interpellé après avoir sérieusement brutalisé les membres de sa famille. Ils l’auraient ensuite ligoté et traîné par terre avant de lui tirer deux balles dans le dos après lui avoir demandé de courir. Son corps aurait été récupéré par la police communale vers sept heures du matin et amené à la morgue de l’HGRK.

Le 27 novembre 2013, vers trois heures du matin, un jeune homme de 17 ans, résidant dans la commune de Bumbu et travailleur dans une cabine téléphonique, aurait été tué à cinq mètres de son lieu d’habitation. Des agents en uniforme de la PNC, dont certains cagoulés, l’auraient sorti de sa maison et l’auraient conduit à quelques mètres avant de l’abattre d’une balle dans le dos. Vers sept heures du matin, une jeep de la police communale serait venue ramasser le corps pour l’acheminer à la morgue de l’HGRK.

Cas de disparitions forcées 

Le 18 novembre 2013, vers deux heures du matin, quatre hommes auraient été arrêtés par sept à huit agents de la PNC dans la commune de Kisenso. Ces derniers auraient brutalement réveillé la bailleresse de l’endroit où ces hommes se trouvaient et lui auraient demandé qu’elle fasse sortir tous les locataires de sa parcelle. Trois locataires, âgés de 20, 22 et 27 ans, ainsi que le petit-fils de la bailleresse, auraient été interpellés par les agents de la PNC en opération. Ils auraient alors été conduits au commissariat de Kisenso. L’un d’entre eux aurait été libéré après avoir payé une somme de 50.000 francs congolais. Les trois autres auraient été extraites du cachot dans la nuit du 19 au 20 novembre 2013 vers une destination inconnue.

Le 21 novembre 2013, aux environs de 20 heures, un élève dans un institut, âgé de 23 ans, aurait été arrêté par un groupe de policiers dans la commune de Mont-Ngafula, alors qu’il se trouvait dans une boutique du quartier pour y faire quelques achats. Un groupe d’hommes armés en uniforme de la PNC, que commandait un commissaire adjoint au surnom de « La flamme », l’auraient appréhendé sans présentation de documents, l’auraient embarqué dans une jeep et acheminé vers une destination inconnue. L’homme resterait introuvable à ce jour, malgré les recherches effectuées par ses proches et le BCNUDH dans plusieurs lieux de détention de la ville de Kinshasa. Le 25 novembre 2013, vers 23 heures, plusieurs éléments de la police à bord de quatre pickups auraient procédé à l’interpellation de six hommes dans la commune de Limete. Ces derniers auraient été conduits au cachot du district de Mont-Amba où les policiers leur auraient demandé de l’argent en échange de leur libération. Deux d’entre eux auraient pu, par l’entremise de leur famille, donner la somme exigée et auraient ainsi été libérés. Les quatre autres auraient été extraits du cachot et emmenés vers une destination inconnue.

Le 30 novembre 2013, vers 9h30, un homme de 24 ans, résidant dans la commune de Lingwala, aurait été arrêté par un groupe de policiers venus à bord de deux jeeps jusqu’à sa maison où il s’était caché. Les policiers auraient chassé tous les occupants de la maison et auraient tiré sur l’homme caché dans le plafond, l’auraient menotté, puis jeté dans un véhicule. La famille de la victime aurait été informée de sa mort, mais le corps n’a pas été retrouvé.

Le 18 décembre 2013, vers 2h45 du matin, un homme de 22 ans aurait été interpellé dans sa maison familiale, dans la commune de Ngaba, par un groupe de policiers cagoulés arrivés en jeep, dont un capitaine répondant au nom de « Ange » du district de Mont-Amba. L’homme aurait été emmené vers une destination inconnue et resterait introuvable.

Le 18 décembre 2013, un élève dans un institut à Kinshasa âgé de 22 ans, aurait été arrêté dans sa maison familiale, dans la commune de Ngaba, par un groupe de policiers cagoulés arrivés en jeep, dont un capitaine répondant au nom de « Ange » du district de Mont-Amba. Les policiers auraient menacé les autres occupants de la maison. L’homme resterait introuvable à ce jour, malgré des recherches effectuées par ses proches dans plusieurs lieux de détention de la ville de Kinshasa.

Le 18 décembre 2013, un homme de 24 ans, étudiant à l’Institut national de préparation professionnelle (INPP) et travailleur dans une entreprise de fabrication d’aluminium, aurait été arrêté, dans la commune de Ngaba, par un groupe de policiers cagoulés arrivés en jeep, dont un capitaine répondant au nom de « Ange » de la police du district de Mont-Amba. Les policiers auraient menacé les occupants de la maison avant d’arrêter et d’emmener avec eux l’homme, ainsi que plusieurs biens. L’homme resterait introuvable à ce jour, malgré des recherches effectuées par des proches dans plusieurs lieux de détention de la ville de Kinshasa. Une plainte aurait été déposée contre le capitaine « Ange » à l’auditorat militaire de garnison de Matete.

Le 24 décembre 2013, aux environs de trois heures du matin, un étudiant de 23 ans aurait été interpellé à son domicile, dans la commune de Kalamu, par un groupe de sept policiers en uniforme de la PNC, dont une femme, tous armés et portant des cagoules. Après avoir été extraite de la maison, la victime aurait été ligotée et emmenée vers une destination inconnue.

Le 1er janvier 2014, vers 17 heures, dans la commune de Ngaba, un vendeur de 27 ans, accompagné d’une amie, se serait rendu dans un débit de boisson où il aurait été impliqué dans une bagarre. L’homme aurait été saisi et conduit au commissariat de Ngaba par d’autres hommes impliqués dans la bagarre. Selon le chef de poste, l’homme et les autres détenus auraient été transférés au parquet de grande instance de Matete. Le vendeur resterait introuvable à ce jour, malgré des recherches effectuées par ses proches dans plusieurs lieux de détention de la ville de Kinshasa.

Le 31 janvier 2014, vers deux heures du matin, dans la commune de Ngaba, un homme de 30 ans, vendeur au marché de Ngaba, aurait été arrêté dans la maison de son ami par des agents de police. Ces agents seraient venus chercher son ami et, en son absence, auraient arrêté l’homme pour le conduire vers une destination inconnue. Il resterait introuvable à ce jour, malgré les recherches effectuées par ses proches dans plusieurs lieux de détention de Kinshasa.

Le 6 février 2014, vers deux heures du matin, un homme de 39 ans, agent de parking, aurait été interpellé à son domicile, dans la commune de Ngaba, par un groupe de policiers cagoulés arrivés à bord de quatre jeeps. Ils auraient menacé les occupants de la maison avant d’arrêter et d’emmener l’homme avec eux. L’homme resterait introuvable à ce jour, malgré les recherches effectuées par ses proches dans plusieurs lieux de détention de Kinshasa. Le 6 février 2014, vers deux heures du matin, un homme de 31 ans, agent journalier à l’Office national des transports (ONATRA), aurait été arrêté dans la commune de Ngaba par des agents de la PNC après qu’ils eurent encerclé la parcelle où il résidait. Suite à un bref interrogatoire de chaque occupant de la maison, les policiers auraient saisi l’homme, l’auraient menotté, puis l’auraient embarqué dans une jeep tout en le piétinant. Selon plusieurs sources, l’opération aurait été dirigée par le Major Kasongo alias Longange. L’homme resterait introuvable à ce jour, malgré les recherches effectuées par ses proches dans plusieurs lieux de détention de Kinshasa.

Le 6 février 2014, vers deux heures du matin, un homme de 30 ans, étudiant à l’INPP, et son neveu du même âge, journalier dans une crèmerie à Limete, auraient été arrêtés à leur résidence, dans la commune de Ngaba, par des agents de police cagoulés. Depuis ce jour, ils seraient introuvables, malgré les recherches effectuées par des proches dans plusieurs lieux de détention de Kinshasa.

Le 6 février 2014, un électricien de 28 ans, aurait été arrêté par plusieurs agents de police cagoulés qui auraient investi son habitation dans la commune de Ngaba. Il aurait ensuite conduit vers une destination inconnue et il demeure introuvable, malgré les recherches effectuées par ses proches dans plusieurs lieux de détention de Kinshasa.

Le 8 février 2014, six hommes auraient été arrêtés par des agents de police dans la commune de Limete. Vers trois heures du matin, une vingtaine de policiers, armés et cagoulés, se seraient introduits dans une maison et auraient interpellé quatre hommes. Ils auraient menotté ces derniers après s’être emparé de certains de leurs effets personnels. L’un des hommes aurait été libéré quelques minutes après, mais les policiers auraient embarqué les autres hommes à bord de trois jeeps. Le même groupe de policiers se serait ensuite rendu à l’avenue Elengesa, quartier Mososo, commune de Limete, où ils auraient arrêté deux hommes, dont un âgé de 23 ans. Selon certaines sources, l’un des hommes arrêtés aurait été vu à la télévision, parmi un groupe de présumés « kulunas », lors d’une présentation à la presse du camp Lufungula par le Général Kanyama, commandant du Commissariat provincial de la ville de Kinshasa, le 10 février 2014. L’opération aurait été dirigée par le Major Kasongo alias Longange. Les hommes resteraient, à ce jour, introuvables, malgré les recherches effectuées par leurs proches dans plusieurs lieux de détention de Kinshasa.

Le 9 février 2014, un mineur de 16 ans, élève dans un institut à Makala, aurait été arrêté par des policiers dans la commune de Makala après avoir eu une altercation, sous l’effet de l’alcool, avec un autre jeune homme. Alors que ce dernier fuyait, il aurait crié « kuluna ». Au même moment, des agents de la police armés et cagoulés qui passaient en jeep auraient saisi le mineur et, l’auraient menotté et embarqué dans l’une des jeeps. Le mineur resterait introuvable à ce jour, malgré les différentes recherches effectuées par les proches dans plusieurs lieux de détention de Kinshasa.  Le 9 février 2014, un chauffeur de 23 ans, résidant dans la commune de Kimbanseke, aurait été extrait du sous-commissariat du marché de la liberté, dans la commune de Masina, pour être emmené vers une destination inconnue. Il aurait été arrêté après s’être présenté à des policiers de la circulation routière au motif qu’il aurait provoqué, le 7 février 2014, un accident de la circulation qui aurait entraîné mort d’homme. Après avoir été extrait du cachot, le jeune homme aurait été emmené en jeep vers une destination inconnue. Il resterait introuvable à ce jour, malgré les recherches menées par ses proches dans plusieurs lieux de détention de Kinshasa. La famille aurait saisi l’auditorat de garnison militaire de Ndjili qui aurait appréhendé le chef d’antenne et le commandant du sous-commissariat. Le 24 juin 2014, le Tribunal militaire de garnison de N’djili a condamné un commissaire principal de police du commissariat du marché de la Liberté à 10 ans de servitude pénale principale pour enlèvement, arrestation arbitraire et faux en écriture. Deux autres commissaires principaux de police ont été acquittés. Un dossier aurait été ouvert à l’auditorat général contre le Major Kasongo et la hiérarchie militaire.

Le 9 février 2014, vers une heure du matin, un chauffeur de 44 ans, qui se serait disputé avec un passant non loin de son lieu d’habitation alors qu’il revenait de son travail, aurait été interpellé par des policiers dans la commune de Ngaba. Il aurait été conduit au GMI Kin-Est à l’échangeur de Limete. Depuis lors, en dépit des recherches entreprises par ses proches au GMI Kin-Est et dans d’autres lieux de détention de la ville de Kinshasa, il resterait introuvable.

Le 11 février 2014, vers trois heures du matin, un vendeur de 20 ans aurait été arrêté à son domicile, dans la commune de Lemba, par un groupe d’hommes armés en tenue de la PNC, et portant des cagoules, accompagnés d’un indicateur. Il aurait été conduit vers une destination inconnue. Toutes les recherches effectuées dans différents lieux de détention pour le retrouver seraient demeurées vaines.

Le 11 février 2014, un footballeur de 19 ans, aurait été interpellé dans la commune de Lemba par des policiers portant des cagoules et accompagnés d’un indicateur qui aurait été un ami de la victime. Il aurait été menotté et conduit vers une destination inconnue. Il resterait introuvable à ce jour, malgré les recherches menées par ses proches dans plusieurs lieux de détention de Kinshasa.